Bibliographie * Documents (textes) * Documents (graphiques) | |
Partie texte de ce dossier essentiellement graphique et documentaire (canton de Vic) | |
INTRODUCTION
Ce rapport a été conçu comme un complément à la maîtrise que nous avons réalisé en 1995 sur L'occupation du sol dans les cantons de Vic-Bigorre et Trie-sur-Baïse, à l'université de Toulouse 2-le Mirail. De fait l'esprit du présent travail est assez différent: on nous avait fait le reproche -justifié- de ne pas avoir suffisamment utilisé les cadastres les plus récents, au profit des cadastres napoléoniens. Nous avons donc repris chacun des sites étudié pour le replacer dans son contexte cadastral actuel. Nous avons cependant essayé de faire plus: quelques sites inédits ont été explorés depuis un an, et nous avons de ce fait complété d'autant la liste déjà établie pour la carte archéologique. Notre travail se présente donc de la manière suivante: - par canton, chaque commune est présentée avec les découvertes nouvelles et les travaux effectués sur son territoire communal. -
accompagnant le texte, des croquis, plans et dessins qui constituent la
majeure partie de notre propos, un bon dessin valant souvent mieux qu'un
long discours....
Il
faut noter que mes études ne m'ont pas permis de retourner sur tous
les sites, ce qui explique la faiblesse de certaines notices. Le lecteur
voudra bien considérer donc ce travail comme un simple complément,
à lire en parallèle à la maîtrise dèjà
citée, et non comme un travail exhaustif, ce qui est très
loin d'être le cas.
C'est
en posant brique par brique que l'on finit par bâtir une maison...
Notes Bibliographiques
Depuis notre maîtrise nous avons trouvé quelques ouvrages dignes d'intérêt qui concernent directement notre sujet: Groupe
Archéologique des Pyrénées Occidentales, No14,
1995: Monsieur Robert VIE, dans de courtes notices, signale une série
de trouvailles isolées pour les cantons de Vic et Trie, trouvailles
parfois fort anciennes dont nous nous étonnons qu'elles n'aient
pas été publiées avant (en particulier pour le site
de Viellenave à Caixon, avec un contexte de découverte pour
le moins curieux).
COQUEREL
(Roland), Le castrum Bigorra, Société Ramond, 1993.
Cet ouvrage posthume regroupe la majeure partie des recherches effectuées
par cet autodidacte sur la site de Saint Lézer.
LACASSIN
(Emile), Les annales de Vic-Bigorre, Tarbes 1913. Un autre ouvrage
posthume, ancien celui-là. Nous avions travaillé sur le manuscrit
aux archives départementales de Tarbes, et c'est par hasard que
nous avons découvert l'existence d'un exemplaire publié au
début de ce siècle. Excellent.
Andrest
Cette
commune à fait l'objet d'étude approfondies et d'une publication.
Un mini-rapport de prospection a donc été réalisé
pour ce site remarquable.
Andrest
Un
travail particulier a été effectué sur Andrest puisque
notre travail de maîtrise et la collaboration avec des chercheurs
locaux a donné naissance à une exposition présentée
en Avril 1996 dans ce village, et à une plaquette éditée
à cette occasion ( Andrest, histoire d'en savoir un peu plus,
Toulouse 1996, 94 p.).
Les recherches ont en particulier porté sur les sites et la voierie antiques. Le
travail a été d'autant plus intéressant qu'il a permis
d'étudier le tracé de la nouvelle voie de contournement Vic-Andrest,
qui par chance dans cette commune n'a pas empiété sur des
sites importants.
Nos recherches ont d'abord porté sur le chemin de terre qualifié de "poutge" qui passe à l'est du territoire communal, et qui a la réputation d'avoir été une voie antique. Les
documents publiés par Maurice BORDES dans sa thèse sur l'intendant
d'Etigny prouvent que cette voie était qualifiée de "voie
royale" et constituait le chemin principal menant à Tarbes au XVIIIe
siècle, avant la construction de la CD935 vers 1750.
Cette
voie, en partie remployée pour le tracé d'un ruisseau, laisse
entrevoir sa structure (voir plan) dans certains endroits. Plusieurs sites
antiques ont également été découverts, en liaison
directe avec cette voie (voir recherches de J. SABATIER).
La
prospection de la motte castrale découverte en 1995 nous a permis
de repérer: l'emplacement probable d'une basse-cour importante à
l'est de ce site, ainsi qu'une zone d'épandage de tessons médiévaux
attestant une occupation réelle et longue. A proximité nous
avons repéré un petit habitat rural antique (tegulae) avec
une activité textile (poids de métier).
Le
castet: le château construit au XIVe siècle au sud du village
neuf a livré son emplacement et une partie de sa sructure. I faut
remarquer que là aussi ce site médiéval repose sur
des vestiges antiques (culot d'amphore oléique, tegulae).
Saint
Vincent: nous avons découvert l'emplacement de l'église détruite
en 1750 pour la construction de l'actuelle RN 132. Des travaux dans un
jardin nous ont permis de découvrir une inhumation en decubitus
dorsal, reposant sur un sol en mortier de tuileau manifestement antique,
qui nous permet d'affirmer la présence d'une villa à cet
endroit. Mr Robert VIE ayant profité de notre absence pour prendre
le matériel dégagé et conservé chez les propriétaires,
le tout sans autorisation, nous n'avons pu publier en détail cette
découverte.
Trougnan:
une prospection attentive de cette zone nous a permis d'émettre
une hypothèse sur l'emplacement probable du village médiéval
disparu (cité dès le XIIIe siècle dans le Livre
Verd de Bénac).
Peson
et culots d'amphores retrouvés lors de prospections au sol.
ANDREST.
Le village. Remarquer la forme régulière de la cadastration
médiévale, au coeur de laquelle se détache l'église
(XIVe-XVIIIe siècle).
Localisation
des sites mentionnés d'après les cartes IGN série
bleue au 1:25000 de Vic et Tarbes
Villenave Dans
les GLANAGES de J.B. LARCHER, X, 402, on trouve les notes suivantes:
en 1548 Pierre D'OMEX et sa femme Antonia de BLOSSON achètent une
pièce de verger dans le terroir de MARSAC devant MANAUD FOURCADE
notaire d'ANDREST. Ces deux habitaient VIELLENAVE près MARSAC, dans
un bien donné par Jeanne DE MONT. p.404, extrait du dénombremùent
de 1600: "plaus au lieu de VIELLENAVE y a un denommé noble sieur
d'OMEIX qui tient une maison et quelques terres. Pour icelle lui fait hommage
à chacun seigneur, moyennant (?) d'un fer de lance. Ces terres et
la maison contiennent onze journaux suivant le terrier de BASEILLAC". Ce
D'OMEX acheta en 1568 une grange et un enclos à Aimeric et Guillaume
DE SEUDE, frères. Son fils Paul D'OMEX testa en 1638 entre les mains
du curé de VIELLENAVE.
Dans
les GLANAGES de J.B. LARCHER, X, 402, on trouve les notes suivantes:
en 1548 Pierre D'OMEX et sa femme Antonia de BLOSSON achètent une
pièce de verger dans le terroir de MARSAC devant MANAUD FOURCADE
notaire d'ANDREST. Ces deux habitaient VIELLENAVE près MARSAC, dans
un bien donné par Jeanne DE MONT. p.404, extrait du dénombremùent
de 1600: "plaus au lieu de VIELLENAVE y a un denommé noble sieur
d'OMEIX qui tient une maison et quelques terres. Pour icelle lui fait hommage
à chacun seigneur, moyennant (?) d'un fer de lance. Ces terres et
la maison contiennent onze journaux suivant le terrier de BASEILLAC". Ce
D'OMEX acheta en 1568 une grange et un enclos à Aimeric et Guillaume
DE SEUDE, frères. Son fils Paul D'OMEX testa en 1638 entre les mains
du curé de VIELLENAVE.
VIC-EN-BIGORRE
Section BX dite de BALOC au 1:200 On
distingue très bien la forme arrondie de l'ancien enclos ecclésial,
l'emplacement du canal du moulin de la Harray (ancien moulin disparu ?).
Les pointillés indiquent la trace de fossés comblés
, les hachures l'emplacement de trouvaille de tegulae antiques.
VIC-EN-BIGORRE
Quartier
dit de SAINT-PE-DE-BASSI, 1:2000, zone remembrée. Emplacement de
la forme circulaire repérée.
VIC-EN-BIGORRE
Quartier
dit de LAPEYRE ou SAUBAIGNA, 1:2000. Emplacement de la plateforme castrale
arasée en partie, sur l'emplacement d'une villa antique.
SOUBAGNAN, au bord de la route VIC-RABASTENS. Photographie aérienne prise en Janvier 1996 et interprétation sommaire. On
distingue plusieurs chemins et canaux comblés en partie depuis le
remembrement de 1995.
SOUBAGNAN,
d'après un plan de 1749 ( ADHP 1FI plan 37). Ce plan de géomètre
destiné à la création de l'actuelle route VIC-RABASTENS
mentionne l'ancienne route disparue au sud, et le site de Soubagnan sous
la forme d'une motte aquarellée. Les canaux du moulin sont correctement
positionnés.
Plan
du centre-ville de VIC-BIGORRE, section BD au 1:1000
Nous
avons mentionné sur cet extrait cadastral l'emplacement de la zonr
funéraire de l'église SAINT EREX disparue au XVIe siècle,
un muret de moulin apparu sur la bordure du canal en 1995 lors de travaux
(moulin du roi, détruit fin XIXe siècle), la zone du canal
prospectée en surface lors des travaux réalisés l'été
1996, l'emplacement des vestiges romans et gothiques du CASTRUM, l'emplacement
de la maison renaissance relevée au printemps 1996, et l'emplacement
supposé de la halle médiévale (des base de piliers
seraient apparus dans cette zone lors de travaux).
VIC-BIGORRE, centre-ville, zone au nord du CASTRUM médiéval. EMplacement du couvent des frères minimes fondé en 1709. 1 grille d'autel en remploi en balustrade, XVII ou XVIIIe siècle 2 Rue des minimes, moulures en remploi 3 Portail XVIIe siècle intégrée dans une maçonnerie plus tardive 4 cheminée en stuc XVIIIe siècle 5 Cloître en pierre de Lourdes et façades XVIIe siècle (ISMH 1996). 6
Emplacement de l'église conventuelle
VIC-BIGORRE, le CASTRUM. Relevé
effectué en 1750 (1FI plan 37) et photographie aérienne vue
de l'ouest.
Meule
à broyer néolithique, en granite. Trouvée par monsieur
Georges SIENNE de Saint-Lézer en remploi dans une maison de la partie
basse du village appartenant à Mr ROUX En dépôt chez
Mr SIENNE, échelle 1:2.
SAINT-LEZER
d'après Julien SACAZE, Inscriptions antiques des Pyrénées
(XIXe siècle).
SANOUS,
ancienne église, quartier du BUALA. relevé des structures
apparentes. Les flèches indiquent le sens de la pente. Altitude
280 m. Dénivellation maxi. 2m.
LARCHER,
GLANAGES
XVI, p.10, signale qu'en 1692 Jean-Antoine de LASSERAN était seigneur
de SANOUS, qu'il se maria avec Diane de MEDIAVILLE et eut un fils JEAN.
ANDREST
Section E, cadastre 1995 au 1:2000 Quartier dit de LANNEHEREDE. Le ruisseau dit de la POUTGE reprend le tracé d'un très vieux chemin orienté nord-sud, dont nous avons indiqué le tracé dans cette section (hachures. Le
bord du ruisseau montre à 15 cm de la surface actuelle un lit de
graviers et petits cailloux de 3 à 8 cm d'épaisseur, qui
pourrait correspondre à la voie antique. Jean-Pierre CARRERE a trouvé
au niveau du petit cercle (bordure de parcelle 9) des fragments de panse
d'amphore correspondant à la couche située immédiatement
au dessus de ce niveau de graviers. A noter, les toponymes LANNEHERREDE
(lande ferrée ?) et POUTGE très caractéristiques.
TROUGNAN, cadastre 1995 section C. Epmplacement de l'ancien village de TROUGNAN, cité dès le XIIIe siècle. Noter
les toponymes. Les zones de trouvaille de tessons médiévaux
correspondent aux cercles, les tessons et tegulae antiques aux hachures.
Les parcelles 28, 30, 31 et 213 sont formées de taillis impénétrables
et inprospectables, et pourraient correpondre à l'emplacement réel
du site antique et médiéval (nous pensons que les zones prospectées
ne sont que les marges du site).
ANDREST, cadastre section D au 1:2500 emplacement
de la zone de l'église et cimetière de SAINT-VINCENT, sur
un site de villa antique. Eglise désaffectée vers 1750 lors
de la construction de la RN135.
ANDREST, cadastre actuel section B3 Quartier du CHATEAU La plateforme du château construit au XIVe siècle correpond aux parcelles 375 à 383 et 626. Les traits pleins reprennent les tracés de murailles encore visibles (galets et briques, près de un mètre d'épaisseur), les hachures l'emplacement de fossés comblés alimentés en eau jusqu'à ce siècle. le cercle hchuré à l'angle nord (rue CAZANOVA) correpond au lieu de découverte d'un culot de petite amphore et de tegulae apparaissant sur les bords du cours d'eau. A
noter que les bâtiments situés immédiatement à
l'ouest du château sont d'anciens moulins à farine et à
bois (XVIIIe siècle).
ANDREST, cadastre section B1. quartier de LAMOTHE. On
distingue nettement la motte et son chemin d'accès. Les cercles
localisent la trouvaille de céramique médiévale, les
hachures les zones riches en tegulae antiques (plus un peson trouvé
sur la parcelle 85).
Artagnan
Le
site d'Artagnan n'a pas livré de nouveaux témoignages. Il
faut cependant signaler que la zone au sud du château actuel, qui
est l'emplacement probable du village avantt le XIVe siècle commence
à être transformée en lotissement, ce qui pourrait
causer des dommages à d'éventuels vestiges.
Il
faut également signaler l'état de délabrement du château
Xve siècle, sans aucun entretien, qui menace ruine et destruction
à moyen terme, d'autant que les occupants actuals du site semblent
assez indifférents au sort d'un site pourtant inscrit...
Caixon
La
commune de caixon recèle trois sites médiévaux correspondant
à autant de sites d'habitat.
-
Le site de l'église paroissiale. Il s'agit peut-être primitivement
d'un enclos ecclésial. L'église, dans son état actuel,
a été très remaniée au XVIIIe siècle
( bâtiment au sud et à l'est, reconstruction du choeur, retable...).
Cependant des vestiges de murs épais à l'ouest de l'église
et au niveau du porche laissent supposer l'existence de substructions médiévales
dans cette zone. L'enceinte visible sur le cadastre correspond à
une zone surélevée entourée d'un mur en galets et
d'un fossé en grande partie comblé. La partie sud de cette
zone est très surélevée, et pourrait correspondre
a un élément de motte (?) ou de plate-forme castrale très
dégradée.
-
Ganos. Ancienne seigneurie démembrée au XIVe siècle,
et largement analysée par LARCHER dans ses Glanages. Le site lui-même
est totalement arasé mais reste repérable grâce au
cadastre napoléonien qui montre la forme de la curtis disparue.
-
Viellenave. Aucun texte ne vient éclairer l'histoire de cette "ville
neuve". Robert VIE signale dans le GAPO de 1996 une fouille clandestine
ancienne sur ce site.
Camales
L'origine
antique de ce village est manifeste: présence d'un chemin qualifié
de "herré" à l'ouest du village (qui borde la nouvelle déviation),
le toponyme (camaleris, non élucidé), et un site de
villa découvert par Mr Guy CASSAGNET de Vic-en-Bigorre (voir plan).
Nous avons repris le plan cadastral du remarquable site ecclésial de ce village (voir cadastre). L'enclos ecclésial est de forme ovalaire, et contient encore quelques habitations. Les maisons les plus remarquables sont celles situées au nord, dont le mur extérieur est formé de l'ancien mur de fortification, épais de presque un mètre, et constitué de galets assemblés au mortier. L'ensemble était sans doute entouré d'un fossé en eau: un ruisseau canalisé et un large espace subsistent au nord et à l'est, et le sud du site était encore "marécageux" il y a quelques années. Par contre le toponyme "chemin de ronde" est tout à fait récent, et a été inspiré par l'actuel maire. A
l'intérieur de l'enclos l'église présente un aspect
XVIIIe siècle, avec un imposant clocher-tour et trois beaux rétables
baroques. Cependant on distingue encore à l'intérieur du
clocher des arcades campanaires en arc brisé, et dans la chapelle
sud un fragment de fresque médiévale (XVe siècle ?).
Un
petit jardin situé au pied du clocher a livré une série
intéressante de vestiges archéologiques: sous une couche
d'inhumation, les travaux agricoles ont remonté une série
de tessons médiévaux en céramique blanche à
dégraissant fin, et plus récemment une fusaïole
Escaunets
Le
site d'Escaunets n'a pas livré de nouveaux vestiges. Il faut cependant
noter que le fond du lac artificiel de cette commune, en plein été,
montre des monticukes de terre qui pourraient être des tumuli, sous
réserve de confirmation.
Marsac
Nous
avons essayé de localiser grossièrement l'emplacement de
l'église médiévale détruite au cours du siècle
dernier (voir cadastre).
Nouilhan
Ce village curieux au bord de la rivière Echez présente une structure tripolaire: - A l'ouest de l'Echez, une forme ovalaire visible sur le terrain par un petit ruisseau qui contourne une série de maisons et de champs (voir cadastree). L'église, reconstruite au siècle dernier, se trouve également à l'intérieur de cet espace. Il pourrait s'agir des vestiges d'une enceinte villageoise. - Au nord de cette "enceinte", un ensemble formé de la motte castral arasée (située sur une villa antique), et d'un moulin au sud-est de celle-ci dont la canal coupe une partie. Ce moulin est datable par une clef d'ouverture de 1595. On peut penser qu'il s'agissait initialement d'un ensemble complet maison seigneuriale-basse cour avec moulin, dont il ne reste presque rien. -
A l'est de l'Echez, un écart du village qui s'étale entre
la rivière et la Route Départementale 935 (réalisée
au XVIIIe siècle). La pluapart des habitations de cette zone datent
du XIXe et XXe siècle. Il pourrait s'agir d'un habitat lié
à la création de cette voie.
A
noter cependant la tradition qui place un habitat antique dans un champ
près du pont sur l'Echez.
Pujo
Nous avons essayé de préciser l'emprise de la motte castrale et de sa basse-cour qui constituent le coeur de la commune actuelle (voir cadastre complété). Ce site, largement construit, est dans un état de délabrement préoccupant. A
signaler également, nous avons trouvé des détails
sur la villa aujourd'hui démantelée qui se trouve
à l'est du territoire communal. Le site a été mis
en exploitation en 1959 "à la suite de la découverte des
substructions d'une petite piscine, substructions visibles au dessus du
sol mais peu reconnaissables" (COQUEREL 1977).
Saint-Lézer
Cette commune fait actuellement l'objet d'un important effort de mise en valeur de ses vestiges archéologiques. A
signaler, dans la plaine , un site inédit de Roland Coquerel: "à
215 m d'altitude, traces d'habitat, four à tuiles et briques" qui
peut être grossièrement localisée grâce à
une carte jointe à l'ouvrage (Traces de l'occupation gallo-romaine
dans les H.P., CDDP 1977).
A
signaler également, la découverte début 1996 par Mr
Georges Sienne d'une probable meule néolithique, long schiste surcreusé,
et par MR Résségaire à la fin 1996 d'éléments
sculptés de l'ancien prieuré (voir dessins).
Notes
sur l'histoire textuelle de Saint-Lézer jusqu'à l'an mil:
C'est
à l'occasion d'une conférence organisée en Décembre
1996 que j'ai repris l'ensemble du dossier des sources de BIGORRA. Le travail
de Roland COQUEREL étant très discutable sur ce point, je
me suis permis ces quelques remarques.
-
le première mention de l'ethnie des BEGERRI semble se trouver dans
Pline (V.79 av. JC), citée parmi une cinquantaine d'autres peuples
dans ses Histoires naturelles. Il ne sont pas localisés,
par contre, ce qui eut été fort instructif.
-
Vers 52 av.JC, La guerre des Gaules de César et les divers
documents qui y sont associés (stèle d'Hasparren...) mentionnent
au moins une fois les BIGERRI parmi les ethnies composant la Novempopulanie.
Le peuple des TARBELLI est également cité, dès Pline,
et semble correspondre à un peuple de la région de DAX. Cependant
la proximité sémantique avec le toponyme TARBES n'est pas
forcément fortuite.
-
Pour les trois premiers siècle, les sources sont archéologiques
et épigraphiques. Se reporter aux travaux de COQUEREL (Le castrum
Bigorra en particulier) qui précisent des détails de
l'occupation du site antique (muraille, stèles funéraires...).
- Vers 395-425, la Notices des provinces, document administratif, énumère les cités composant la Novempopulanie dans cette période. On y note en particulier une civitas turba ubi castrum bigorra. De larges gloses ont été écrites sur cette formule, que l'on retrouve dès la fin du siècle dernier (Sacaze, Rosapelly et Cardaillac...). On peut cependant préciser: - il existe une civitas du nom de Tarba, la déformation en Turba étant une probable déformation du copiste médiéval (turba = la foule en latin). Cette cité a été bien circonscrite par COQUEREL sous et autour du quartier épiscopal de la Sède à Tarbes. - Il existe un autre lieu habité qui supplée en partie à cette civitas, ce lieu s'appelle BIGORRA, du nom de l'ethnie celtibère (?) préexistante à l'occupation romaine dans ce pagus. De plus, ce lieu est fortifié puisque le terme castrum qui désigne une fortification est employé. Or
le seul lieu possédant une muraille dans cette zone est Saint-Lézer,
implanté sur un éperon barré préromain. L'importance
du site exclut par exemple le Castet-Crabé de Lagarde, plus proche
de Tarbes mais qui ne semble pas présenter de continuité
pour le bas-Empire. De plus le site de Saint-Lézer se trouve au
sommet d'une zone manifestement très occupée pendant l'antiquité,
en particulier par la présence d'un vicus très bien
situé (Vic-Bigorre).
- Les sources suivantes sont principalement concentrées dans les compte-rendus conciliaires mérovingiens, largement publiés et faciles d'accès. dès 506, au concile d'Agde, on trouve la signature Ingenuus presbyter, missus a domno meo Apro, episcopo biturritanae civitatis subscripsi. (Ingenuus, prêtre, envoyé par mon maître Aper, évêque de la cité de Bigorre soussigné). En
541, au concile d'Orléans, on trouve un Julianus, in christi
nomine begoritane ecclesie episcopus (Julien, au nom du Christ évêque
de l'Eglise de Bigorre).
- Le Fameux Grégoire de Tours nous apporte une foule de renseignements qui semblent avoir complètement échappé aux précédent chercheurs. C'est ainsi que dans la vita de Saint Savin (de gloria confessorum), Savin est reçu par l'abbé d'un monastère Saint-Félix situé infra autem Beoretanae urbis, c'est à dire "sous" la ville nommée Bigorre. Or Saint-Félix semble être la première titulature du monastère Saint -Lézer, et la mention "infra" correspond à la situation du monastère au pied de la muraille, près de la porte sud de la cité. De plus dans son Historia Francorum, IX, 6, Grégoire raconte l'histoire d'un charlatan qui serait venu d'Espagne avec des reliques des saints Vincent et Félix. Après avoir causé des troubles à Tours, ce personnage vint à Paris. Présenté à une réunion épiscopale, il fut démasqué par l'évêque de Bigorre Amélius qui reconnut un de ses familiers (famulus) qui s'était enfui de Bigorre. Ce texte appelle plusieurs remarques. Tout d'abord l'évêque Amelius est connu par ailleurs par les signatures du concile de Mâcon, où on trouve un Amelius episcopus ecclesie Bioretane (Amélius évêque de l'église de Bigorre). On pourrait s'interroger de cette présence dans des lieux si éloignés de la Bigorre, mais la chanoine DELARUELLE (article de 1959 dans le congrès des Sociétés Savantes sur le diocèse de Bigorre dans l'espace franc au VIe siècle) a brillamment démontré que cet Amélius faisait partie de la puissante famille des Amelii de Bordeaux, qui placèrent des membres de leur famille jusqu'en Comminges. Cela nous montre donc que la cité de Bigorre était loin de vivre repliée sur elle-même, et participait largement à la vie politique de la zone franque. De plus, cette histoire de reliques volées pose plusieurs problèmes intéressants; il faut se poser d'abord l'origine de ces reliques: ou les reliques ont été volées en Espagne, ou elles proviennent d'un monastère de notre côté des Pyrénées. Le monastère Saint-Félix de Bigorre, étant donné l'origine du voleur et la titulature, est évidemment tout indiqué... Mais il ne s'agit que de supputations. Par contre, si Grégoire de Tours dit vrai, cela pose le problème des relations entre la Bigorre et l'Espagne. Il faut en plus avoir à l'esprit que Félix est un saint typiquement espagnol (par quel chemin des reliques sont-elles arrivées à Bigorra?), et que le VIe siècle correspond à la plus forte avancée des peuples vascons venus de l'ouest (mais ce mouvement est trop mal connu encore pour en dire plus). En
tous les cas, les textes de Grégoire de Tours posent très
nettement la question des relations religieuses et politiques de la Bigorre
avec la Francie et avec l'Espagne...
-
pour l'époque carolingienne, à ma connaissance, on ne possède
guère de documents, y compris dans les publications conciliaires.
Je signale juste un évêque de Bigorre présent dans
une donation de la comtesse de Bigorre Faquilo (Livre Verd de Bénac)
du IXe siècle.
Par
contre les publications d'Edouard PEYROUZET sur le monétaire TAURECUS
(BSSLA 1972) nous montrent l'existence d'un monétaire mérovingien
fonctionnant à BIGORRA même, et frappant des triens
d'or dont deux exemplaires différents sont connus.
J'en viens aux documents concernant l'avant l'an mil qui sont les plus difficiles à manier. Le plus important de ces documents est l'extrait de la Gesta Tholosanorum écrite par Nicolas BERTRANDI au XVIe siècle. Cette Histoire des Toulousains par un avocat du parlement de cette ville est souvent très bien documentée, son auteur ayant eu accès à des sources nombreuses et parfois perdues depuis. Un paragraphe concerne particulièrement notre sujet, et correspondrait aux années 840. Une copie du texte en latin est facilement accessible dans les Glanages de Jean-Baptiste LARCHER. En lisant ce document, on voit très bien qu'il ne s'agit nullement de la transcription d'un document ancien: le style ampoulé du document montre sans ambiguïtés que nous n'avons là qu'une "version Renaissance" de documents plus anciens. Je vous épargne le texte latin, et vous donne une version faite par Norbert ROSAPELLY à la fin du siècle dernier (qui est bien plus littéraire que ma propre version, je dois le reconnaître): " Les danois s'emparent du château de TARBES, puis ils se dirigent vers la ville d'ORRE, appelée aujourd'hui BIGORRE, détruisant sur leur passage villages, bourgs et villes. Averti de leur approche, l'évêque SERALDUS qui occupait le siège épiscopal de cette ville, se retire vers le château de FORONILIUM. Et comme le monastère n'était pas éloigné des remparts de plus d'un jet de pierre, les moines se dispersent pour n'être pas enveloppés dans les ruines de la cité". Ce texte pose un premier problème de vraisemblance: les normands, qui ont largement pillé le pays, ont-ils pu arriver jusqu'à BIGORRE par l'Adour ? J'avoue que l'idée de drakkars remontant l'Adour jusqu'à Vic me plonge dans un abîme de perplexité... encore qu'on puisse envisager une attaque terreste de ces redoutables pillards. Si on remonte le cours de l'Adour et de la Garonne, il semble que la présence normande au IXe siècle ne soit attestée que sur Bordeaux. il existe bien une série de légendes concernant Sainte-Quitterie d'Aire, cité qui aurait été incendiée par les normands de la même manière. Je signale également que j'ai vu sur un bulletin du début du siècle qui m'a été présenté par le curé du petit village de Hères en Rivière-Basse une curieuse histoire disant que la sainte paléochrétienne Libérate (?) conservée dans l'église de Mazères en Rivière-basse (commune de Castelnau-Rivière-Basse) aurait été déplacée depuis Aire-sur-Adour, cette sainte Libérate conservée dans une châsse du XIVe siècle à Mazères étant la soeur de Sainte-Quitterie (sic). De plus, expliquait ce bulletin d'auteur inconnu ( le curé d'Hères ?) daté de 1913, la châsse de sainte Libérate aurait d'abord été installée à Hères (car phonétiquement je présume, Hères=Aire). Puis suite à une nouvelle attaque normande la châsse aurait été déplacée sur le site de Mazères (disséqué en mas d'Hères= le hameau d'Hères). Je
vous laisse apprécie la teneur historique de cette curiosité
ethnographique. Ceci dit, l'église de Hères conserve au moins
une cuve baptismale datable du XIIe ou XIIIe siècle, et le site
de Mazères concentre un certain nombre de vestiges antiques...
Mais revenons au texte de BERTRANDI. L'évêque SERALDUS (Geraldus ?) dont il est question n'est pas connu par ailleurs. La fin du texte, non transcrite ici, dit que cet évènement s'est passé sous un duc du nom de TOTILUS, qui n'a apparemment aucune consistance historique. Le lieu de FORONILIUM reste inidentifiable. La mention de châteaux (traduction de castrum) à Orre et Tarbes laisse perplexe également. En effet, si Bigorra est bien un castrum, Tarbes n'a (d'après les recherches de Roland COQUEREL) jamais livré la moindre trace de fortification avant le XIe ou XIIe siècle... Un dernier élément curieux est cet "Orra" alias Bigorra, qui livre peut-être une des sources de ce texte. En effet il existe une fausse charte, dite charte de Marfin, du XIIe siècle, qui reprend des documents vrais et les transpose (dans un but politique. Mais ceci est une autre histoire...). Et cette charte emploie cette expression "Orre". De plus, les Glanages de Jean-Baptiste LARCHER conservent deux textes extraits d'un ouvrage (perdu) sur les évêques de Bigorre. Un de ces textes justement explique doctement que BIGORRE vient de l'association des deux noms VIC(-Bigorre) et ORRE, et TARBES de TARA (un monastère non identifié, peut-être TARASTEIX ?) et VIA (la route en latin), puisque de nombreux chemins antiques vont à TARBES (sic). Passons sur ces étymologies... remarquables, qui ont pourtant eu beaucoup de succès, y compris chez des chercheurs modernes. On
l'aura compris, le texte de BERTRANDI n'est guère digne de créance.
Et pourtant, il s'est bien servi de documents authentiques. Sinon, comment
aurait-il pu connaître BIGORRE, et savoir que le monastères
se trouve au pied de la cité ? La question n'est que très
partiellement résolue, on le voit.
Je
m'arrête ici pour l'histoire de BIGORRA. Histoire complexe, difficile
à appréhender par les textes, et à connecter avec
les vestiges archéologiques. Mais histoire riche et passionnante...
à suivre.
Sanous
Nous
avions évoqué dans notre maîtrise l'hypothèse
d'un déplacement moderne du village médiéval vers
la plaine. En effet l'emplacement de l'ancienne église est encore
visible, et sur le terrain et sur le cadastre, 100 mètres au dessus
(à l'ouest) de l'église actuelle qui date du XIXe siècle.
A signaler également, un beau moulin en briques (XVIIIe siècle ?) dans la plaine. Le
site que nous avions signalé dans notre maîtrise pourrait
correspondre à un moulin disparu, près d'un gué.
Siarrouy
Le
village de Siarrouy présente la particularité de s'étager
sur deux niveaux d'une terrasse alluviale. La partie ouest du village,
près des coteaux, regroupe quelques habitations éparses.
La partie basse regroupe la majeure partie de l'habitat acien, avec une
série de rues à angles droits. Entre les deux, au bord de
la terrasse, se trouvent l'emplacement du "château" de siarrouy et
l'église, distants de plus de 150 mètres.
Nous
avions déjà parlé amplement du site castral. L'église
est également très curieuse, sur un aplomb avec un fort dénivellé.
Dans son état actuel elle date du XIXe siècle mais les fondations
semblent plus anciennes.
Une
autre question se pose au sujet de l'organisation de la partie basse du
village: s'agit-il d'une organisation ancienne, avec des rues régulières
s'étalant au pied de l'ancien site castral ? Rappelons la très
curieuse mention du censier de 1429 qui prèse que Siarrouy es
bastida. cette expression pourrait cacher une refonte du village au
XIve siècle (après la vente de 1350 ?).
A
signaler également, un morceau de colonne en marbre trouvé
devant une maison du village, hors contexte stratigraphique.
Talazac
Robert
VIE, dans la GAPO No 14 de 1995, signale la trouvaille de tegulae et céramiques
antiques à proximité de l'église actuelle. Il s'agit
en fait de trouvailles très anciennes effectuées par Roland
COQUEREL, mais republiées sans plus de précisions...Roland
COQUEREL, en 1977, écrivait en effet: " Altitude 242 m. Tessons
de tuiles, d'amphores de poteries. Inédit. A l'est des deux communes
de St Lézer et Talazac et à leur limite, existe une parcelle
de terre connue sous le nom "les tuiles". En 1957, sur la demande du propriétaire,
nous avons profité de la fin d'un labour pour prospecter attentivement
ce terrain. Une grande quantité de tegulae en justifiait le toponyme.
Et parmi eux, nous avons rencontré des tesons d'amphores et de poteries.
L'étendue sur laquelle se rencontrent ces vestiges est suffisamment
importante pour y reconnaître les témoins d'un assez vaste
habitat antique. Le même propriétaire nuous signala qu'en
creusant un fossé de drainage dans un autre champ qu'il possède
tout à côté du village, il avait mis au jour un gros
morceau d'amphore; il nous proposa d'y effectuer quelques sondages. Nous
pûmes alors constater qu'à moins de 50 cm du niveau du sol
étaient des tessons d'amphores et de tuiles. Une prospection du
champ nous y fit découvrir en surface des fragments de tuiles, d'amphores
et de poteries, et cela sur une étendue de 10000 m2. [...] La charrue
n'y rencontre aucun mur dans le sol..."
Par contre nous avons fait quelques remarques supplémentaires sur l'habit médiéval et moderne de ce village. L'habitat ancien se groupait probablement entre "l'église" (bâtiment très curieux, du XVIIe siècle dans son état le plus ancien) et l'emplacement du château disparu (voir plan cadastral). Ce site est visible sur le terrain par une légère élévation. Entre les deux le cadastre montre une forme rectangulaire autour de la rue principale (dit chemin de lassalle, à traduire chemin de la salle ?). Nous
pourrions ainsi avoir une forme de castelnau très dégradée,
sur un substrat antique, formée d'un site castral précédé
d'un minuscule village-rue dont l'entrée à l'opposé
serait marquée par le lieu de culte. Le chemin passant au nord de
la forme du "village" pourrait trahir la présence d'anciens fossés
comblés.
Vic-en-Bigorre
L'imposant
territoire de vic-en-Bigorre a livré un grand nombre de sites, tant
sur son territoire communal que sur le site de la ville même.
Le
centre-ville:
De
nouveaux éléments sont venus s'ajouter à notre dossier:
Pour
l'époque antique, nous savons par la toponymie que le site était
un vicus, installé au pied du site de Saint Lézer,
au carrefour de deux voies (la poutge, qui mène de Tarbes à
Maubourguet dans le sens nord-sud, et une voie est-ouest de passage vers
l'actuel Béarn) et au bord d'un gué de la rivière
Echez .
Une zone funéraire semble s'être installée très tôt au niveau de l'actuelle église paroissiale: une série de sarcophages en pierre de Lourdes ont été retrouvés lors de travaux effectués depuis 50 ans: dans les années 1959-1961 l'arrachement des arbres centenaires qui couraient le long du canal, devant la mairie, ont conduit à découvrir une partie du cimetière de l'église Saint EREX, connue par des textes depuis le XIVe siècle et détruite pendant les guerres de Religion (1). Dans les années 1970, l'implantation de la supérette SQUALE à l'ouest de l'église paroissiale a entraîné l'excavation d'une partie du cimetière médiéval de l'église Saint Martin. Là aussi, des témoins vicquois nous ont affirmé que la pelle mécanique a détruit plusieurs squelettes et des cuves en pierre grise. Un
de ces sarcophages a été conservé, sans son couvercle,
et sert de pot à fleurs dans un jardin au sud de la halle actuelle,
à une centaine de mètres de son lieu de découverte
(mais personne n'a pu me préciser de quel cimetière il provenait
exactement).Voir photo et relevé ci-contre.
L'histoire
médiévale est moins mal connue. Sur cette zone funéraire,
et sans doute encore d'habitat permanent, s'installe au milieu du XIIe
siècle un castrum de plan ovale, peut-être doté
d'une charte si j'en crois les indices recueillis dans l'inventaire de
PLANTIS de 1551 recopié dans les Glanages de Jean-Baptiste
LARCHER (2).
Dans cette partie, la plus ancienne de la ville, seules deux maisons conservent des éléments d'ouverture antérieurs au XVIIe siècle, rue Jeanne d'Albret (ancienne rue du Septentrion). Emile LACASSIN dans ses Annales de Vic (Tarbes, 1913) avait déjà remarqué la présence d'une fenêtre géminée romane et d'une fenêtre gothique. Par chance, deux photos avaient été prises vers 1906 par l'architecte Louis CADDAU de ces façades, et conservées dans son fonds aux archives (série J), ce qui m'a permis de les identifier facilement. Ces quelques éléments me permettent d'émettre une hypothèse sur la strucuture médiévale de ce castrum: les maisons s'appuyaient toutes extérieurement sur un haut mur aveugle en galets, qui avait usage de mur de fortification, et était complété par un fossé sec. Intérieurement, les façades possédaient trois niveaux: un rez-de-chaussée avec les ouverture principales (portes piétonne, sans doute aussi des portails) et de petites lucarnes au XVe siècle au moins, comme le prouve l'exemplaire conservé, à montants bisautés (3). Le premier étage était à usage d'habitation, et pouvait recevoir de larges fenêtres comme le montre la photo de Louis CADDAU, avec une belle fenêtre à meneau (XVe siècle?) aujourd'hui disparue; d'après le manuscrit des Annales d'E. LACASSIN cette fenêtre aurait été vendue il y a 80 ans à un riche américain par un antiquaire tarbais. Elle est remplacée actuellement par une épouvantable fenêtre en ciment. Le
deuxième étage était également à usage
d'habitation: il subsiste un montant de fenêtre à colonnettes
en calcaire du XVe siècle, et l'armature d'une fenêtre romane
en briques moulurées sur les façades. Malheureusement une
restauration récente en a modifié l'agencement: la façade
"romane" se retrouve aujourd"hui avec trois fenêtres géminées,
l'original ne subsistant que comme simple placage ! Un autre problème
se pose aussi par le remploi d'un chapiteau roman en calcaire présentant
des motifs d'animaux affrontés dont les têtes se réunissent
dans les angles. Ce motif est fréquent sur les chapiteaux romans,
mais la photo du début du siècle montre que le chapiteau
initial était une forme simplifiée d'un chapiteau corinthien
! J'avoue ici ma perplexité: le chapiteau a été remplacé
lors de la restauration, de même que la colonnette en marbre, remplacée
par un fût de bois...
Des travaux effectués au début de 1996 ont également révélé une autre façade ancienne, au sud de la halle du marché, à l'emplacement d'une ancienne ruelle disparue, qui existait encore au début du siècle dernier. Cette façade de grande taille, occultée par un bâtiment du XIXe siècle, présente sur plusoieurs niveaux ce qui était probablement la façade d'une belle maison de la Renaissance: du rez-de-chaussée primitif nous n'avons observé qu'un fragment de porte en remploi dans une porte moderne, fragment de calcaire mouluré à deux cannelures. Le motif est le même que celui d'une porte du XVe siècle du château voisin d'Artagnan (4). Le premier étage se divise en deux registres: d'une part une série de fenêtres de grande taille: celle de droite, occultée, montre une très intéressante croisée d'ogive moulurée à ressauts, en calcaire ou grès doré, reposant sur un rebord mouluré du même matériau. une fenêtre en partie occulté sur la partie gauche présente ce même rebord, ce qui permet de restituer un ensemble de fenêtres de ce type. Au-dessus de ces fenêtres sont placées en décoration des plaques rectangulaires de marbre rose et blanc encadrées de fines moulures en calcaire. Le
second niveau est constitué de petites lucarne à bords biseautés,
placées régulièrement, surmontées d'autres
plaques décoratives.
Ce
très intéressant ensemble a malheureusement été
de nouveau occulté cet été par la reconstruction de
nouveaux bâtiments qui cachent la quasi-totalité de cette
façade. Nous avons essayer, dans la mesure de nos moyens, d'en conserver
quelques photos et un croquis (voir ci-contre). Il est regrettable que
les architectes n'aient pas jugé bon de conserver cette façade
très originale, seul exemplaire connu par ailleurs.
Nous
avons par ailleurs essayé de reprendre les principaux éléments
connus pour le centre viquois dans une carte générale (5).
Le territoire communal de
Vic
Soubagnan
Une
photo aérienne de ce site qui a été très abîmé
par le remembrement montre encore l'emplacement fossile du canal du moulin,
du site castral, ainsi que d'une probable voie de communication se dirigeant
vers l'Echez (6).
Ce
site, de nouveau mis en culture après une jachère en 1995,
est condamné à brève échéance. C'est
dommage, car comme l'ont montré les recherches de Roland COQUEREL
le site recèle, outre une zone castrale, une église avec
des inhumations, le tout sur un site gallo-romain. Il faut signaler également
que ce site, comme la plupart de ceux du territoire vicquois, est régulièrement
"nettoyé" par des chercheurs clandestins. Mr Jean BORDERES, de Vic,
nous a en particulier dit avoir vu un de ces clandestins qui avait ramassé
une céramique sigillée avec le timbre "MOMMO" (timbre de
La Graufesenque). Nous avons pu également voir chez un agriculteur
qui cultive le champ immédiatement au sud de ce site une monnaie
antique de type as, illisible malheureusement.
Saint Aunis
Ce
site fouillé par Jacques DURET et publié dans le GAPO en
1985 est, comme nous l'avons montré, un site d'église transformé
en chapelle à l'époque moderne. L'hagiotoponyme est lui-même
révélateur: sanctus dionysos/saint denis. Mr Jean
BORDERES, propriétaire du château voisin de Saint Aunis, a
en outre retrouvé dans ses champs d'importantes séries de
céramique antique et médiévale, qui révèlent
dans cette zone une occupation de longue durée (7).
Saint Vincent-La Herray
Nous
n'avons toujours pas retrouvé le site de l'église fouillée
par norbert ROSAPELLY à la fin du siècle dernier (8). Par
contre une visite chez le seul fermier du quartier nous a révélé
une étonnante série de fûts en calcaire et en pierre
de Lourdes, entiers ou tronçonnés, dont une partie au moins
est d'origine antique probable. L'origine de ces morceaux de colonnes n'est
par contre pas connue, ROSAPELLY n'ayant pas signalé de telles trouvailles
dans sa fouille (s'agit-il d'une villa antique non signalée
?).
Baloc
Baloc est un autre exemple de site trop bien connu par les pilleurs locaux: il a été complètement nettoyé, jusqu'au dernier tesson, une semaine à peine après le premier labour. Nous avons repris le cadastre le concernant; si l'emplacement de l'église est bien connu grâce au cadastre napoléonien et aux traces de murs encore perceptibles, en revanche la prospection au sol permet de préciser plusieurs éléments: - Le champ, initialement de forme à peu près circulaire, était entouré d'un fossé en eau encore visible en partie du fait de la teinte plus rouge des terres de remplissage de ce fossé (oxydation). - un habitat existait à l'intérieur de cette enceinte ecclésiale, et une centaine de mètres au sud (présence des briques nombreuses, d'aspect moderne). -
une villa gallo-romaine se trouve sous ce site, perceptible par la remontée
de fragments de tegulae au sud-est et à l'est du champ. Il
est probable qu'une partie de cette villa se trouve sous la route
voisine.
La Barthe
Une
colonne antique trouvée par ROSAPELLY et CARDAILLAC se trouve dans
le château du même nom. Elle provient de "fouilles" effectuées
au nord du castrum de Saint Lézer il y a un siècle
(9).
Vic-Bigorre,
prospection de surface dans la partie nord du canal de la Gaou lors des
travaux de réfection. Echantillonage sur 15 m de longueur. Matériel
du XIXe et début XXe siècle.
Mécanisme d'une lampe à pétrole en cuivre, très
oxydé.
Col
d'une carafe en verre
Support
en verre épais. Verre de teinte verte
Eléments
d'un pot à graisse à glaçure jaune
Fragments
d'anse d'un plat de type beurrier en porcelaine. Décor bleu.
Fragment
d'assiette glaçurée. Glaçure vert-brun
Villenave-pres-Marsac
Ce
très curieux petit village, qui évoque surtout un hameau,
est remarquable pour son église. Nous avions déjà
signalé que ce petit bâtiment possède un chevet roman
très rustique, de plan semi-circulaire avec deux fenêtres
en plein cintre très fruste encore visibles. Le reste du bâtiment
a par contre été très remanié au XVIIe ou XVIIIe
siècle, avec de belles peinture et un rétable de qualité,
malheureusement dans un état déplorable.
Nous avons trouvé dans le cimetière attenant plusieurs tessons de céramique blanche médiévale, fragments de panse de 1mm de diamètre à dégraissant grossier (inclusions de petits gaviers). Cette trouvaille nous permet de poser la question d'un habitat ecclésial: Villenave-près-Marsac n'est il pas à l'origine un habitat groupé autour de son église ? de plus il faut noter la position de cette église, à un carrefour, qui semble aller dans ce sens. Le
village aurait éclaté tardivement, subissant l'attraction
du village voisin de Marsac.
Villenave-pres-Béarn
Deux
éléments dignes d'intérêt "structurent" cette
commune:
- la forme étoilée des chemins, très lisible sur le cadastre mais beaucoup moins sur le terrain accidenté, rappelle énormément la forme des villeneuves étudiées par Charles Higounet dans le bassin Parisien. L'analogie laisse penser à une formation du type de celle décrite par cet auteur, d'autant que les rares documents laissent penser à une refondation médiévale de l'habitat. - la zone de l'église, au coeur du carrefour étoilé, présente une minuscule église très restaurée, mais dont le portail présente un curieux motif de moulures calcaires en "dent de scie" sur un côté (comme un arc ibérique manuélin. Mais ici il ne s'agit peut-être que de fragments de voussures réassemblées). La tradition rapporte que ce serait la chapelle du château disparu. La forme curieuse des parcelles entourant cette église, et la présence de murs enterrés dans le cimetière visibles lors d'inhumations nous laissent envisager deux hypothèses: - le château disparu et rasé se trouvait accolé à cette chapelle, seule conservée pour l'usage communal. -
l'église actuelle n'est qu'une partie (le sanctuaire ?) d'un édifice
beaucoup plus vaste en partie détruit ou jamais terminée.
En
tout état de cause, seule une description ancienne, ou une fouille
(peu probable dans un cimetière...) permettrait d'en dire plus).
A
noter que Roland COQUEREL, dans son Traces de l'occupation gallo-romaine
dans les H.P., CDDP 1977, signale la trouvaille d'une pied d'amphore
dans cette commune, non localisé.
A
signaler également, à l'extrême ouest du territoire
communal, la ruine d'un rare moulin à vent en forme de tour circulaire,
de type gersois. La porte cloutée de cet édifice a été
déposée après la deuxième guerre mondiale au
musée Massey de Tarbes, où elle doit se trouver encore.
Notes:
1- Voir ROSAPELLY-CARADAILLAC, La cité de bigorre, et Gaston LACARCE, Bull. de la Société Académique des HP 1978 2- LARCHER, Glanages, T.II et T.IV. Voir la synthèse dans le T.I de notre maîtrise, Annexes. 3- Des exemplaires équivalents sont conservés sur le château d'Artagnan 4- Voir maîtrise T.II, document 2-4 5- premier essai dans la maîtrise T.II, document 13-2 6- nous n'avons pu malheureusement publier ce document 7- Cette personne conserve d'importante séries céramiques allant de l'antiquité au bas moyen-âge. 8- Norbert ROSAPELLY, Revue des Hautes Pyrénées 1908 9- Signalé et publié dans Roland COQUEREL, Le castrum Bigorra, Société Ramond 1993
|
|
Tous droits réservés
par l'auteur
Pour me contacter: stephane.abadie@ac-toulouse.fr |
|
|
|
Dernière
modification :