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J'ai publié cette petite monographie d'une modeste commune de Rivière-Basse en 2000. Il manque encore beaucoup de thèmes à traiter, en particulier pour la période moderne et contemporaine, mais ce n'est que partie remise...
Stéphane ABADIE Histoire de SOUBLECAUSE (Hautes-Pyrénées) 2000 PRÉFACE L'an 2000! Changement de millénaire, c'est fait. Et bientôt changement de siècle! Alors, pourquoi pas une pause pour établir un bilan? C'est justement l'objet du livre qui vous est proposé. Permettez-moi d'adresser mes remerciements les plus chaleureux pour ce travail remarquable réalisé par un jeune collègue, Stéphane Abadie. Que ce professeur d'histoire trouve ici l'expression de notre très sincère reconnaissance et de notre très grande gratitude. Le travail exemplaire auquel il s'est livré sera apprécié de tous, à notre totale satisfaction. Alors, me direz-vous, pourquoi cet ouvrage? Certes, des travaux succincts et souvent superficiels avaient été réalisés sur notre commune. Mais comme toujours, en synthétisant trop, des erreurs sont possibles. Ainsi, le blason de la commune présenté il y a quelques années ne correspond pas à celui de Soublecause; les véritables possibilités de choix devront s'exercer par la population elle-même. Cet ouvrage permettra de rectifier ces erreurs, mais surtout d'éclairer sainement notre histoire. Beaucoup d'habitants étaient désireux d'en savoir plus sur leur passé. Ce travail leur apportera des éléments de réponse. Les touristes et les visiteurs (en particulier lors des Journées du Patrimoine) sont très demandeurs de ce type de travaux, qui manquaient cruellement. Enfin, il est bon de laisser une trace écrite aux générations qui montent. Par ailleurs, les habitants de Soublecause ont marqué et marqueront leur village. Les élus, nos prédécesseurs, ont laissé leur empreinte. Edmond Larroque et ses collègues ont assuré la reconstruction de notre école communale. D'autres, aujourd'hui disparus, ont participé à « l'édification » de notre commune. Les élus actuels, toute l'équipe municipale, auront profondément imprégné Soublecause, ne serait-ce que par la volonté de mettre le village en valeur, avec comme points forts: Un remembrement, difficile certes, mais qui aura permis de maintenir à niveau des exploitations agricoles. La rénovation des bâtiments communaux, tout particulièrement l'église Saint-André, aujourd'hui classée Monument Historique. La mise « en souterrain » d'une partie des réseaux. Le concours des Villages et Maisons fleuris, qui est l'occasion pour les administrés de prouver leur volonté d'améliorer le cadre de vie commun. Pour toutes ces raisons et bien d'autres, ce livre est le bienvenu, et je suis convaincu qu'il sera mis en bonne place dans chaque foyer. Il est une marque de l'enthousiasme qui anime chacun d'entre nous pour allier agriculture, artisanat, mode de vie et environnement, pour le bien de tous. Qu'il me soit permis de remercier encore tous ceux qui œuvrent pour que notre commune soit toujours meilleure. A Stéphane je renouvelle tous mes remerciements. Gilbert PERES, Maire de Soublecause INTRODUCTION Il existe plusieurs manières d'aborder l'histoire d'un village. Espace géographique, espace historique et archéologique, espace vécu... La réalisation d'une monographie communale est un exercice de style qui demande le maniement de nombreuses disciplines. Exercice longtemps décrié par les universitaires, qui ne voyaient là qu'un jeu sans problématique pour érudit local, la monographie connaît depuis quelques années un regain d'intérêt. C'est à partir des informations fournies par elle qu'un chercheur peut identifier ses sources et élaborer son étude. C'est donc avec un plaisir teinté de curiosité que je me suis attelé à la confection –très formatrice- de cet ouvrage. Il faut l'avouer immédiatement, ma formation universitaire en histoire et archéologie me porte avant tout à l'étude des structures villageoises disparues, et à la recherche de documents sur les périodes antérieures à la Révolution française. Cet ouvrage n'est donc pas une vraie monographie de Soublecause, mais plutôt un « glanage » historique de toutes les données sur l'histoire ancienne et l'archéologie de cette commune. Le fil conducteur, plus que la problématique, a ainsi été celui de l'occupation du sol: comment, sur plus de deux millénaires, les hommes ont-ils mis en valeur et exploité cet espace? Bien évidemment, les questions sont plus nombreuses que les réponses, et les archives offrent peu d'appuis solides pour étayer des hypothèses. Du moins ai-je tenté de donner une cohérence à une documentation rare et disparate. Le lecteur qui connaît bien la commune sera sans doute surpris par la richesse des vestiges archéologiques, et aura sans doute du mal à se représenter la réalité médiévale ou antique d'un site qu'il arpente pourtant tous les jours. C'est une chose normale: sous une apparence de stabilité, la société gasconne a entraîné et subi de très nombreuses transformations, qui ont affecté ses structures sociales, son économie et sa façon de vivre. Nos ancêtres agriculteurs du XVI^e siècle ont un mode de vie très éloigné du notre, et nul ne doit s'en étonner. Si les habitats sont implantés sur les mêmes zones avec constance depuis 2000 ans, ce n'est que partiellement pour les mêmes raisons agricoles. C'est donc à une plongée dans un passé très différent de celui que l'on imagine que j'invite le lecteur, en espérant que ce travail contribuera à sauvegarder le petit patrimoine rural de cette étonnante commune de Rivière-Basse. HISTORIOGRAPHIE DU SUJET Les écrits sur Soublecause sont très rares. Cette petite commune n'a guère intéressé les chercheurs depuis plus d'un siècle. Quelques archéologues, comme Roland Coquerel et Sylvain Doussau, se sont ponctuellement intéressés aux vestiges protohistoriques et antiques depuis une vingtaine d'années. Plus récemment, avec quelques collègues de l'université de Toulouse II, nous avons entrepris un inventaire archéologique de cette commune et de l'ensemble du canton, qui a abouti à la production d'un petit fascicule en 1994, et à une importante maîtrise d'occupation du sol par l'archéologue Fabrice Chambon l'année suivante. J'ai depuis été amené à compléter ses recherches de manière significative pour cette commune, comme nous le verrons plus loin. Les mentions sur Soublecause sont par ailleurs très limitées, et insérées dans les rares études qui portent sur la Rivière-Basse. On trouve essentiellement les travaux d'A. de Piémontois et de l'abbé Antoine Duffourc, au début du siècle, portant sur l'histoire de la vicomté et de ses seigneurs, et des travaux plus généraux comme le fascicule produit en 1997 par Claude Larronde.
Tous droits réservés par l'auteur Pour me contacter: stephane.abadie@ac-toulouse.fr

L'an 2000! Changement de millénaire, c'est fait. Et bientôt changement de siècle! Alors, pourquoi pas une pause pour établir un bilan? C'est justement l'objet du livre qui vous est proposé.

Permettez-moi d'adresser mes remerciements les plus chaleureux pour ce travail remarquable réalisé par un jeune collègue, Stéphane Abadie. Que ce professeur d'histoire trouve ici l'expression de notre très sincère reconnaissance et de notre très grande gratitude. Le travail exemplaire auquel il s'est livré sera apprécié de tous, à notre totale satisfaction.

Certes, des travaux succincts et souvent superficiels avaient été réalisés sur notre commune. Mais comme toujours, en synthétisant trop, des erreurs sont possibles. Ainsi, le blason de la commune présenté il y a quelques années ne correspond pas à celui de Soublecause; les véritables possibilités de choix devront s'exercer par la population elle-même.

Cet ouvrage permettra de rectifier ces erreurs, mais surtout d'éclairer sainement notre histoire. Beaucoup d'habitants étaient désireux d'en savoir plus sur leur passé. Ce travail leur apportera des éléments de réponse. Les touristes et les visiteurs (en particulier lors des Journées du Patrimoine) sont très demandeurs de ce type de travaux, qui manquaient cruellement.

Par ailleurs, les habitants de Soublecause ont marqué et marqueront leur village. Les élus, nos prédécesseurs, ont laissé leur empreinte. Edmond Larroque et ses collègues ont assuré la reconstruction de notre école communale. D'autres, aujourd'hui disparus, ont participé à « l'édification » de notre commune.

Les élus actuels, toute l'équipe municipale, auront profondément imprégné Soublecause, ne serait-ce que par la volonté de mettre le village en valeur, avec comme points forts:

Pour toutes ces raisons et bien d'autres, ce livre est le bienvenu, et je suis convaincu qu'il sera mis en bonne place dans chaque foyer. Il est une marque de l'enthousiasme qui anime chacun d'entre nous pour allier agriculture, artisanat, mode de vie et environnement, pour le bien de tous.

Qu'il me soit permis de remercier encore tous ceux qui œuvrent pour que notre commune soit toujours meilleure.

Gilbert PERES,

Maire de Soublecause

Il existe plusieurs manières d'aborder l'histoire d'un village. Espace géographique, espace historique et archéologique, espace vécu... La réalisation d'une monographie communale est un exercice de style qui demande le maniement de nombreuses disciplines. Exercice longtemps décrié par les universitaires, qui ne voyaient là qu'un jeu sans problématique pour érudit local, la monographie connaît depuis quelques années un regain d'intérêt. C'est à partir des informations fournies par elle qu'un chercheur peut identifier ses sources et élaborer son étude. C'est donc avec un plaisir teinté de curiosité que je me suis attelé à la confection –très formatrice- de cet ouvrage.

Il faut l'avouer immédiatement, ma formation universitaire en histoire et archéologie me porte avant tout à l'étude des structures villageoises disparues, et à la recherche de documents sur les périodes antérieures à la Révolution française. Cet ouvrage n'est donc pas une vraie monographie de Soublecause, mais plutôt un « glanage » historique de toutes les données sur l'histoire ancienne et l'archéologie de cette commune.

Le fil conducteur, plus que la problématique, a ainsi été celui de l'occupation du sol: comment, sur plus de deux millénaires, les hommes ont-ils mis en valeur et exploité cet espace?

Bien évidemment, les questions sont plus nombreuses que les réponses, et les archives offrent peu d'appuis solides pour étayer des hypothèses. Du moins ai-je tenté de donner une cohérence à une documentation rare et disparate.

Le lecteur qui connaît bien la commune sera sans doute surpris par la richesse des vestiges archéologiques, et aura sans doute du mal à se représenter la réalité médiévale ou antique d'un site qu'il arpente pourtant tous les jours. C'est une chose normale: sous une apparence de stabilité, la société gasconne a entraîné et subi de très nombreuses transformations, qui ont affecté ses structures sociales, son économie et sa façon de vivre. Nos ancêtres agriculteurs du XVI^e siècle ont un mode de vie très éloigné du notre, et nul ne doit s'en étonner. Si les habitats sont implantés sur les mêmes zones avec constance depuis 2000 ans, ce n'est que partiellement pour les mêmes raisons agricoles.

C'est donc à une plongée dans un passé très différent de celui que l'on imagine que j'invite le lecteur, en espérant que ce travail contribuera à sauvegarder le petit patrimoine rural de cette étonnante commune de Rivière-Basse.

Les écrits sur Soublecause sont très rares. Cette petite commune n'a guère intéressé les chercheurs depuis plus d'un siècle. Quelques archéologues, comme Roland Coquerel et Sylvain Doussau, se sont ponctuellement intéressés aux vestiges protohistoriques et antiques depuis une vingtaine d'années. Plus récemment, avec quelques collègues de l'université de Toulouse II, nous avons entrepris un inventaire archéologique de cette commune et de l'ensemble du canton, qui a abouti à la production d'un petit fascicule en 1994, et à une importante maîtrise d'occupation du sol par l'archéologue Fabrice Chambon l'année suivante. J'ai depuis été amené à compléter ses recherches de manière significative pour cette commune, comme nous le verrons plus loin.

Les mentions sur Soublecause sont par ailleurs très limitées, et insérées dans les rares études qui portent sur la Rivière-Basse. On trouve essentiellement les travaux d'A. de Piémontois et de l'abbé Antoine Duffourc, au début du siècle, portant sur l'histoire de la vicomté et de ses seigneurs, et des travaux plus généraux comme le fascicule produit en 1997 par Claude Larronde.

Soublecause introduction