DEA

 

Bibliographie * Documents (textes) * Documents (graphiques)

Mon DEA a été soutenu en 1998, sous la direction de Benoît Cursente. Il a obtenu seulement la mention bien, car les perspectives envisagées dans cette petite étude étaient en-deçà du niveau des travaux alors en cours de publication (en particulier les travaux de mon directeur de recherches). Ce DEA permet néanmoins, avec toutes ses lacunes, de faire un point bibliographique.

V- LES SOURCES
 
 
 

1-DONNEES GENERALES



Dans ce chapitre sont regroupées les sources dans lesquelles nous puiserons pour notre future recherche. Nous ne pouvons bien sûr prétendre à l’exhaustivité : les fonds médiévaux non classés restent nombreux dans les Archives Départementales (fonds des templiers de Bordères à Toulouse, pour ne citer que le plus connu, dont une partie microfilmée est disponible à Tarbes), et certains fonds privés difficiles d’accès semblent être fort riches.

D'une manière générale, les sources bigourdanes médiévales restent rares: les destructions des Guerres de Religion autant que l'incendie des Archives Départementales en 1808 expliquent en partie cette indigence. Les plus beaux documents (censiers...) ne subsistent que parce qu'ils étaient conservés à Pau ou à Paris...
 
 

Les sources documentaires ne remontent que très rarement au-delà du XIe siècle (cartulaire des vicomtes du Lavedan), et restent rares avant le XIIIe siècle et les premières grandes enquêtes royales anglaises et françaises (Montre de Bigorre de 1285, Censier de 1300...). Encore ces textes sont-ils souvent laconiques, et difficilement complétés par de rarissimes chartes villageoises. Du moins la terminologie médiévale pourra-t-elle être analysée à l'échelle du comté. La même remarque vaut pour les cartulaires des abbayes, dont fort peu ont survécu aux troubles du XVIe siècle, et sont souvent très lacunaires (cartulaires de Saint Sever de Rustan ou de Saint Lézer).

Les textes ne commencent à devenir nombreux qu'au XVe siècle, souvent conservés dans les recueils notariaux et les “ glanages ” d'érudits pré-révolutionnaires.
 
 

On le voit, la couverture documentaire de notre zone d'étude est problématique, et certaines communes ne seront probablement pas documentées autrement que par l'archéologie. De plus, les documents ne permettent que rarement le suivi d'une communauté sur plusieurs siècles. La part de l'hypothèse risque donc également d'être importante dans nombre de cas, si l'enquête archéologique ne livre pas d'indices probants.
 
 

L'inventaire des sources connues est partagé en deux grandes parties:

-nous avons d'abord inventorié les sources d'archives. Dans celles-ci, nous avons fait la distinction entre les grands textes, transcrits et souvent bien étudiés d'une part; Nous avons ensuite regroupé l'ensemble des fonds non transcrits qu'il sera nécessaire de dépouiller pour compléter cette première documentation. Enfin nous avons fait une place à part aux sources manuscrites d'érudits locaux, source très riche de documents aujourd'hui disparus, et à la cartographie.

- nous avons en deuxième partie présenté les sources auxiliaires actuellement disponibles, en particulier les données archéologiques et toponymiques, introduction à notre propre recherche sur le terrain.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

a-Les sources médiévales
 
 

Les sources médiévales peuvent se diviser en deux grands groupes: les cartulaires d'abbayes, et les grands textes administratifs laïques.

Les cartulaires d'abbayes forment la masse la plus conséquente de notre documentation avant le XIIIe siècle. Il faudra cependant garder en permanence à l'esprit que ces chartes sont des documents “ biaisés ”, qui ne concernent qu'une partie du peuplement alors existant: les chartes ne s'intéressent qu'à certains habitats, souvent à une portion d'un village ou d'un territoire, et sous leur aspect fiscal presque exclusivement. Seuls les pouillés échappent partiellement à cette critique, mais nous n'en possédons que deux pour le moyen-âge, en 1342 et 1379.
 
 

Les censiers ou les cartulaires laïcs sont moins suspects de partialité; cependant ils sont très peu nombreux, et limités dans l'espace et dans le temps. Les informations qu'ils livrent sont d'ordre fiscal ou juridique généralement, mais présentent l'intérêt d'être plus complets que leurs équivalents ecclésiastiques (comptage des feux...). On ne sait cependant dans quelle mesure les écarts, les habitats des miséreux et des cagots ont été systématiquement omis ou non dans ces inventaires souvent laconiques.
 
 
 
 

b-Les sources modernes
 
 

Les sources modernes forment le gros de notre documentation. Outre la totalité de la documentation cartographique, les fonds modernes peuvent être regroupés là aussi en deux grands groupes :

    Les fonds religieux, cartulaires d’abbayes et prieurés, pouillés et enquêtes diverses. Les cartulaires s’arrêtent à la Révolution, avec un gros hiatus au milieu du XVIe siècle du fait des Guerres de Religion. Les pouillés et enquêtes de l’évêché ne sont bien connus que pour la seconde moitié du XVIIIe siècle.

    Les fonds laïcs, qui peuvent se partager en fonds communaux et en fonds administratifs et nobiliaires. La première catégorie regroupe les livres terriers, censiers et dénombrements divers des communautés, auxquels on peut adjoindre certains actes des registres notariaux (testaments…). C’est de loin notre source la plus riche. La seconde catégorie regroupes les dénombrements, hommages et rôles de la noblesse commandés par le pouvoir royal ou les cours de justice. On peut y ajouter les fonds nobiliaires, qui y sont souvent associés (actes transcrits pour preuves de nobilité etc).


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

2- LES SOURCES D'ARCHIVES



a-Sources publiées
 
 

BALENCIE (Gaston), Le Livre Vert de Bénac, cartulaire des vicomtes de Lavedan, BSAHP t.I, 324 p.

Cet ensemble de documents, qui doit son nom à sa reliure, a été transcrit par Gaston BALENCIE au début du siècle. Il s'agit d'un recueil en 57 actes des titres de propriété des vicomtes de LAVEDAN, dans toute la Bigorre et le Lavedan. La copie fut réalisée vers 1405, mais la date des textes s'échelonne entre 865 et 1450, ce qui en fait un recueil de très grande valeur pour la Bigorre et le Lavedan.
 
 

BALENCIE (Gaston), L'enquête de 1300, in SB T.I à III, 1881-1883

Ce document est un rouleau de parchemin en latin conservé aux archives Nationales (J 294). Il a été publié par Gaston BALENCIE en 1881-1883 comme le document précédent.

Cette enquête fut ordonnée par Philippe LE BEL qui avait mis le comté sous séquestre en 1292, à la suite du roi d'Angleterre. Les commissaires envoyés par le sénéchal de Toulouse y recensent, dans chaque communauté, les revenus comtaux (et donc royaux le temps du séquestre), et les familles nobles avec leurs revenus. Cette enquête, associée à celle de 1313, permet d'avoir un tableau complet des communautés bigourdanes à la veille des crises du milieu du siècle. Ces documents ont servi de base à la thèse de Maurice BERTHE en 1959, avec le censier de 1429.
 
 

BALENCIE (Gaston), La Montre de Bigorre de 1285, SB t.I, 1881

La montre de Bigorre est une enquête réalisée au mois de mars 1285 pour le roi d'Angleterre Edouard Ier, qui avait mis le séquestre sur le comté suite aux conflits juridiques pour la succession du comté de Bigorre. Ce document se présente comme une succession de descriptions de villages, châteaux, castra... selon l'itinéraire suivi par les enquêteurs. Il reste cependant lacunaire car il ne recense qu'une faible partie des communautés bigourdanes, et la terminologie employée par les enquêteurs est d'un maniement délicat. Il s'agit cependant du premier vrai inventaire villageois pour l’ensemble du comté, et donc d'une source majeure.
 
 

BALENCIE (Gaston), Le procès de Bigorre et les Debita regi Navarre in comitatu Bigorrensi, Ecole Nationale des Chartes, Mâcon 1905
 
 

BALENCIE (Gaston), Le procès de Bigorre, pièces justificatives, BSAHP 1930, 264 p. 
 
 

BRUGELES (Dom), Chroniques ecclésiastiques du diocèse d'Auch, Toulouse 1746, 571-94-84 p.

Le texte et les pièces justificatives comprennent quelques actes bigourdans.
 
 

CARSALADE DU PONT (Jules), DURIER (Charles, publié par), Les huguenots en Bigorre, Archives Historiques de la Gascogne, fascicule 4, Paris-Auch 1884

Cet ouvrage vaut surtout pour sa transcription partielle de l’enquête de 1575 sur les destructions huguenotes (qui est conservée dans les Glanages de LARCHER).
 
 

CAZAURAN (Jean-Jacques), Le cartulaire de Berdoues, La Haye 1905, 876 p.

L'abbaye gersoise de BERDOUES (près de Mirande) possédait de nombreuses terres dans la région de Trie, sur la frontière entre Astarac et Bigorre. Ce cartulaire publié par l'abbé CAZAURAN contient une vingtaine d'actes intéressant la région d'Antin et Bonnefont pour le XIIe-XIIIe siècle.
 
 
 
 

COLLECTIF, Corpus des Inscriptions de la France Médiévale, t.8, Paris 1982
 
 

COURTEAULT (Paul), Blaise de Montluc, Commentaires (1521-1576), Paris 1964, XXXIV-1604 p.
 
 

DEJEANNE (Dr.) et SOUTRAS (Henri), Fors et coutumes de Bagnères, BSR 1882, p.155-170

La seule charte de coutumes du XIIe siècle conservée in extenso en Bigorre, avec celle de Tarbes. Les autres (Vic, Lourdes…) ne sont connues que par des fragments et des allusions.
 
 

DEJEANNE (Dr.) et SOUTRAS (Henri), Règlement municipal de Bagnères en 1262, BSR 1883, p.69-80
 
 

DU BOURG ( dom Antoine), Ordre de Malte. Histoire du grand prieuré de Toulouse, Toulouse 1882

La seule étude traitant des commanderies bigourdanes, Bordères, Aureilhan et leurs annexes.
 
 

DURIER (Charles), Cartulaire des bénédictins de Saint Savin en Lavedan (945-1175), Tarbes 1880, 37 p.

Cette publication, lacunaire, doit être complétée par le dictionnaire de LARCHER, les travaux d’Alphonse MEILLON et et les transcriptions de Gaston BALENCIE dans l’Annuaire du Petit Séminaire de Saint Pé.
 
 

FONT REAULT (J. de), FRANCOIS (M.), PERRIN (Ch-E.), (dir.), Pouillés des provinces d'Auch, de Narbonne et de Toulouse, 1972, 2 vol.

Cet ouvrage comprend deux pouillés bigourdans : La liste des paroisses de 1342 a été publiée d'après un original conservé au Vatican. Ce texte correspond à la réorganisation du diocèse de Tarbes en 1342 par l'évêque de Bigorre Pierre de Montbrun, en archiprêtrés et archidiaconés (acte conservé dans les Glanages de LARCHER). Maurice BERTHE en a notamment tiré une carte fort intéressante (Le comté de Bigorre, un milieu rural au bas moyen-âge, p.126) qui donne une idée précise des paroisses du diocèse à cette date. 

On y trouve également Le compte de procuration de 1379. Il a été publié en même temps que le pouillé de 1342, qu'il complète. Il ne reprend cependant pas la division en archiprêtrés de ce texte, ce qui indique que l'inventaire fut probablement réalisé à partir d'un rôle antérieur à 1342.

Cependant ce document indique l'état des paroisses après la Grande Peste, et nous renseigne en particulier sur les paroisses alors désertées. De plus, le texte donne une liste importante de fabriques, chapelains, prébendés et fadernes, qui permettent d'avoir une idée précise du personnel religieux dans chaque paroisse.
 
 

FOURGOUS (J.), BEZIN (G. de), Les fors de Bigorre, BSR 1901, p.180-191

Ce document est connu par une copie du XIIIe siècle conservée dans le Cartulaire de Bigorre. Il s'agit d'un code de 43 articles écrit dans l'entourage comtal à la fin du XIe siècle ou au début du siècle suivant. Deux éditions existent de ce texte, réalisées au début du siècle, et d'égale valeur pour la transcription. On consultera également avec profit l’analyse éclairante de Paul OURLIAC récemment rééditée (dans Les pays de Garonne vers l’an mil, 1993).

Ce texte recense dans le plus grand désordre divers droits comtaux, des règles judiciaires, des règlements divers concernant le statut des hommes et des biens... Ces Fors sont la transcription probable d'un code oral en partie plus ancien, mais les articles concernent surtout les droits du comte.

Certains articles, qui réglementent la construction de châteaux en pierre ou la sauveté autour des bâtiments religieux, seront pour nous du plus grand intérêt.
 
 

FROISSARD (Jehan), Chroniques , Paris 1905, 3 vol.

Il existe plusieurs éditions de ce chroniqueur médiéval. Seul le tome III intéresse la Bigorre , qu’il a eu l’occasion de traverser au milieu du XIVe siècle, faisant diverses remarques sur des villages et forteresses.
 
 

GAUBIN (Joachim), Le cartulaire de la Casedieu, Tarbes 1903,t.I, XXI-156 p.

L'abbaye gersoise de La Casedieu (près de Saint justin en Pardiac) possédait quelques terres léguées dans la région de Vic-en-Bigorre. Ces actes concernent surtout le XIIIe et XIVe siècle dans le volume publié par le chanoine GAUBIN, et sont complétés par les copies d'actes contenues dans le volume IV des Glanages de LARCHER. Un inventaire général des titres de cette abbaye existe aux ADG, série H5.
 
 
 
 
 
 

GUERARD (M.), Le cartulaire de l'abbaye de Saint-Victor de Marseille, 2 t., Coll. des cartulaires de France

Ce cartulaire comprend notamment des actes intéressant Saint Sever de Rustan.
 
 

LARCHER (Jean-Baptiste), Pouillé des bénéfices du diocèse de Tarbes en 1760, SB t.III, 1883, p.388-406

Un utile complément des pouillés médiévaux.
 
 

MARSAN (François), Le censier de Sarrancolin de 1307, RHP 1930

Avec les transcriptions de Dom Brugèles, l’unique publication sur ce cartulaire.
 
 

MARTEL (Olivier), L'abbaye de l'Escaladieu,patrimoine, archives et textes, t.I, 1982, 118 p.

En l’absence actuelle d’un cartulaire publié, cet ouvrage constitue la seule référence documentaire publiée sur cette abbaye avec celle de J.F. LE NAIL (in La vallée de l’Arros depuis la préhistoire, GM 1995).
 
 

SAMARAN (Charles), La Gascogne dans les registres du Trésor des chartes, Paris 1966, 308 p.

Les layettes du Trésor des chartes sont conservées aux Archives Nationales. Un inventaire précis et fort utile en a été fait par Charles SAMARAN en 1966 pour toutes les chartes gasconnes. Le trésor contient nombre de documents intéressant la gestion des rois de France sur la Bigorre pendant le XIVe siècle (et le procès de Bigorre), en particulier des lettres de rémission et des mises en possession de places fortes.
 
 
 
 

SANSOST (Alfred), Les fors de Bigorre, BSR 1911, p.101-111

Un complément utile de la première transcription de FOURGOUS et BEZIN
 
 
 
 

b-Sources non publiées
 
 

I-Copies manuscrites de chercheurs locaux:
 
 

Le cartulaire de Bigorre

Il existe une transcription partielle de 65 feuillets aux ADHP réalisée au début du siècle par Gaston BALENCIE.
 
 

L’enquête des paroisses de 1783

Une transcription dactylographiée récente du microfilm existe aux ADHP (série 1Mi)
 
 

Les Glanages de jean-Baptiste LARCHER

Les Glanages forment une série de 25 volumes manuscrits d'environ 400 pages chacun, conservés à la BMT, mais accessibles en microfilm aux ADHP. Ces volumes renferment d'innombrables documents concernant la Bigorre: extraits de cartulaire, généalogies, censiers, preuves de nobilités... (BMT série ms 24-49 et microfilm série MI aux ADHP) . Cette source, généralement très fiable, est d'un intérêt majeur étant donné la perte de la plupart des originaux.
 
 

Le Dictionnaire de Jean-Baptiste LARCHER

Ce Dictionnaire fut entrepris par LARCHER en complément de ses Glanages, mais l'auteur, dépassé par son travail ne put le terminer. Cet ouvrage contient cependant des extraits d'actes et des analyses utilisables aisément. Un microfilm en est consultable aux ADHP (microfiches aux ADHP série 1MI). 
 
 

Le fonds BOURDETTE

Le fonds de cet érudit spécialiste du Lavedan et des Sept Vallées a été légué aux ADHP. Il contient de très nombreuses copies d'actes et des originaux médiévaux et modernes. Nous n'avons encore pu détailler ce fonds, qui recèle certainement nombre d’actes intéressant la Bigorre propre.
 
 

Le fonds SARAMON

On peut citer également pour mémoire le fonds Saramon, de même nature, rentré récemment aux ADHP, qui concerne en principe seulement les Quatre Vallées, mais qui pourrait comprendre des originaux concernant la Bigorre.
 
 

Le fonds DOAT

Ce fonds colossal conservé aux Archives nationales fut constitué au XVIIe siècle. Il comprend l’unique transcription des cartulaires de Madiran et de Larreule. Madiran, en Rivière-basse, possédait des terres aux limites de la Bigorre, du Béarn et de la Rivière-Basse. Quelques actes du cartulaire de Larreule sont également transcrits dans les Glanages de LARCHER. 
 
 
 
 

II-Fonds d'archives aux ADHP:
 
 

SERIE C

La série C concerne les administrations provinciales d'Ancien Régime, ici des fonds de la généralité d’Auch. On trouve dans ces registres de nombreux procès et revendications en propriété qui donnent des indications foncières et cadastrales.
 
 

SERIE E

La série E contient de nombreux titres anciens concernant les communes et les fonds notariaux; en particulier:

-1E1 à 1E9: titres féodaux

-1E10 à 1E736: titres familiaux (dépôts nobiliaires en particulier)

-1E737 à 1E762 bis: fonds notariaux

-1E762 ter à 1E937: fonds communaux
 
 

SERIE F

La série F des ADHP regroupe les travaux de recherche sur le département: quelques maîtrises (dont celle d'André BIANCONI), certaines monographies d'instituteurs de 1887, et des manuscrits d'érudits locaux. Nous retiendrons en particulier les travaux inédits de Michel CAZANAVE sur les ouvrages fortifiés de la région de Tarbes, et les manuscrits d'Emile LACASSIN et Gaston LACARCE sur l'histoire de la région de Vic-en-Bigorre.
 
 

SERIE G

La série G regroupe les fonds ecclésiastiques réguliers avant 1790. Un excellent inventaire en existe aux ADHP pour la série G et H, avec un résumé succinct de tous les titres. On peut retenir en particulier les fonds des collégiales, riches en actes de donations:

- G377 à G400, et G1234 à G1242: Saint-Vincent de Bagnères

- G471 à G567, et G1243 à G1245: Saint-Pierre de Lourdes

- G568 à G572: Saint Jean de Tarbes
 
 
 
 

SERIE H

Cette série regroupe les fonds ecclésiastiques réguliers avant 1790. Nous en avons signalé quelque-uns plus haut. On notera ici les principales références pour les fonds d'abbayes, qui sont surtout formés d'archives modernes:
 
 

    H1 à H77 et H368 à H371: abbaye de L'Escaladieu

Il est conservé en grande partie dans les ADHP. Une publication partielle en a été réalisée par O. MARTEL. Plus récemment J.F. LE NAIL, archiviste-paléographe des ADHP, a retranscrit quelques actes, en prévision d'une édition de qualité de ce cartulaire (in La vallée de l'Arros depuis la préhistoire, association Guillaume MAURAN 1995).


 
 

    H78 à H93 et H372 à H376: abbaye Saint Orens de Larreule

Ce cartulaire disparu est conservé par une copie de 1681 dans le fonds DOAT à la Bibliothèque Nationale, sous la forme de 23 chartes s'échelonnant entre 1008 et 1120 environ). un microfilm en est consultable à Toulouse à la Bibliothèque d'Etudes Méridionales. D'autres fragments sont conservés dans les Glanages de LARCHER (BMT), et dans un petit fonds des ADHP (XIVe et XVe siècle).


 
 

    H377 à H386: abbaye Saint Pé de Générès

Ce cartulaire disparu n'est connu que par l'édition partielle réalisée par Pierre de MARCA en 1614 (Histoire du Béarn p.247-357), et les chartes relevées par Dom BRUGELES.

Saint Pé de Geyre fut fondée en 1017 à la frontière entre Béarn et Bigorre. Son cartulaire disparu devait comprendre une histoire de l'abbaye et la copie de chartes, comme celui du monastère voisin de Saint Savin. Les chartes connues concernent surtout des communautés installées dans le sud-ouest du comté.


 
 
 
 

    H94 à H117 et H387 à H393: abbaye Saint Savin du Lavedan

L'abbaye de Saint Savin en Lavedan est mentionnée dès 817. Elle fut donnée en 1080 à l'ordre fondé par Saint Victor de Marseille. Le cartulaire publié par Charles DURIER, dont les premières chartes sont datées du Xe siècle, est composé de 27 chartes regoupées en trois grandes séries:

- un historique de l'abbaye, de Charlemagne à 1050, suivi d'un inventaire des biens de l'abbaye jusqu'en 1080.

- un "pascal" datable de la même période

- une série de donation comtales et aristocratiques s'étalant de 1080 au milieu du XIIe siècle

Si la majeure partie des chartes concernent le Lavedan, des mentions assez nombreuses intéressent la Bigorre propre.
 
 

    H118 à H178 et H394 à H407: abbaye de Saint Sever de Rustan

Ce cartulaire a été détruit dans les années 1560. Il n'en subsiste que de pauvres fragments dans la série H des ADHP et des ADG, ainsi que dans les Glanages de LARCHER. Quelques actes sont également consultables dans le cartulaire de l'abbaye Saint-Victor de Marseille, dont Saint Sever était fille.


 
 

- H180 à H186 : carmes de Rabastens

Ce cartulaire inédit est conservé dans la série H des ADHP et dans le fonds des Carmes des ADHG. Il ne démarre malheureusement qu'en 1402, dans l'état actuel de notre dépouillement, mais le fonds moderne comprend plus de cinquante pièces. Il est complété par diverses pièces en I396 (fonds consulaire).
 
 

    H257 à H273 et H425 à H428: prieuré de Saint Lézer en Bigorre

Ce cartulaire a été détruit en grande partie pendant les guerres de Religion. La série H des ADHP et le fonds Vergez des ADG conservent de nombreux actes modernes (une cinquantaine). Deux copies de la donation de l'abbaye à cluny en 1064, et trois visites du prieuré en 1350, 1402 et 1420 conservées dans les cartulaires de Cluny permettent cependant d'avoir une idée très précise du prieuré et de ses possessions au bas moyen-âge dans la région de Vic-Bigorre et des enclaves.


 
 

    H274 à H307 et H429 à H453: prieuré de Sarrancolin

Les ADHP conservent 66 chartes et censiers de ce petit prieuré de la vallée d'Aure. Un censier médiéval de 1307 en a été publié en 1930 par François MARSAN.


 
 

    H308 à H212: prieuré de Saint Orens en Lavedan

Ce prieuré ne concerne la Bigorre que par quelques mentions marginales de personnages et de lieux.


 
 

- H328 à H355 et H461 à H464: prieuré de Momères

Les ADHP n'en conservent que de rares actes (une quarantaine, dont beaucoup postérieurs au XVe siècle). Le reste a disparu pendant les Guerres de Religion et la tourmente révolutionnaire.
 
 

- H472: prieuré de Galan

Presque rien ne subsiste du fonds de ce petit prieuré
 
 
 
 

- H473 : carmes de Trie

Les ADHP ne conservent qu'une dizaine de documents concernant ce prieuré qui fut pourtant très riche, mais complètement détruit en 1569. LARCHER donne également dans ses Glanages quelques renseignements et extraits d'actes.
 
 
 
 

SERIE I

Cette série regroupe les titres nobiliaires, certains fonds familiaux nobles, des généalogies, des dénombrements. Ce sont surtout ces derniers qui retiendront notre attention, avec les donations lors de mariages.

Certains numéros de la Série I regroupe aussi des liasses d'archives communales avec des titres médiévaux et des copies (par exemple en I392 les archives consulaires de Rabastens).
 
 

SERIE J

Cette série comprend de nombreux fonds locaux. On notera en particulier Les fonds d'érudits 16J .

Cette sous-série regroupe des travaux de nombreux érudits locaux. Le meilleur y cotoie le moins bon, mais on y trouve parfois des travaux manuscrits de valeur (Fonds de l'abbé FRANCEZ notamment).
 
 
 
 

SERIE MI

Cette série regroupe les microfilm de manuscrits conservés ailleurs ou d'ouvrages trop fragiles. C'est dans cette série que l'on trouve les copies des censiers de 1313 et 1429 (1MI12 et 1MI46), quelques plans (1MI37), les Glanages et le Dictionnaire de LARCHER (1MI52 à 1MI77 et microfiches), l'Enquête des paroisses de 1783 (1MI77 à 1MI82). On signalera en particulier l'inventaire des archives des commanderies de Bordères et Aureilhan (1MI3). Les ADHP conservent quelques liasses d'archives (non classées pour la plupart) et cet inventaire partiel microfilmé. La majeure partie de ces cartulaires (XIe-XIVe siècle, puis fonds des Hospitaliers) est cependant conservée dans des cartons non classés aux ADHG, et une infime partie en a été analysée dans la maîtrise de Bénédicte MAGNIN, qui a eu cependant le mérite de révéler ce fonds inédit en 1981.
 
 

SERIE O

Cette série regroupe les archives communales récentes (XIXe siècle surtout). Cependant ce fonds contient de nombreux plans et devis de travaux qui pourront être d'un grand intérêt.
 
 

SERIE T

La série T regroupe les monographies réalisées par les instituteurs du département en 1887. Près de 400 en sont conservées, de une à dix pages environ. On y trouve souvent des notations instructives sur des monuments disparus ou des mottes-"tumulus" entourées de légendes farfelues mais significatives.
 
 

SERIE DES DEPOTS COMMUNAUX

Cette série comprend les fonds consulaires de Vic-Bigorre, Lourdes, Tarbes... qui sont d'une grande richesse, mais aussi et surtout les remarquables livres-terriers pré-révolutionnaires de nombreux villages, qui sont souvent d'une très grande précision. Certains même présentent des plans sommaires et des décors ( en particulier le fameux terrier peint de Sadournin et Esparros, accessible aussi en microfilm série MI).
 
 
 
 

III-Fonds d’autres archives départementales
 
 

L'inventaire qui suit est forcément très lacunaire. Nous n'avons signalé pour chacun des fonds d'archives consultés que les archives les plus importantes et facilement accessibles; il est évident que des recherches beaucoup plus approfondies seront nécessaires dans chacun de ces dépôts.
 
 

1- Les Archives Départementales du Gers à Auch contiennent un grand nombre de documents provenant ou concernant les villages bigourdans. On relèvera en particulier le fonds Vergez, avocat du XVIIIe siècle qui a compilé et parfois pillé des centaines d'actes concernant des familles nobles et des villages (Série I et I suppl.).

Ces archives contiennent aussi quelques plans remarquables réalisés lors de la construction de routes par l'intendant d'Etigny vers 1750 (séries C et I).
 
 

2- Les Archives Départementales des Pyrénées-Atlantiques à Pau contiennent de très nombreuses archives intéressant notre zone d'étude. On relève notamment:
 
 

    série B : série d'hommages des seigneurs bigourdans au roi de Navarre, et rôles des vassaux de Bigorre (XVIe siècle principalement)

    série C234-242: déclaration des biens des communautés de Bigorre (XVIe siècle)

    E368: cartulaire de Bigorre (1062-1263)

Ce cartulaire est un ensemble disparate d'une cinquantaine de chartes et textes divers concernant la Bigorre. Deux copies en sont connues, à Pau et à Bordeaux (un microfilm en est consultable aux ADHP). 

Une transcription partielle réalisée par Gaston BALENCIE est conservée aux ADHP.

La rédaction des textes s'étale de 1062 à 1263, même si l'ensemble des copies est daté du XIIIe siècle.

Ce cartulaire contient notamment des rôles de cens de diverses communautés (Lourdes...) et des fragments de règlements communaux (Vic...).

    E369: testament de Pétronille de Bigorre, accord avec le comte Esquivat...(1118-1425)

    E372: procès de Bigorre (1283-1429)

    E375: mise en possession du comté en 1429

    E377 : censier de Bigorre de 1429

Le censier de 1429 est conservé sous la forme d'un livre de 581 folios écrits en gascon. Un microfilm en est accessible aux ADHP. 50 folios ont disparu, connu par des tables des matières, mais le restant est encore d'une grande richesse. Il s'agit d'un censier exécuté pour le nouveau comte de Bigorre Jean de Foix-Grailly, mis en possession du comté en 1425. Les commissaires nommés par lui ont, localité par localité, recensé les autorités locales (juges et gardes ou consuls), les chefs de familles (caps dostaus) ou d'exploitation (cap casaus), avec les charges dues au comte ou aux seigneurs locaux. Chaque recensement est précédé par une présentation sommaire de la commune avec description des limites communales. Ce censier nous sera très précieux, puisqu'il permet de comparer la situation de 1429 avec celle des censiers de 1300 et 1313, après un siècle de crises. Une limite cependant: les frontières du comté en 1429 sont réduites par rapport à celles de 1313 (perte de la Rivière-Basse...).

    E385: convention entre Gaston Fébus et le capitaine de Lourdes pour la "protection" des villes de Bigorre.

3- Les Archives Départementales de la Haute-Garonne conservent des fonds relatifs aux ordres religieux: commanderies de Bordères et Aureilhan (ordre de Malte) , carmes de Rabastens, Tarbes et Trie (fonds des carmes). On trouve également ponctuellement quelques pièces relatives aux communautés (archives judiciaires).


 
 

4- Les Archives Départementales du Lot-et-Garonne conservent les titres de famille des barons de Bazillac (XIIe-XVIe siècle). Un répertoire en est accessible aux ADHP.
 
 

5- Enfin nous n'aurons garde d'oublier les Archives Nationales et la Bibliothèque de France à Paris, que nous n'avons pu encore consulter, mais qui conservent de très nombreux documents, notamment des plans inédits de villages et de forteresses dans la collection Gaignières, et de nombreux inédits conservés dans les layettes du Trésor des Chartes. On signalera en particulier les Debita Regi Navarre , conservées aux Archives Nationales sous la forme d'un registre de 172 folios (cote JJ 12).

Un microfilm en est consultable aux ADHP. Ce censier relève dans chaque localité du comté les redevances dues au roi de Navarre Louis le Hutin, alors comte de Bigorre de fait. Pour chaque communauté un inventaire des droits comtaux est noté, avec le nom du seigneur local s'il y a lieu, suivi des redevances des divers chefs de famille. Les communautés y sont classées par baylies, qui correspondent vraisemblablement au cheminement suivi par les enquêteurs. Ce document sera étudié en parallèle avec le l'enquête de 1300.
 
 
 
 

c-Cartes
 
 

CARTES ANCIENNES
 
 

Carte de la Gascogne, anonyme, s.l.n.d. (XVIIe siècle), BN res. geo C9122

Carte de la Bigorre par P. DU VAL, s.d. (milieu XVIIe siècle), BN Ge D10133

Carte dite de DELISLE, Amsterdam, s.d. (début du XVIIIe siècle), BN Ge D1262

Plans routiers, vers 1749, ADG séries C et I, fonds Vergez

Carte du diocèse d'Auch, anonyme, 1784, ADG série G1

Carte dite de CASSINI au 1:48600, 1769. Feuilles de Cauterets, Tarbes, Bagnères principalement. BMT.
 
 

CARTES MODERNES
 
 

Cartes géologiques du BRGM au 1:50000 de Morlaas (XVI 45), Lourdes (XVI 46), Argelès-Gazost (XVI 47), Gavarnie (XVI 48), Vic-Bigorre (XVII 44), Tarbes (XVII 45), Bagnères (XVII 46) et Campan (XVII 47).

Cartes dites d'Etat-Major au 1:80000 couvrant l'ensemble de la zone. ADHP série Fi

Cadastres communaux dits "napoléoniens", réalisés vers 1800-1820.

Cadastres communaux du XXe siècle

Cartes topographiques IGN au 1:25000 série bleue couvrant l'ensemble de la zone.
 
 
 
 
 
 

d-SYNTHESE CHRONOLOGIQUE
 
 

On peut essayer de synthétiser l’ensemble de ces données en un tableau chronologique régressif (ce qui correspond à notre démarche de travail) reprenant grossièrement les sources disponibles siècle par siècle. Cela permet de voir la “ densité documentaire ” selon les époques, et surtout l’indigence de la documentation écrite à partir du XIIIe siècle et en deçà.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

TABLEAU DE SYNTHESE DE LA DOCUMENTATION ECRITE :
 
 

XXe et XIXe s.

    Cadastres, matrices et cartes contemporains (IGN, cartes d’état-major etc)

    Travaux d’érudits locaux

    Statistiques, dictionnaires onomastiques, descriptions diverses

    Cadastres et matrices napoléoniens

    Monographies de 1887

    Premières enquêtes archéologiques (V.1860, BSAHP)

XVIIIe s.

    Plans routiers vers 1750

    Quelques plans locaux manuscrits

    Carte de Cassini et cartes générales du comté

    Livres terriers

    Dénombrements, hommages, fonds nobiliaires divers

    Registres de la généralité d’Auch

    Registres notariaux

    Pouillé de 1760 et enquête des paroisses de 1783

    Premières descriptions de voyageurs

XVIIe s.

    Premiers plans figurés (plan de Pujo…), rares dessins du fonds Gaignères

    Dénombrements, hommages, rôles (ADPA)

    Livres terriers (rares)

    Rôles des Etats de Bigorre

    Registres notariaux

XVIe s.

    Registres notariaux (rares)

    Commentaires et lettres de Blaise de montluc

    Dénombrements (ADPA), rôles des Etats de Bigorre, hommages

    Cartulaires modernes (Momères, Rabastens…)

XVe s.

    Censier de 1429

    Cartulaires de Rabastens, Carmes de Tarbes, Saint Lézer… souvent lacunaires

    Fragments de registres notariaux

    Archives communales (Vic, Tarbes, Lourdes, Bagnères… fonds très inégaux)

XIVe s.

    Censiers de 1300 et 1313

    Pouillés de 1342 et 1379

    Cartulaires de Bordères et Aureilhan

    LVB

    Chartes de coutumes (bastides…), archives communales de Vic et Tarbes

    Froissard, Chroniques t.III

XIIIe s.

    Montre de 1285

    Cartulaire de Bigorre

    Cartulaires de Bordères et Aureilhan, de l’Escaladieu…

    Cartulaires de Berdoues et La Casedieu

XIIe s.

    Cartulaires de Saint Savin, Larreule, Madiran, l’Escaladieu

    Cartulaire de Bigorre

XIe s.

    Cartulaires de Saint Savin, Saint Orens de Larreule

    Fors de Bigorre

Xe s.

    Quelques rares actes du cartulaires de Saint Savin

    Quelques rares actes du LVB

Av. Xe s.

    Quelques mentions de cités dans Grégoire de Tours (VIe s.)

    Quelques vies de saints douteuses (Saint Savin, Saint Lézer)

    Mention unique de la Notice des Provinces (V. 400)

    Table de Peutinger et Itinéraire d’Antonin pour la voirie antique


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

3- L’APPORT DES SCIENCES AUXILIAIRES

(Données générales et méthodologiques)



a- La prospection archéologique
 
 

La prospection archéologique sera le complément logique et nécessaire des sources d'archives. En effet la prospection permet d'identifier des sites inédits, d'infirmer ou de confirmer une localisation incertaine, de déterminer les emplacements des mottes, fortifications, routes, fossés anciens, habitats isolés etc.

Nous utiliserons dans notre étude la démarche régressive telle qu’elle a été définie dans le colloque CASTRUM 2 de 1988 ( en particulier l’ article de J. Coste, La méthode régressive , p.241-246) ou par Elisabeth Zadora-Rio (DAF No3). Une excellente mise en œuvre de cette méthode et de ses résultats a été réalisée dans le Berry par Armelle Querrien en 1994, qui pourra servir de modèle de recherche pour les cadastrations.
 
 

Plusieurs limites évidentes restent cependant inhérentes à ce type de recherches.

La première limite est le facteur temps; en effet il est parfaitement impossible de prospecter la totalité des territoires étudiés. De ce fait, nous avons choisi de ne privilégier la prospection que dans certains villages soigneusement choisis pour leur originalité ou leur valeur exemplaire. C'est le cas d'Andrest, analysé sommairement en annexe.
 
 

La deuxième limite tient à la nature des sols prospectés: si les terrains de plaine dédiés à la culture du maïs sont facilement prospectables lors des labours, en revanche toute recherche est impossible dans les bois et sur les prairies non labourées (sauf pour les mottes et autres “ structures apparentes ”). Le problème se pose également en montagne, avec les difficultés liées à la topographie du terrain.
 
 

La troisième limite tient à la nature des artefacts recherchés: Si certaines structures seront aisément repérables, il reste évident que l'enfouissement trop profond d'habitats, leur dénaturation ou leur destruction totale empêchera parfois d'utiliser l'archéologie dans notre recherche. De même pour les fonds de cabane et autres fossés, repérables seulement du ciel sous certaines conditions particulières, ce qui nécessite matériel aérien, persévérance… et chance.
 
 

Nous ne citerons qu’à titre indicatif les méthodes de prospection géophysique, électrique, par photographie infrarouge… dont aucune n’a fait l’objet d’évaluation en Bigorre à ce jour.
 
 
 
 

b- La toponymie
 
 

La toponymie est le complément naturel des sources d'archives, et le préalable nécessaire à toute recherche sur le terrain. En Bigorre comme dans les régions voisines, les noms de lieux se sont superposés siècle après siècle comme autant de strates d'une fragile stratigraphie. Certains noms se sont conservés dans la mémoire et sur les cadastres, d'autres ont disparu et ne sont accessibles que par les chartes, les compoix et les livres-terriers. 

En tous les cas les toponymes sont révélateurs de l'occupation du sol par les hommes et de son exploitation.

Nous envisageons d’utiliser la toponymie de manière tout à fait classique : détermination et indices de datation de sites par l’origine des noms (toponymes gallo-latins, hagiotoponymes), détermination de milieux médiévaux fossilisés (barthes, artigues et autres)...
 
 

Deux limites évidentes viennent cependant amoindrir l'intérêt pourtant évident de la recherche toponymique:

- la première limite a pour origine la nature même de la source: les noms sont par nature changeants, déformés par le temps et l'usage, se déplacent dans l'espace parfois. Il conviendra donc d'être particulièrement attentif à ces déformations, et à n'employer la toponymie comme indice ou preuve que dans un faisceau cohérent de données (traces archéologiques et/ou documentaires).

- La deuxième limite provient du seul travail réalisé à ce sujet, le Dictionnaire de Louis-Antoine Lejosne. Cet ouvrage ancien, très bien documenté, fait cependant parfois des confusions discutables entre des toponymes proches, et les sources ne sont qu'approximativement localisées, ce qui est très gênant pour effectuer des contrôles. Les mêmes réserves valent pour le Dictionnaire des noms de lieux des Hautes-Pyrénées de R.AYMARD publié en 1996, qui reprend nombre d'erreurs de son prédécesseur, et pour la Préhistoire des Hautes-Pyrénées, inventaire topo-bibliographique de Jacques OMNES publié en 1987, bien renseigné pour les sources archéologiques, mais qui fait un usage discutable de la toponymie à partir des cartes IGN.

 

Tous droits réservés par l'auteur 

Pour me contacter: stephane.abadie@ac-toulouse.fr


 
 


Dernière modification : 02/03/03,08:29:39