Mon DEA a été soutenu en 1998, sous la direction de Benoît Cursente. Il a obtenu seulement la mention bien, car les perspectives envisagées dans cette petite étude étaient en-deçà du niveau des travaux alors en cours de publication (en particulier les travaux de mon directeur de recherches). Ce DEA permet néanmoins, avec toutes ses lacunes, de faire un point bibliographique. |
|
V-
LES SOURCES 1-DONNEES GENERALES
Dans ce chapitre sont regroupées les sources dans lesquelles nous puiserons pour notre future recherche. Nous ne pouvons bien sûr prétendre à lexhaustivité : les fonds médiévaux non classés restent nombreux dans les Archives Départementales (fonds des templiers de Bordères à Toulouse, pour ne citer que le plus connu, dont une partie microfilmée est disponible à Tarbes), et certains fonds privés difficiles daccès semblent être fort riches. D'une
manière générale, les sources bigourdanes
médiévales restent rares: les destructions des
Guerres de Religion autant que l'incendie des Archives
Départementales en 1808 expliquent en partie cette
indigence. Les plus beaux documents (censiers...) ne subsistent
que parce qu'ils étaient conservés à Pau ou
à Paris... Les sources documentaires ne remontent que très rarement au-delà du XIe siècle (cartulaire des vicomtes du Lavedan), et restent rares avant le XIIIe siècle et les premières grandes enquêtes royales anglaises et françaises (Montre de Bigorre de 1285, Censier de 1300...). Encore ces textes sont-ils souvent laconiques, et difficilement complétés par de rarissimes chartes villageoises. Du moins la terminologie médiévale pourra-t-elle être analysée à l'échelle du comté. La même remarque vaut pour les cartulaires des abbayes, dont fort peu ont survécu aux troubles du XVIe siècle, et sont souvent très lacunaires (cartulaires de Saint Sever de Rustan ou de Saint Lézer). Les
textes ne commencent à devenir nombreux qu'au XVe siècle,
souvent conservés dans les recueils notariaux et les
glanages d'érudits pré-révolutionnaires.
On
le voit, la couverture documentaire de notre zone d'étude
est problématique, et certaines communes ne seront
probablement pas documentées autrement que par
l'archéologie. De plus, les documents ne permettent que
rarement le suivi d'une communauté sur plusieurs siècles.
La part de l'hypothèse risque donc également d'être
importante dans nombre de cas, si l'enquête archéologique
ne livre pas d'indices probants. L'inventaire des sources connues est partagé en deux grandes parties: -nous avons d'abord inventorié les sources d'archives. Dans celles-ci, nous avons fait la distinction entre les grands textes, transcrits et souvent bien étudiés d'une part; Nous avons ensuite regroupé l'ensemble des fonds non transcrits qu'il sera nécessaire de dépouiller pour compléter cette première documentation. Enfin nous avons fait une place à part aux sources manuscrites d'érudits locaux, source très riche de documents aujourd'hui disparus, et à la cartographie. -
nous avons en deuxième partie présenté les
sources auxiliaires actuellement disponibles, en particulier les
données archéologiques et toponymiques,
introduction à notre propre recherche sur le terrain.
a-Les
sources médiévales Les sources médiévales peuvent se diviser en deux grands groupes: les cartulaires d'abbayes, et les grands textes administratifs laïques. Les
cartulaires d'abbayes forment la masse la plus conséquente
de notre documentation avant le XIIIe siècle. Il faudra
cependant garder en permanence à l'esprit que ces chartes
sont des documents biaisés , qui ne
concernent qu'une partie du peuplement alors existant: les
chartes ne s'intéressent qu'à certains habitats,
souvent à une portion d'un village ou d'un territoire, et
sous leur aspect fiscal presque exclusivement. Seuls les pouillés
échappent partiellement à cette critique, mais nous
n'en possédons que deux pour le moyen-âge, en 1342
et 1379. Les
censiers ou les cartulaires laïcs sont moins suspects de
partialité; cependant ils sont très peu nombreux,
et limités dans l'espace et dans le temps. Les
informations qu'ils livrent sont d'ordre fiscal ou juridique
généralement, mais présentent l'intérêt
d'être plus complets que leurs équivalents
ecclésiastiques (comptage des feux...). On ne sait
cependant dans quelle mesure les écarts, les habitats des
miséreux et des cagots ont été
systématiquement omis ou non dans ces inventaires souvent
laconiques. b-Les
sources modernes Les sources modernes forment le gros de notre documentation. Outre la totalité de la documentation cartographique, les fonds modernes peuvent être regroupés là aussi en deux grands groupes : Les fonds religieux, cartulaires dabbayes et prieurés, pouillés et enquêtes diverses. Les cartulaires sarrêtent à la Révolution, avec un gros hiatus au milieu du XVIe siècle du fait des Guerres de Religion. Les pouillés et enquêtes de lévêché ne sont bien connus que pour la seconde moitié du XVIIIe siècle. Les fonds laïcs, qui peuvent se partager en fonds communaux et en fonds administratifs et nobiliaires. La première catégorie regroupe les livres terriers, censiers et dénombrements divers des communautés, auxquels on peut adjoindre certains actes des registres notariaux (testaments ). Cest de loin notre source la plus riche. La seconde catégorie regroupes les dénombrements, hommages et rôles de la noblesse commandés par le pouvoir royal ou les cours de justice. On peut y ajouter les fonds nobiliaires, qui y sont souvent associés (actes transcrits pour preuves de nobilité etc).
2- LES SOURCES D'ARCHIVES
a-Sources
publiées BALENCIE (Gaston), Le Livre Vert de Bénac, cartulaire des vicomtes de Lavedan, BSAHP t.I, 324 p. Cet
ensemble de documents, qui doit son nom à sa reliure, a
été transcrit par Gaston BALENCIE au début
du siècle. Il s'agit d'un recueil en 57 actes des titres
de propriété des vicomtes de LAVEDAN, dans toute la
Bigorre et le Lavedan. La copie fut réalisée vers
1405, mais la date des textes s'échelonne entre 865 et
1450, ce qui en fait un recueil de très grande valeur pour
la Bigorre et le Lavedan. BALENCIE (Gaston), L'enquête de 1300, in SB T.I à III, 1881-1883 Ce document est un rouleau de parchemin en latin conservé aux archives Nationales (J 294). Il a été publié par Gaston BALENCIE en 1881-1883 comme le document précédent. Cette
enquête fut ordonnée par Philippe LE BEL qui avait
mis le comté sous séquestre en 1292, à la
suite du roi d'Angleterre. Les commissaires envoyés par le
sénéchal de Toulouse y recensent, dans chaque
communauté, les revenus comtaux (et donc royaux le temps
du séquestre), et les familles nobles avec leurs revenus.
Cette enquête, associée à celle de 1313,
permet d'avoir un tableau complet des communautés
bigourdanes à la veille des crises du milieu du siècle.
Ces documents ont servi de base à la thèse de
Maurice BERTHE en 1959, avec le censier de 1429. BALENCIE (Gaston), La Montre de Bigorre de 1285, SB t.I, 1881 La
montre de Bigorre est une enquête réalisée au
mois de mars 1285 pour le roi d'Angleterre Edouard Ier,
qui avait mis le séquestre sur le comté suite aux
conflits juridiques pour la succession du comté de
Bigorre. Ce document se présente comme une succession de
descriptions de villages, châteaux, castra... selon
l'itinéraire suivi par les enquêteurs. Il reste
cependant lacunaire car il ne recense qu'une faible partie des
communautés bigourdanes, et la terminologie employée
par les enquêteurs est d'un maniement délicat. Il
s'agit cependant du premier vrai inventaire villageois pour
lensemble du comté, et donc d'une source majeure.
BALENCIE
(Gaston), Le procès de Bigorre et les Debita regi
Navarre in comitatu Bigorrensi, Ecole Nationale des Chartes,
Mâcon 1905 BALENCIE
(Gaston), Le procès de Bigorre, pièces
justificatives, BSAHP 1930, 264 p. BRUGELES (Dom), Chroniques ecclésiastiques du diocèse d'Auch, Toulouse 1746, 571-94-84 p. Le
texte et les pièces justificatives comprennent quelques
actes bigourdans. CARSALADE DU PONT (Jules), DURIER (Charles, publié par), Les huguenots en Bigorre, Archives Historiques de la Gascogne, fascicule 4, Paris-Auch 1884 Cet
ouvrage vaut surtout pour sa transcription partielle de lenquête
de 1575 sur les destructions huguenotes (qui est conservée
dans les Glanages de LARCHER). CAZAURAN (Jean-Jacques), Le cartulaire de Berdoues, La Haye 1905, 876 p. L'abbaye
gersoise de BERDOUES (près de Mirande) possédait de
nombreuses terres dans la région de Trie, sur la frontière
entre Astarac et Bigorre. Ce cartulaire publié par l'abbé
CAZAURAN contient une vingtaine d'actes intéressant la
région d'Antin et Bonnefont pour le XIIe-XIIIe siècle.
COLLECTIF,
Corpus des Inscriptions de la France Médiévale,
t.8, Paris 1982 COURTEAULT
(Paul), Blaise de Montluc, Commentaires (1521-1576), Paris
1964, XXXIV-1604 p. DEJEANNE (Dr.) et SOUTRAS (Henri), Fors et coutumes de Bagnères, BSR 1882, p.155-170 La
seule charte de coutumes du XIIe siècle conservée
in extenso en Bigorre, avec celle de Tarbes. Les autres
(Vic, Lourdes
) ne sont connues que par des fragments et des
allusions. DEJEANNE
(Dr.) et SOUTRAS (Henri), Règlement municipal de
Bagnères en 1262, BSR 1883, p.69-80 DU BOURG ( dom Antoine), Ordre de Malte. Histoire du grand prieuré de Toulouse, Toulouse 1882 La
seule étude traitant des commanderies bigourdanes,
Bordères, Aureilhan et leurs annexes. DURIER (Charles), Cartulaire des bénédictins de Saint Savin en Lavedan (945-1175), Tarbes 1880, 37 p. Cette
publication, lacunaire, doit être complétée
par le dictionnaire de LARCHER, les travaux dAlphonse
MEILLON et et les transcriptions de Gaston BALENCIE dans
lAnnuaire du Petit Séminaire de Saint Pé.
FONT REAULT (J. de), FRANCOIS (M.), PERRIN (Ch-E.), (dir.), Pouillés des provinces d'Auch, de Narbonne et de Toulouse, 1972, 2 vol. Cet ouvrage comprend deux pouillés bigourdans : La liste des paroisses de 1342 a été publiée d'après un original conservé au Vatican. Ce texte correspond à la réorganisation du diocèse de Tarbes en 1342 par l'évêque de Bigorre Pierre de Montbrun, en archiprêtrés et archidiaconés (acte conservé dans les Glanages de LARCHER). Maurice BERTHE en a notamment tiré une carte fort intéressante (Le comté de Bigorre, un milieu rural au bas moyen-âge, p.126) qui donne une idée précise des paroisses du diocèse à cette date. On y trouve également Le compte de procuration de 1379. Il a été publié en même temps que le pouillé de 1342, qu'il complète. Il ne reprend cependant pas la division en archiprêtrés de ce texte, ce qui indique que l'inventaire fut probablement réalisé à partir d'un rôle antérieur à 1342. Cependant
ce document indique l'état des paroisses après la
Grande Peste, et nous renseigne en particulier sur les paroisses
alors désertées. De plus, le texte donne une liste
importante de fabriques, chapelains, prébendés et
fadernes, qui permettent d'avoir une idée précise
du personnel religieux dans chaque paroisse. FOURGOUS (J.), BEZIN (G. de), Les fors de Bigorre, BSR 1901, p.180-191 Ce document est connu par une copie du XIIIe siècle conservée dans le Cartulaire de Bigorre. Il s'agit d'un code de 43 articles écrit dans l'entourage comtal à la fin du XIe siècle ou au début du siècle suivant. Deux éditions existent de ce texte, réalisées au début du siècle, et d'égale valeur pour la transcription. On consultera également avec profit lanalyse éclairante de Paul OURLIAC récemment rééditée (dans Les pays de Garonne vers lan mil, 1993). Ce texte recense dans le plus grand désordre divers droits comtaux, des règles judiciaires, des règlements divers concernant le statut des hommes et des biens... Ces Fors sont la transcription probable d'un code oral en partie plus ancien, mais les articles concernent surtout les droits du comte. Certains
articles, qui réglementent la construction de châteaux
en pierre ou la sauveté autour des bâtiments
religieux, seront pour nous du plus grand intérêt.
FROISSARD (Jehan), Chroniques , Paris 1905, 3 vol. Il
existe plusieurs éditions de ce chroniqueur médiéval.
Seul le tome III intéresse la Bigorre , quil a eu
loccasion de traverser au milieu du XIVe siècle,
faisant diverses remarques sur des villages et forteresses.
GAUBIN (Joachim), Le cartulaire de la Casedieu, Tarbes 1903,t.I, XXI-156 p. L'abbaye
gersoise de La Casedieu (près de Saint justin en Pardiac)
possédait quelques terres léguées dans la
région de Vic-en-Bigorre. Ces actes concernent surtout le
XIIIe et XIVe siècle dans le volume publié par le
chanoine GAUBIN, et sont complétés par les copies
d'actes contenues dans le volume IV des Glanages de
LARCHER. Un inventaire général des titres de cette
abbaye existe aux ADG, série H5. GUERARD (M.), Le cartulaire de l'abbaye de Saint-Victor de Marseille, 2 t., Coll. des cartulaires de France Ce
cartulaire comprend notamment des actes intéressant Saint
Sever de Rustan. LARCHER (Jean-Baptiste), Pouillé des bénéfices du diocèse de Tarbes en 1760, SB t.III, 1883, p.388-406 Un
utile complément des pouillés médiévaux.
MARSAN (François), Le censier de Sarrancolin de 1307, RHP 1930 Avec
les transcriptions de Dom Brugèles, lunique
publication sur ce cartulaire. MARTEL (Olivier), L'abbaye de l'Escaladieu,patrimoine, archives et textes, t.I, 1982, 118 p. En
labsence actuelle dun cartulaire publié, cet
ouvrage constitue la seule référence documentaire
publiée sur cette abbaye avec celle de J.F. LE NAIL (in
La vallée de lArros depuis la préhistoire,
GM 1995). SAMARAN (Charles), La Gascogne dans les registres du Trésor des chartes, Paris 1966, 308 p. Les
layettes du Trésor des chartes sont conservées aux
Archives Nationales. Un inventaire précis et fort utile en
a été fait par Charles SAMARAN en 1966 pour toutes
les chartes gasconnes. Le trésor contient nombre de
documents intéressant la gestion des rois de France sur la
Bigorre pendant le XIVe siècle (et le procès de
Bigorre), en particulier des lettres de rémission et des
mises en possession de places fortes. SANSOST (Alfred), Les fors de Bigorre, BSR 1911, p.101-111 Un
complément utile de la première transcription de
FOURGOUS et BEZIN b-Sources
non publiées I-Copies
manuscrites de chercheurs locaux: Le cartulaire de Bigorre Il
existe une transcription partielle de 65 feuillets aux ADHP
réalisée au début du siècle par
Gaston BALENCIE. Lenquête des paroisses de 1783 Une
transcription dactylographiée récente du microfilm
existe aux ADHP (série 1Mi) Les Glanages de jean-Baptiste LARCHER Les
Glanages forment une série de 25 volumes manuscrits
d'environ 400 pages chacun, conservés à la BMT,
mais accessibles en microfilm aux ADHP. Ces volumes renferment
d'innombrables documents concernant la Bigorre: extraits de
cartulaire, généalogies, censiers, preuves de
nobilités... (BMT série ms 24-49 et microfilm série
MI aux ADHP) . Cette source, généralement très
fiable, est d'un intérêt majeur étant donné
la perte de la plupart des originaux. Le Dictionnaire de Jean-Baptiste LARCHER Ce
Dictionnaire fut entrepris par LARCHER en complément
de ses Glanages, mais l'auteur, dépassé par
son travail ne put le terminer. Cet ouvrage contient cependant
des extraits d'actes et des analyses utilisables aisément.
Un microfilm en est consultable aux ADHP (microfiches aux ADHP
série 1MI). Le fonds BOURDETTE Le
fonds de cet érudit spécialiste du Lavedan et des
Sept Vallées a été légué aux
ADHP. Il contient de très nombreuses copies d'actes et des
originaux médiévaux et modernes. Nous n'avons
encore pu détailler ce fonds, qui recèle
certainement nombre dactes intéressant la Bigorre
propre. Le fonds SARAMON On
peut citer également pour mémoire le fonds Saramon,
de même nature, rentré récemment aux ADHP,
qui concerne en principe seulement les Quatre Vallées,
mais qui pourrait comprendre des originaux concernant la Bigorre.
Le fonds DOAT Ce
fonds colossal conservé aux Archives nationales fut
constitué au XVIIe siècle. Il comprend lunique
transcription des cartulaires de Madiran et de Larreule. Madiran,
en Rivière-basse, possédait des terres aux limites
de la Bigorre, du Béarn et de la Rivière-Basse.
Quelques actes du cartulaire de Larreule sont également
transcrits dans les Glanages de LARCHER.
II-Fonds
d'archives aux ADHP: SERIE C La
série C concerne les administrations provinciales d'Ancien
Régime, ici des fonds de la généralité
dAuch. On trouve dans ces registres de nombreux procès
et revendications en propriété qui donnent des
indications foncières et cadastrales. SERIE E La série E contient de nombreux titres anciens concernant les communes et les fonds notariaux; en particulier: -1E1 à 1E9: titres féodaux -1E10 à 1E736: titres familiaux (dépôts nobiliaires en particulier) -1E737 à 1E762 bis: fonds notariaux -1E762
ter à 1E937: fonds communaux SERIE F La
série F des ADHP regroupe les travaux de recherche sur le
département: quelques maîtrises (dont celle d'André
BIANCONI), certaines monographies d'instituteurs de 1887, et des
manuscrits d'érudits locaux. Nous retiendrons en
particulier les travaux inédits de Michel CAZANAVE sur les
ouvrages fortifiés de la région de Tarbes, et les
manuscrits d'Emile LACASSIN et Gaston LACARCE sur l'histoire de
la région de Vic-en-Bigorre. SERIE G La série G regroupe les fonds ecclésiastiques réguliers avant 1790. Un excellent inventaire en existe aux ADHP pour la série G et H, avec un résumé succinct de tous les titres. On peut retenir en particulier les fonds des collégiales, riches en actes de donations: - G377 à G400, et G1234 à G1242: Saint-Vincent de Bagnères - G471 à G567, et G1243 à G1245: Saint-Pierre de Lourdes -
G568 à G572: Saint Jean de Tarbes SERIE H Cette
série regroupe les fonds ecclésiastiques réguliers
avant 1790. Nous en avons signalé quelque-uns plus haut.
On notera ici les principales références pour les
fonds d'abbayes, qui sont surtout formés d'archives
modernes: H1 à H77 et H368 à H371: abbaye de L'Escaladieu Il est conservé en grande partie dans les ADHP. Une publication partielle en a été réalisée par O. MARTEL. Plus récemment J.F. LE NAIL, archiviste-paléographe des ADHP, a retranscrit quelques actes, en prévision d'une édition de qualité de ce cartulaire (in La vallée de l'Arros depuis la préhistoire, association Guillaume MAURAN 1995).
H78 à H93 et H372 à H376: abbaye Saint Orens de Larreule Ce cartulaire disparu est conservé par une copie de 1681 dans le fonds DOAT à la Bibliothèque Nationale, sous la forme de 23 chartes s'échelonnant entre 1008 et 1120 environ). un microfilm en est consultable à Toulouse à la Bibliothèque d'Etudes Méridionales. D'autres fragments sont conservés dans les Glanages de LARCHER (BMT), et dans un petit fonds des ADHP (XIVe et XVe siècle).
H377 à H386: abbaye Saint Pé de Générès Ce cartulaire disparu n'est connu que par l'édition partielle réalisée par Pierre de MARCA en 1614 (Histoire du Béarn p.247-357), et les chartes relevées par Dom BRUGELES. Saint Pé de Geyre fut fondée en 1017 à la frontière entre Béarn et Bigorre. Son cartulaire disparu devait comprendre une histoire de l'abbaye et la copie de chartes, comme celui du monastère voisin de Saint Savin. Les chartes connues concernent surtout des communautés installées dans le sud-ouest du comté.
H94 à H117 et H387 à H393: abbaye Saint Savin du Lavedan L'abbaye de Saint Savin en Lavedan est mentionnée dès 817. Elle fut donnée en 1080 à l'ordre fondé par Saint Victor de Marseille. Le cartulaire publié par Charles DURIER, dont les premières chartes sont datées du Xe siècle, est composé de 27 chartes regoupées en trois grandes séries: - un historique de l'abbaye, de Charlemagne à 1050, suivi d'un inventaire des biens de l'abbaye jusqu'en 1080. - un "pascal" datable de la même période - une série de donation comtales et aristocratiques s'étalant de 1080 au milieu du XIIe siècle Si
la majeure partie des chartes concernent le Lavedan, des mentions
assez nombreuses intéressent la Bigorre propre.
H118 à H178 et H394 à H407: abbaye de Saint Sever de Rustan Ce cartulaire a été détruit dans les années 1560. Il n'en subsiste que de pauvres fragments dans la série H des ADHP et des ADG, ainsi que dans les Glanages de LARCHER. Quelques actes sont également consultables dans le cartulaire de l'abbaye Saint-Victor de Marseille, dont Saint Sever était fille.
- H180 à H186 : carmes de Rabastens Ce
cartulaire inédit est conservé dans la série
H des ADHP et dans le fonds des Carmes des ADHG. Il ne démarre
malheureusement qu'en 1402, dans l'état actuel de notre
dépouillement, mais le fonds moderne comprend plus de
cinquante pièces. Il est complété par
diverses pièces en I396 (fonds consulaire).
H257 à H273 et H425 à H428: prieuré de Saint Lézer en Bigorre Ce cartulaire a été détruit en grande partie pendant les guerres de Religion. La série H des ADHP et le fonds Vergez des ADG conservent de nombreux actes modernes (une cinquantaine). Deux copies de la donation de l'abbaye à cluny en 1064, et trois visites du prieuré en 1350, 1402 et 1420 conservées dans les cartulaires de Cluny permettent cependant d'avoir une idée très précise du prieuré et de ses possessions au bas moyen-âge dans la région de Vic-Bigorre et des enclaves.
H274 à H307 et H429 à H453: prieuré de Sarrancolin Les ADHP conservent 66 chartes et censiers de ce petit prieuré de la vallée d'Aure. Un censier médiéval de 1307 en a été publié en 1930 par François MARSAN.
H308 à H212: prieuré de Saint Orens en Lavedan Ce prieuré ne concerne la Bigorre que par quelques mentions marginales de personnages et de lieux.
- H328 à H355 et H461 à H464: prieuré de Momères Les
ADHP n'en conservent que de rares actes (une quarantaine, dont
beaucoup postérieurs au XVe siècle). Le reste a
disparu pendant les Guerres de Religion et la tourmente
révolutionnaire. - H472: prieuré de Galan Presque
rien ne subsiste du fonds de ce petit prieuré
- H473 : carmes de Trie Les
ADHP ne conservent qu'une dizaine de documents concernant ce
prieuré qui fut pourtant très riche, mais
complètement détruit en 1569. LARCHER donne
également dans ses Glanages quelques renseignements
et extraits d'actes. SERIE I Cette série regroupe les titres nobiliaires, certains fonds familiaux nobles, des généalogies, des dénombrements. Ce sont surtout ces derniers qui retiendront notre attention, avec les donations lors de mariages. Certains
numéros de la Série I regroupe aussi des liasses
d'archives communales avec des titres médiévaux et
des copies (par exemple en I392 les archives consulaires de
Rabastens). SERIE J Cette série comprend de nombreux fonds locaux. On notera en particulier Les fonds d'érudits 16J . Cette
sous-série regroupe des travaux de nombreux érudits
locaux. Le meilleur y cotoie le moins bon, mais on y trouve
parfois des travaux manuscrits de valeur (Fonds de l'abbé
FRANCEZ notamment). SERIE MI Cette
série regroupe les microfilm de manuscrits conservés
ailleurs ou d'ouvrages trop fragiles. C'est dans cette série
que l'on trouve les copies des censiers de 1313 et 1429 (1MI12 et
1MI46), quelques plans (1MI37), les Glanages et le
Dictionnaire de LARCHER (1MI52 à 1MI77 et
microfiches), l'Enquête des paroisses de 1783 (1MI77
à 1MI82). On signalera en particulier l'inventaire des
archives des commanderies de Bordères et Aureilhan (1MI3).
Les ADHP conservent quelques liasses d'archives (non classées
pour la plupart) et cet inventaire partiel microfilmé. La
majeure partie de ces cartulaires (XIe-XIVe siècle, puis
fonds des Hospitaliers) est cependant conservée dans des
cartons non classés aux ADHG, et une infime partie en a
été analysée dans la maîtrise de
Bénédicte MAGNIN, qui a eu cependant le mérite
de révéler ce fonds inédit en 1981.
SERIE O Cette
série regroupe les archives communales récentes
(XIXe siècle surtout). Cependant ce fonds contient de
nombreux plans et devis de travaux qui pourront être d'un
grand intérêt. SERIE T La
série T regroupe les monographies réalisées
par les instituteurs du département en 1887. Près
de 400 en sont conservées, de une à dix pages
environ. On y trouve souvent des notations instructives sur des
monuments disparus ou des mottes-"tumulus" entourées
de légendes farfelues mais significatives.
SERIE DES DEPOTS COMMUNAUX Cette
série comprend les fonds consulaires de Vic-Bigorre,
Lourdes, Tarbes... qui sont d'une grande richesse, mais aussi et
surtout les remarquables livres-terriers pré-révolutionnaires
de nombreux villages, qui sont souvent d'une très grande
précision. Certains même présentent des plans
sommaires et des décors ( en particulier le fameux terrier
peint de Sadournin et Esparros, accessible aussi en microfilm
série MI). III-Fonds
dautres archives départementales
L'inventaire
qui suit est forcément très lacunaire. Nous n'avons
signalé pour chacun des fonds d'archives consultés
que les archives les plus importantes et facilement accessibles;
il est évident que des recherches beaucoup plus
approfondies seront nécessaires dans chacun de ces dépôts.
1- Les Archives Départementales du Gers à Auch contiennent un grand nombre de documents provenant ou concernant les villages bigourdans. On relèvera en particulier le fonds Vergez, avocat du XVIIIe siècle qui a compilé et parfois pillé des centaines d'actes concernant des familles nobles et des villages (Série I et I suppl.). Ces
archives contiennent aussi quelques plans remarquables réalisés
lors de la construction de routes par l'intendant d'Etigny vers
1750 (séries C et I). 2-
Les Archives Départementales des Pyrénées-Atlantiques
à Pau contiennent de très nombreuses archives
intéressant notre zone d'étude. On relève
notamment: série B : série d'hommages des seigneurs bigourdans au roi de Navarre, et rôles des vassaux de Bigorre (XVIe siècle principalement) série C234-242: déclaration des biens des communautés de Bigorre (XVIe siècle) E368: cartulaire de Bigorre (1062-1263) Ce cartulaire est un ensemble disparate d'une cinquantaine de chartes et textes divers concernant la Bigorre. Deux copies en sont connues, à Pau et à Bordeaux (un microfilm en est consultable aux ADHP). Une transcription partielle réalisée par Gaston BALENCIE est conservée aux ADHP. La rédaction des textes s'étale de 1062 à 1263, même si l'ensemble des copies est daté du XIIIe siècle. Ce cartulaire contient notamment des rôles de cens de diverses communautés (Lourdes...) et des fragments de règlements communaux (Vic...). E369: testament de Pétronille de Bigorre, accord avec le comte Esquivat...(1118-1425) E372: procès de Bigorre (1283-1429) E375: mise en possession du comté en 1429 E377 : censier de Bigorre de 1429 Le censier de 1429 est conservé sous la forme d'un livre de 581 folios écrits en gascon. Un microfilm en est accessible aux ADHP. 50 folios ont disparu, connu par des tables des matières, mais le restant est encore d'une grande richesse. Il s'agit d'un censier exécuté pour le nouveau comte de Bigorre Jean de Foix-Grailly, mis en possession du comté en 1425. Les commissaires nommés par lui ont, localité par localité, recensé les autorités locales (juges et gardes ou consuls), les chefs de familles (caps dostaus) ou d'exploitation (cap casaus), avec les charges dues au comte ou aux seigneurs locaux. Chaque recensement est précédé par une présentation sommaire de la commune avec description des limites communales. Ce censier nous sera très précieux, puisqu'il permet de comparer la situation de 1429 avec celle des censiers de 1300 et 1313, après un siècle de crises. Une limite cependant: les frontières du comté en 1429 sont réduites par rapport à celles de 1313 (perte de la Rivière-Basse...). E385: convention entre Gaston Fébus et le capitaine de Lourdes pour la "protection" des villes de Bigorre. 3- Les Archives Départementales de la Haute-Garonne conservent des fonds relatifs aux ordres religieux: commanderies de Bordères et Aureilhan (ordre de Malte) , carmes de Rabastens, Tarbes et Trie (fonds des carmes). On trouve également ponctuellement quelques pièces relatives aux communautés (archives judiciaires).
4-
Les Archives Départementales du Lot-et-Garonne conservent
les titres de famille des barons de Bazillac (XIIe-XVIe siècle).
Un répertoire en est accessible aux ADHP. 5- Enfin nous n'aurons garde d'oublier les Archives Nationales et la Bibliothèque de France à Paris, que nous n'avons pu encore consulter, mais qui conservent de très nombreux documents, notamment des plans inédits de villages et de forteresses dans la collection Gaignières, et de nombreux inédits conservés dans les layettes du Trésor des Chartes. On signalera en particulier les Debita Regi Navarre , conservées aux Archives Nationales sous la forme d'un registre de 172 folios (cote JJ 12). Un
microfilm en est consultable aux ADHP. Ce censier relève
dans chaque localité du comté les redevances dues
au roi de Navarre Louis le Hutin, alors comte de Bigorre de fait.
Pour chaque communauté un inventaire des droits comtaux
est noté, avec le nom du seigneur local s'il y a lieu,
suivi des redevances des divers chefs de famille. Les communautés
y sont classées par baylies, qui correspondent
vraisemblablement au cheminement suivi par les enquêteurs.
Ce document sera étudié en parallèle avec le
l'enquête de 1300. c-Cartes
CARTES
ANCIENNES Carte de la Gascogne, anonyme, s.l.n.d. (XVIIe siècle), BN res. geo C9122 Carte de la Bigorre par P. DU VAL, s.d. (milieu XVIIe siècle), BN Ge D10133 Carte dite de DELISLE, Amsterdam, s.d. (début du XVIIIe siècle), BN Ge D1262 Plans routiers, vers 1749, ADG séries C et I, fonds Vergez Carte du diocèse d'Auch, anonyme, 1784, ADG série G1 Carte
dite de CASSINI au 1:48600, 1769. Feuilles de Cauterets, Tarbes,
Bagnères principalement. BMT. CARTES
MODERNES Cartes géologiques du BRGM au 1:50000 de Morlaas (XVI 45), Lourdes (XVI 46), Argelès-Gazost (XVI 47), Gavarnie (XVI 48), Vic-Bigorre (XVII 44), Tarbes (XVII 45), Bagnères (XVII 46) et Campan (XVII 47). Cartes dites d'Etat-Major au 1:80000 couvrant l'ensemble de la zone. ADHP série Fi Cadastres communaux dits "napoléoniens", réalisés vers 1800-1820. Cadastres communaux du XXe siècle Cartes
topographiques IGN au 1:25000 série bleue couvrant
l'ensemble de la zone. d-SYNTHESE
CHRONOLOGIQUE On
peut essayer de synthétiser lensemble de ces données
en un tableau chronologique régressif (ce qui correspond à
notre démarche de travail) reprenant grossièrement
les sources disponibles siècle par siècle. Cela
permet de voir la densité documentaire selon
les époques, et surtout lindigence de la
documentation écrite à partir du XIIIe siècle
et en deçà. TABLEAU
DE SYNTHESE DE LA DOCUMENTATION ECRITE : XXe et XIXe s. Cadastres, matrices et cartes contemporains (IGN, cartes détat-major etc) Travaux dérudits locaux Statistiques, dictionnaires onomastiques, descriptions diverses Cadastres et matrices napoléoniens Monographies de 1887 Premières enquêtes archéologiques (V.1860, BSAHP) XVIIIe s. Plans routiers vers 1750 Quelques plans locaux manuscrits Carte de Cassini et cartes générales du comté Livres terriers Dénombrements, hommages, fonds nobiliaires divers Registres de la généralité dAuch Registres notariaux Pouillé de 1760 et enquête des paroisses de 1783 Premières descriptions de voyageurs XVIIe s. Premiers plans figurés (plan de Pujo ), rares dessins du fonds Gaignères Dénombrements, hommages, rôles (ADPA) Livres terriers (rares) Rôles des Etats de Bigorre Registres notariaux XVIe s. Registres notariaux (rares) Commentaires et lettres de Blaise de montluc Dénombrements (ADPA), rôles des Etats de Bigorre, hommages Cartulaires modernes (Momères, Rabastens ) XVe s. Censier de 1429 Cartulaires de Rabastens, Carmes de Tarbes, Saint Lézer souvent lacunaires Fragments de registres notariaux Archives communales (Vic, Tarbes, Lourdes, Bagnères fonds très inégaux) XIVe s. Censiers de 1300 et 1313 Pouillés de 1342 et 1379 Cartulaires de Bordères et Aureilhan LVB Chartes de coutumes (bastides ), archives communales de Vic et Tarbes Froissard, Chroniques t.III XIIIe s. Montre de 1285 Cartulaire de Bigorre Cartulaires de Bordères et Aureilhan, de lEscaladieu Cartulaires de Berdoues et La Casedieu XIIe s. Cartulaires de Saint Savin, Larreule, Madiran, lEscaladieu Cartulaire de Bigorre XIe s. Cartulaires de Saint Savin, Saint Orens de Larreule Fors de Bigorre Xe s. Quelques rares actes du cartulaires de Saint Savin Quelques rares actes du LVB Av. Xe s. Quelques mentions de cités dans Grégoire de Tours (VIe s.) Quelques vies de saints douteuses (Saint Savin, Saint Lézer) Mention unique de la Notice des Provinces (V. 400) Table de Peutinger et Itinéraire dAntonin pour la voirie antique
3- LAPPORT DES SCIENCES AUXILIAIRES (Données générales et méthodologiques)
a-
La prospection archéologique La prospection archéologique sera le complément logique et nécessaire des sources d'archives. En effet la prospection permet d'identifier des sites inédits, d'infirmer ou de confirmer une localisation incertaine, de déterminer les emplacements des mottes, fortifications, routes, fossés anciens, habitats isolés etc. Nous
utiliserons dans notre étude la démarche régressive
telle quelle a été définie dans le
colloque CASTRUM 2 de 1988 ( en particulier l article de J.
Coste, La méthode régressive , p.241-246) ou
par Elisabeth Zadora-Rio (DAF No3). Une excellente mise en uvre
de cette méthode et de ses résultats a été
réalisée dans le Berry par Armelle Querrien en
1994, qui pourra servir de modèle de recherche pour les
cadastrations. Plusieurs limites évidentes restent cependant inhérentes à ce type de recherches. La
première limite est le facteur temps; en effet il est
parfaitement impossible de prospecter la totalité des
territoires étudiés. De ce fait, nous avons choisi
de ne privilégier la prospection que dans certains
villages soigneusement choisis pour leur originalité ou
leur valeur exemplaire. C'est le cas d'Andrest, analysé
sommairement en annexe. La
deuxième limite tient à la nature des sols
prospectés: si les terrains de plaine dédiés
à la culture du maïs sont facilement prospectables
lors des labours, en revanche toute recherche est impossible dans
les bois et sur les prairies non labourées (sauf pour les
mottes et autres structures apparentes ). Le
problème se pose également en montagne, avec les
difficultés liées à la topographie du
terrain. La
troisième limite tient à la nature des artefacts
recherchés: Si certaines structures seront aisément
repérables, il reste évident que l'enfouissement
trop profond d'habitats, leur dénaturation ou leur
destruction totale empêchera parfois d'utiliser
l'archéologie dans notre recherche. De même pour les
fonds de cabane et autres fossés, repérables
seulement du ciel sous certaines conditions particulières,
ce qui nécessite matériel aérien,
persévérance
et chance. Nous
ne citerons quà titre indicatif les méthodes
de prospection géophysique, électrique, par
photographie infrarouge
dont aucune na fait lobjet
dévaluation en Bigorre à ce jour.
b-
La toponymie La toponymie est le complément naturel des sources d'archives, et le préalable nécessaire à toute recherche sur le terrain. En Bigorre comme dans les régions voisines, les noms de lieux se sont superposés siècle après siècle comme autant de strates d'une fragile stratigraphie. Certains noms se sont conservés dans la mémoire et sur les cadastres, d'autres ont disparu et ne sont accessibles que par les chartes, les compoix et les livres-terriers. En tous les cas les toponymes sont révélateurs de l'occupation du sol par les hommes et de son exploitation. Nous
envisageons dutiliser la toponymie de manière tout à
fait classique : détermination et indices de datation de
sites par lorigine des noms (toponymes gallo-latins,
hagiotoponymes), détermination de milieux médiévaux
fossilisés (barthes, artigues et autres)...
Deux limites évidentes viennent cependant amoindrir l'intérêt pourtant évident de la recherche toponymique: - la première limite a pour origine la nature même de la source: les noms sont par nature changeants, déformés par le temps et l'usage, se déplacent dans l'espace parfois. Il conviendra donc d'être particulièrement attentif à ces déformations, et à n'employer la toponymie comme indice ou preuve que dans un faisceau cohérent de données (traces archéologiques et/ou documentaires). - La deuxième limite provient du seul travail réalisé à ce sujet, le Dictionnaire de Louis-Antoine Lejosne. Cet ouvrage ancien, très bien documenté, fait cependant parfois des confusions discutables entre des toponymes proches, et les sources ne sont qu'approximativement localisées, ce qui est très gênant pour effectuer des contrôles. Les mêmes réserves valent pour le Dictionnaire des noms de lieux des Hautes-Pyrénées de R.AYMARD publié en 1996, qui reprend nombre d'erreurs de son prédécesseur, et pour la Préhistoire des Hautes-Pyrénées, inventaire topo-bibliographique de Jacques OMNES publié en 1987, bien renseigné pour les sources archéologiques, mais qui fait un usage discutable de la toponymie à partir des cartes IGN.
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