Montégut-Arros



Bibliographie * Documents (textes) * Documents (graphiques)
Monographie de Montégut-Arros (Gers)
3-Une église près de Saillères?

 L'abbé Cazauran signale encore que « s'il faut s'en rapporter à la tradition, il exista une autre église, dans la partie septentrionale du village, près de Saillères où fut bâti, dit-on, le castrum primitif de Montégut »1. Je ne sais si cette église correspond à l'ancien lieu de culte de Saillères, dont l'emplacement s'est perdu, ou bien à l'église Saint-Martin près du Lurus, qui suit. On notera cependant que le souvenir d'un habitat médiéval en fond de vallée restait encore vivace au 19e siècle, car la « tradition » rapportée par Cazauran doit correspondre à une enquête orale.

 Peut-être faut-il rattacher cette église à un très curieux toponyme Saint Aloÿ2, qui correspondait en 1755 à l'emplacement de la demeure de Simon Sorbet Forgeron. Les confronts indiquent que cette terre se trouvait près du Lurus. Cet hagiotoponyme ne peut être confondu avec celui de Saint-Martin, étudié plus bas, ni avec la titulature de la Gleysasse, plus à l'ouest et éloignée du Lurus.
 

4-La chapelle du Lurus

 Le même Cazauran explique à la suite qu'«au nord de l'église actuelle, mais dans la plaine, on signale encore les ruines d'une chapelle dans le ruisseau de l'Urus ».

 Ce quartier est désigné dans le livre-terrier de 1755 comme quartier de Saint-Martin.
Le 20 mars 1836, dans les archives communales, le conseil municipal signale l'usurpation depuis 28 ans par le sieur Duffar de Saillères d'une portion du chemin de saint Martin, transformé en terre labourable. En juillet 1836 est signalé ce même « chemin partant du chemin N°3 dit à St Martin allant au Lurus près du moulin ».

 Cette église était implantée près d'un carrefour de voie menant à Montégut, Saillères et villecomtal. Faut-il voir là un sanctuaire de carrefour? Le saint patron, Martin, renvoie au haut moyen âge, et cette église pourrait donc correspondre à un habitat très ancien, dont le seul nom aurait survécu pour en conserver le souvenir. Seuls une prospection archéologique et des sondages pourraient permettre d'en savoir plus.

 L'emplacement de cette église est encore connu sous le nom de « terre de la chapelle » ou « gleysasse ». Il  s'agit d'un pré à un croisement de chemins, à l'entrée du Lurus, appartenant à M. André Pujos. La prairie a une forme surélevée par-rapport au champ voisin, et on distingue sur le talus de très nombreux galets qui pourraient provenir des murs de cette construction.
 Une anomalie parcellaire sur le cadastre actuel montre, à deux cents mètres au sud de cette parcelle une terre « enclavée » près du Lurus. Sur le terrain cette anomalie correspond à une terrasse creusée par le Lurus, transformée en carrière de pierre ou d'argile. S'agit-il de la carrière ayant servi à bâtir la chapelle disparue? Je ne peux l'affirmer avec certitude.
 

Tous droits réservés par l'auteur 

Pour me contacter: abadies@aol.com


 
 

Dernière modification : 1/03/02