Bibliographie * Documents (textes) * Documents (graphiques) | |
Monographie de Montégut-Arros (Gers) | |
Essai de bilan Au terme de cette étude monographique, Montégut-Arros
apparaît avec des caractères bien marqués.
L'histoire du village porte l'empreinte de cette géographie
contraignante. Les terres communales sont exploitées probablement
depuis l'antiquité, et dès le haut moyen âge de modestes
lieux de culte révèlent une dispersion de l'habitat (en petits
hameaux?) qui sera une constante de l'histoire de l'habitat local. Avec
la croissance des 11e-13e siècles, des pôles de fixation de
la paysannerie apparaissent, liés à un pouvoir seigneurial:
la motte et l'église de la Gleyzasse, l'église Notre-Dame-de-la-Carce,
sa place de marché et sa léproserie (?), le castelnau de
Montégut enfin, qui porte le château et l'église Notre-Dame-de-l'Assomption.
Le 18e siècle est un siècle de relative prospérité agricole: les fermes se reconstruisent « en dur », jusqu'au milieu du 19e siècle. Les vignes finissent d'envahir les coteaux, l'église paroissiale est perdue dans une mer de ceps. La révolution marque la fin de l'esprit communautaire et d'une mainmise seigneuriale somme toute peu pesante, si l'on excepte la question des impôts royaux souvent insupportables pour la paysannerie: les terres « nobles » et les biens d'Eglise sont vendus à des particuliers, la majeure partie des terres communales (bois) sont dispersées dans la première moitié du siècle suivant. Le 19e siècle marque une véritable rupture: le maximum de population est atteint vers 1840 (820 habitants environ), avec une maximum d'intensité d'exploitation des terres et de construction de fermes, que l'on trouve sur des terrasses jusqu'à mi-coteau. Le déclin est aussi rapide: dans ce monde plein qui peine à nourrir toutes les bouches, même si la vigne demande beaucoup de bras, la plupart des jeunes préfèrent partir pour tenter la fortune ailleurs, dans l'armée, aux Amériques, vers la ville, vers Paris... La population est divisée par deux entre 1840 et 1930 et la crise du phylloxéra qui décime les vignobles finit de convaincre les plus hésitants. Le cadre traditionnel de sociabilité éclate avec ces départs. Le 20e siècle, rétrospectivement, est un siècle de lent déclin: les comportements démographiques se sont adaptés à une faible natalité, la population vieillit, de nombreuses maisons sont abandonnées puis démolies. Montégut-Arros souffre un peu moins que d'autres communes de l'exode rural car la proximité de la laiterie de Villecomtal et les usines Caréac offrent quelques emplois industriels à proximité immédiate. Cela n'est cependant pas suffisant car l'agriculture, de plus en plus performante, demande de moins en moins d'hommes, très spécialisés (maïs, canards, horticulture...). Les agriculteurs deviennent pratiquement minoritaires dans un espace pourtant entièrement rural ! La principale note d'espoir en ce début du 21e siècle
vient de la rurbanisation: l'implantation d'un lotissement dans le quartier
viabilisé de la Tuilerie devrait permettre à terme d'attirer
de jeunes couples travaillant « en ville » mais voulant profiter
des avantages de la campagne (calme, paysage...), sur le modèle
de ce qui se voit dans la banlieue de Tarbes (Séméac, Sarrouilles)
ou Auch (Pavie). C'est peut-être à ce prix que la commune
pourra retrouver un dynamisme démographique depuis longtemps essoufflé.
|
|
Tous droits réservés
par l'auteur
Pour me contacter: abadies@aol.com |
|
|
|
Dernière
modification :