VILLENAVE-PRES-MARSAC
Code INSEE 65325477
Canton de VIC-BIGORRE
Carte IGN 1745 Ouest de TARBES
Documents 15-1 à 5-3
Le territoire de la commune de Villenave est limité
au nord par le territoire de Camalès, au sud par celui de Marsac,
à l'est par ceux d'Ugnouas et Tostat ( canton de Rabastens ) et
à l'ouest par le territoire de Pujo. ( document 15-1 )
Le seul cours d'eau est l'Adour qui passe à l'est de la
commune, duquel dérive le canal de Camalès à l'ouest,
et qui sert de limite communale au nord-est. Le substrat est formé
d'alluvions argilo-siliceuses.
Les 103 hectares de terrain de cette minuscule commune sont en
grande partie consacrés à la culture du maïs, avec quelques
parcelles bois‚es subsistant au nord et à l'est.
Le réseau de chemins
Le chemin le plus important est la D253 qui traverse la commune
au sud. De celui-ci partent plusieurs chemins vers le nord qui se perdent
dans les champs.
La deuxième voie importante est un chemin orient‚ nord-sud,
qui traverse la commune à l'ouest en direction de Marsac, et qui
se ramifie actuellement au nord en plusieurs voies de service, mais qui
devait relier auparavant le village disparu de Hugues dans la commune de
Pujo.
Ces chemins semblent en fait âtre des prolongements de chemins
de la commune voisine de Marsac.
Le " village "
Il est difficile de parler de village dans le cas de Villenave.
Les 40 habitants sont regroupés dans quelques fermes au sud du territoire
communal avec l'église le long de la D253, formant un minuscule
village-rue.
Nous possédons quelques rares jalons chronologiques. Le
village serait signal‚ au cours du XIIIème siècle dans le
cartulaire de Bigorre (1). Il n'est pas cité en 1285 et 1300. Il
est signalé cependant en 1313 comme appartenant aux seigneurs de
Troncens de Marsac, et en 1429 le baron de Bazillac en est le seigneur
(2). En 1777 est signalée une Dame de Campeils de Villenave (3).
Nous avons trouv‚ dans le cartulaire de la commanderie de Bordères
un Arnaldus de Villanova, commandeur qui apparaît sur des actes vers
1148-1215, mais nous ne savons pas s'il s'agit du même Villenave
(4).
La monographie communale signale la légende d'"un château
qui aurait existé jadis", dont nous n'avons trouvé aucune
trace, ni sur le terrain ni par enquête orale (5).
L'église
Le seul monument ancien subsistant est l'église ( document
15-3 ), au Sud-Est de la commune. Le cimetière communal la borde
au Sud.
C'est un bâtiment à nef unique charpent‚e, avec
une abside en cul-de-four et un clocher-mur à deux arcades à
l'Est. Cet ‚difice est construit en briques et galets, à l'exception
des ouvertures romanes en molasse dont deux subsistent sur l'abside (
Sauf la fenêtre d'axe, moderne. Voir le document 15-4 ). Toutes les
ouvertures ont été remaniées au XVIIIème siècle,
ainsi que le mobilier et les boiseries qui datent de cette période.
Aujourd'hui désaffectée, elle était dédiée
à la Nativité de la Vierge. Nous n'avons retrouvé
que deux mentions de cette église, en 1342 et 1379 (6), qui ne nous
éclairent guère sur l'origine de cette construction romane.
Le territoire communal
Outre le nom du village lui-mˆme, qui pose le problème chronologique
de l'apparition de ce toponyme roman, nous n'avons trouv‚ qu'un toponyme
liseras que l'on peut rapprocher avec vraisemblance du français
lisière, bordure, et qui se situe dans la frange Nord-Est
du territoire communal.
On possède quelques traces d'occupation antique ( tessons d'amphores...
) dans la partie Nord-Ouest du territoire, à mettre en relation
avec la villa antique du quartier Dhugues, située dans le territoire
du village de Pujo.
Essai de synthèse
L'origine de cette petite commune reste problématique.
Aucun document écrit ne nous permet de remonter au delà du
XIIIème siècle, et nous ne pouvons pas préciser l'apparition
de ce toponyme villenave.
Il est cependant certain que le village est resté depuis
la fin du moyen-âge sous la domination de seigneurs voisins puissants,
les seigneurs de Marsac au XIVème siècle et les barons de
Bazillac à partir du siècle suivant. Le problème subsiste
pour le XIIème et le XIIIème siècle, avec cet Arnaud
de Villenave que nous avons retrouvé.
Il est permis de se demander, au vu de la position excentr‚e
du village, si nous n'avons pas … faire à un ancien hameau de Marsac.
Seule l'église romane reste problématique ( mais peut-être
s'agit-il de l'église primitive des deux villages. Seule une fouille
de l'église démolie à Marsac permettrait d'apporter
quelques éclaircissements chronologiques ). Mais on peut ‚galement
conserver l'hypothèse d'une petite paroisse du haut-moyen-âge
qui n'aurait pas été intégrée à un ensemble
territorial plus important.
Notes:
(1) L.A. LEJOSNE, op. cit., article Villenave: " Villa Nova ". Nous
n'avons pas retrouvé ce nom par nos propres recherches, cet auteur
ayant donné une référence inexacte.
(2) M. Berthe, Le comté de Bigorre..., p. 132-133, et Censier
de 1429, ADPA E377, p.439.
(3) ADPA série B, B5689, hommage des seigneurs de Bigorre en
1777. Les Campeils sont alors seigneurs de Marsac.
(4) Bénédicte Magnin, La commanderie de Bordères...,
1980, p.119
(5) Monographie communale de 1887, T387 No 388.
(6)Perrin, Font-Reault, op. Cit., pouillé de 1342, p.466: "
ecclesia et capellanus de villanova "; idem, compte de procuration de 1379:"
ecclesia de marsaco, villanova, sernigueto..." |