Maîtrise

 Villenave est un village des enclaves béarnaises. Son territoire est limité au nord par les territoires de Momy et Maure, au sud par ceux de Bédeille et Escaunets, à l'est par les territoires de Pontiacq-viellepinte, Escaunets et Maure, et à l'ouest par celui de Sedze-Maubecq.
Le village est placé sur le sommet d'une langue de colline argilo-siliceuse orientée nord-sud  et formant un plateau.

  Le seul cours d'eau important est le Louet, qui sert de limite communale à l'est. Cependant on trouve aussi des sources sur ce territoire.
 Les 302 hectares de cette communes sont employés à l'élevage ( prairies ), avec des zones boisées importantes et quelques champs de maïs.
 

Le réseau de chemins

 Villenave est un carrefour de chemins en forme d'étoile que l'on distingue très bien sur la carte              ( document 14-1 ) mais plus difficile à percevoir sur le terrain à cause du relief accidenté.
 Au sud la D47, voie de crête, relie le village de Bédeille. A l'ouest la D384 rejoint Sedze-Maubecq. Au nord la D295 part vers Momy, et la D47 vers Bentayou, coupant la D7 ( qui est une voie moderne ). Au sud-est la D347 relie Escaunets.
  Il faut signaler pour compléter ce réseau une série de petits chemins quadrillant le territoire communal.

L'habitat

 Le "village" est constitué de quelques fermes dispersées, sans ordre apparent. L'église est située au noeud de chemins, sur un point élevé.
Villenave est citée comme locus en 1300, 1313 et 1429 (1), en portant jusqu'au XIVème siècle le nom de Casafreyte.
 

L'église Sainte-Marie

 Très curieuse d'aspect, de plan presque carré ( voir document 14-2 ), elle a été entièrement remaniée récemment, et ne conserve d'ancien que sa porte très curieuse, qui remploie des éléments de mouluration gothique.
L'église de Villenave n'est citée ni en 1342 ni en 1379 dans les pouillés du diocèse de Tarbes(2).
 
 

Le château 

 Il n'est fait mention d'un château que dans la monographie communale de 1887: " Du château il ne reste actuellement que la chapelle servant aujourd'hui d'église, et les terres dites seigneuriales sont devenues la propriété de divers notables de la commune " (3). En effet le cadastre ( document 14-2 ) montre une curieuse parcelle à l'Ouest de l'église, et on nous a confirmé que des murs très épais se trouvent dans le cimetière et dans cette parcelle, visibles quand des travaux y sont effectués.

 On sait peu de chose des seigneurs de Villenave, si ce n'est qu'en 1429 le village appartenait au seigneur de Maur, et que le seigneur de Gabaston y avait des droits (4). En 1777 un certain Jean-Arnaud Desblans était seigneur de Villenave (5). Nous n'avons pas trouvé trace d'une véritable famille seigneuriale dans ce village.
 

Le territoire communal

On relève au nord-ouest de la commune le toponyme la carrerrasse, désignant un chemin. A l’est le tauziet se rapporte sans doute à la végétation ( chênes tauzins ), le goua au sud-est désigne un lavoir. Nous ne connaissons pas par contre la signification de labousse, lalot, et piscou.
 

Essai de synthèse

 On ne sait rien de ce village avant le XIVème siècle, mais on peut supposer son existence dès le XIème siècle puisque son territoire à formé une partie des enclaves bigourdanes en Béarn.
On peut cependant remarquer que l'aspect dispersé du village actuel ne correspond sans doute  pas à l'aspect médiéval ( le village était-il regroupé près du château ? Et quelle forme et de quand date ce bâtiment ? ). De plus le changement de nom au cours du XIVème siècle est tout à fait significatif: y a-t-il eu une refondation du village après une désertion totale ? Enfin, la forme en étoile du réseau routier fait tout à fait penser à un village de défrichement, ce qui pourrait expliquer l'apparente absence d'une famille seigneuriale installée là au cours du moyen-âge.
 
 

Notes:

(1) G. Balencie, L'enquête de 1300, p.158:De obliis de casafreyto, anno quolibet: 5 s.m.; DRN  1313, in Larcher, Glanages T.XI p.32: locus de casafreya ; Censier de 1429, ADHP MI46, fol. 439: locus de Bilanave
(2) Le village se trouvait peut-être alors en dehors du diocèse de tarbes, ou n'était pas considéré comme une paroisse.
(3) Monographie communale de 1887, ADHP T.387 no 387
(4) Maurice Berthe, Le comté de Bigorre..., p.251
(5) ADPA B5689, hommage de 1777; La monographie communale de 1887 cite aussi les seigneurs Dominique de Saynes en 1640 et Alexandre de Vausé en 1670, sans doute d'après des sources communales ou seigneuriales disparues.

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