Maîtrise



Bibliographie * Documents (textes) * Documents (graphiques)
Maîtrise d'histoire. Monographies du canton de Vic-en-Bigorre
 
TALAZAC
 

Code INSEE 65325438
Canton de vic-en-Bigorre
Carte IGN 1745 Ouest de Tarbes
Documents 12-1 à 12-5

 Talazac est un petit village situé au sud du canton. Son territoire communal est limité au sud par le territoire de Siarrouy, à l’sst par le territoire de Pujo, au nord par celui de Saint-Lézer et à l’ouest par le département des Pyrénées-Atlantiques.

 Le village est situé dans la plaine de l’Echez, et englobe dans sa partie ouest une portion de zone collinaire.
Son sol est constitué d’alluvions argilo-siliceuses quaternaires, et la majeure partie des terres est employée à la culture du maïs ou pour des prairies, sauf la colline à l’Ouest qui est boisée.

Le cours d’eau principal est le ruisseau de la Géline ( ou Galine ) qui traverse le territoire communal du sud au nord, à l’est du village. A l’est de ce cours d’eau on trouve une série de petits canaux dérivés de l’Echez à Siarrouy servant à l’irrigation et au fonctionnement d’un moulin moderne ( au sud-ouest de la commune ).

Le réseau de chemins.

 L’axe principal est constitué par la D7 qui coupe en deux le territoire communal et forme la rue principale du village ( Document 12-1 ). Cette voie doit être ancienne car elle est bordée au quartier de la barthe à Saint-Lézer d’une motte castrale.
 Au sud, de cette voie part vers l’ouest un chemin d’exploitation forestière qui se perd dans le bois communal. Vers l’est part un autre chemin qui passe sur la Galine et se termine au niveau du moulin par un gué et des chemins de terre qui se perdent dans les champs.

Une deuxième voie qui nous parait avoir eu une importance est le chemin parallèle à la D7 à l’est et qui se perd au nord du village. Cependant on peut voir au quartier le baran à Pujo la «suite » de ce chemin. Cette voie passe à proximité du site castral de Talazac, formant un carrefour avec la voie partant de la D7 vers l’est. 
 

Le village

Constitué de fermes modernes ( XVIIIème-XIXème siècle ), il s’allonge le long de la D7, avec une concentration autour d’une sorte de carrefour où on trouve l’église et un site castral             reliés par une route transversale bordée de maisons. On remarque un parcelle de forme curieuse à l’est de l’église ( ancien site villageois ? voir  Document 12-2 ).

Le nom de Talazac est mentionné dans un acte de 1244 (1). Dans les enquêtes de 1300 et 1313 on trouve mention de Talazac (2). Froissard mentionne le village sous le nom de Taillesac (3). Par contre le village n’est pas cité dans le censier de 1429, peut-être est-il alors abandonné (4).
 
 
 
 

L’église Sainte-Eulalie.

 Elle n’est pas citée en 1342, mais une église existait déjà au XIIIème siècle à Talazac (1).
L’église actuellement visible est un édifice très simple, de plan barlong, à nef unique charpentée, avec un clocher-mur à l’ouest ( Document 12-4 ). Très remanièe aux XVIIème-XVIIIème siècle ( on trouve des fenêtres et un rétable classiques ), elle conserve cependant une porte en arc brisé chanfreinée, peut-être médiévale. On trouve également des tessons modernes ( après le XVIème siècle ) dans le cimetière attenant.

Le « château ».

 Il existait encore au XVIIIème siècle sous la forme d’une tour (5), et était connu par l’instituteur en 1887 (8). Il ne reste rien de ce château, si ce n’est une légère éminence dans un pré à l’est du village, où on ramasse encore quelques morceaux de briques. On remarquera que l’emplacement castral est à proximité d’un cours d’eau, et près d’un carrefour, comme le montre le cadastre napoléonien   ( voir document 12-5 ).
 

 On connait un Bernardus de Talarag au début du XIIIème siècle (6). En 1300 le seigneur est Guillermus Arnaldus de talazaco, domicellus, et de même en 1313 (2). On retrouve des seigneurs à Talazac à la fin du XVème siècle (7). Enfin la monographie de 1887 signale que « le seigneur du lieu, qui avait un château, émigra à la révolution » (8).

Le territoire communal

 Au musée Massey de Tarbes est conservée une hache néolithique au talon bouchardé pour l’emmanchement, trouvée par Roland Coquerel sur le territoire communal ( voir document  12-3 ).
 Deux sites antiques ont également été signalés par ce même auteur vers 1957 dans la partie est du village, la plus fertile car inondable, qu’on peut mettre en relation avec l’origine gallo-latine du nom du village .(9).

La toponymie nous indique la présence de chênes blancs dans les collines à l’ouest ( Les Tauzières ), et d’un bois aujourd’hui disparu sur les terres à l’est du village ( le bois ).

Essai de synthèse

 On peut émettre l’hypothèse que le village de Talazac s’est développé à partir d’un habitat antique ( une villa ? ). Les textes n’éclairent que faiblement l’histoire de ce village, que l’on suppose dèjà formé au XIIIème siècle sous une forme inconnue ( dans la parcelle située à l’est de l’église ? ), avec la présence d’une église et de seigneurs. Un problème se pose au sujet de l’habitat seigneurial, de son origine et de sa forme- seule une fouille du site permettrait de comprendre sa structure et son évolution.
 
 
 
 
 
 
 
 

Notes:

(1) Larcher, Glanages, T.V, p.173-174; Il s’agit d’un conflit entre l’abbaye de la Case-Dieu et le seigneur de Nux ( Neuilh ) au sujet du quart de la dîme de l’église de Talazac. ( «  quarta parte decimae ecclesiae de Talasag «  )
(2) G. Balencie, L’enquête de 1300, op. cit., p.50: « Guillermus Arnaldi de Talazaco, domicellus »; DRN de 1313, ADHP 1MI2, folio 127: «  dictus locus tenetur a Guillelmi Arnaldi de Talazaco «
(3) Larcher, idem, T.XII, p.313 ( Extrait de Froissard, livre III ).
(4) Maurice Berthe, Le comté de Bigorre..., op.cit., p.131. La communauté est peut-être éteinte à ce moment là.
(5) Abbé Colomez, op. cit., 1735, p.264: » On y voit encore une vieille tour seigneuriale avec pré, jardin et un grand bois taillie et à haute futaie « .
(6) Abbé J. Cazauran, Le cartulaire de Berdoues, 1905, p.402 No 589
(7) Abbé Colomez, idem, p.264-265: «  ... Bernard de Majourau, écuyer, seigneur de Talazac, qui fut marié avec Hyacinthe de castelnau, fille d’Antoine de Castelnau, seigneur de Laloubère. Leur fils Gui Antoine de Majourau, seigneur d’Ourout, fut capitaine châtelain de Castelnau en Azun, l’an 1500. »
(8) Monographie communale de 1887, ADHP T.387 No356.
(9)Roland Coquerel, Traces de l’occupation gallo-romaine dans les Hautes-Pyrénées, CDDP, 1977, p.16.

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Dernière modification : 18/11/01,08:24:17