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Maîtrise d'histoire. Monographies du canton de Vic-en-Bigorre
 
SIARROUY
 

CODE INSEE 65325425
Canton de Vic-Bigorre
Carte IGN 1745 Ouest de Tarbes
Documents 11-1 à 11-3



Le territoire communal de Siarrouy est limité au nord par le territoire de Talazac, à l'est par le territoire d'Andrest, au sud par ceux de Gayan et Lagarde     ( canton d'Ossun ) et à l'ouest par le territoire de la commune de Tarasteix (Voir document  11-1).

 Les 750 hectares de cette commune sont situés, à l'est, dans la plaine de l'Echez sur des terrains alluvionnaires argilo-siliceux, et à l'ouest sur une zone de collines ( relief sédimentaire tertiaire coupé par le lit du ruisseau la Géline ).

 Les cours d’eau sont nombreux.
 Le cours d'eau principal est l'Echez qui coule du sud au nord dans la partie est de la ommune. 
 Cette rivière se partage au sud du village, après avoir reçu le cours d'eau de l'Arriouet, en plusieurs canaux artificiels, dont le principal ( le canal du moulin ) vient alimenter un moulin au sud du village et le village lui-même ( en particulier un lavoir...). Les autres canaux sont employés à l'irrigation des terres au sud et au nord, en direction de Talazac.
 A l'est du village passe le petit ruisseau de Lascrabères, dérivé lui aussi de l'Echez. 
 Enfin un dernier cours d'eau, la Galine ou Géline, passe à l'ouest de la commune, servant sur une partie de son cours de limite avec la commune de Tarasteix. On sait que ces cours d’eau existaient déjà en 1350 ( voir ci-dessous ).

 Les terres sont actuellement employées à la culture du maïs et à des pâturages, avec des bois sur les hauteurs.

Le réseau de chemins.

Nous mettons à part un autre chemin qui passe à l'est du territoire communal.  Aujourd'hui employé pour accéder aux cultures, il présente la particularité de suivre un parcours presque continu sur une vingtaine de kilomètres, de Bordères-sur-Echez à Vic-Bigorre. Il nous paraît très ancien, voire antique  ( sans doute antérieur à 1281, son tracé étant coupé à Oursebelille par le canal d'Andrest ).

Le village est situé à un carrefour de chemins:

Du nord au sud, une petite route traverse le village et rejoint Talazac au nord ( D7 ) et Gayan au sud par un gué à la limite du territoire communal. Un autre chemin part également du village vers le sud au pied des coteaux vers Lagarde ( D7 ).

A l’est, la D27 relie Siarrouy à Andrest. Par un hasard exceptionnel, un texte daté de 1350 a été conservé qui relate la réfection des ponts de bois de ce chemin sur ce tronçon de la D27      ( Voir annexes d’Andrest  ). A l’ouest deux chemins partent dans les collines vers le quartier de tachoires puis vers Tarasteix ( D27 ) et Montaner ( D227 ).
 

On peut signaler également une petite route qui part de l'est du village pour rejoindre Talazac par l'est ( en direction d'un site castral )
Au sud-ouest du village, un autre chemin secondaire part en direction de la colline dite des Mourèles, vers le point le plus élevé du village, autrefois en culture comme l'indiquent des terrasses encore visible.
 

Le village

Il s’étale en ordre lâche au centre du territoire communal, sans ordre apparent, au pied d’une haute terrasse alluviale naturelle, sous la forme d’un quadrillage irrégulier de chemins où se regroupe la majeure partie des habitations. Un site castral est reconnaissable à l’ouest du village, et l’église actuelle se trouve au sud, ces deux sites surplombant les habitations. Quelques maisons s'étirent cependant le long de la D27 à l'est, et il existe deux hameaux, l'un à la Montjoie, l'autre à La Barthe ( D227 ) récemment bâtis.

 Le village est mentionné dans l'enquête de 1300 comme locus (1). En 1350 le village est vendu à Arnaud de Lavedan ( voir annexe ). Cet acte montre que le village était sans doute fortifié à cette époque: "... castrum, motam et villam predictam Siaroy, cum universis et singulis hedificiis, bastiments, munitionibus et fortaliciis...". Aucune trace n’est plus visible sur le terrain de fortifications, à part le site du « château ». En 1429 le censier précise que le village    " es bastida ", sans que l'on sache ce que recouvre ce terme (2)
 

L'église Saint-Martin

 L'église actuelle a été bâtie au siècle dernier au sud du village, un peu à l’écart, sur la terrasse alluviale (d'une dizaine de mètres de hauteur ), la protégeant naturellement au sud et à l’est. Il est possible que cette église ait été rebâtie sur l’emplacement de l’église médiévale.

 Une église de Siarrouy est citée dans le compte de procuration de 1379, mais est alors déserte (3).
 

Le château ( document 11-3)

 La structure qui porte encore aujourd’hui ce nom est une longue plate-forme de terre de 26x79x3 m, accessible par un chemin la longeant à l’ouest ( et reprenant le tracé d’anciens fossés ). Elle est protégée à l’est par la pente naturelle d’une terrasse alluviale ( ce qui fait que ce site surplombe le village actuel de plus de 10 mètres ) et sur les autres côtés par un fossé     ( celui du côté ouest à disparu sous le chemin goudronné moderne ). Une sorte de motte haute de 2 mètres et de 10 mètres de diamètre est visible au sud-est de ce site. 
 Cette plate-forme, très abîmée, est devenu presque illisible aujourd'hui et sert de parc d'agrément. On y retrouve dans les zones qui ravinent des fragments de briques, et des tessons de céramique.
C’est sans doute ce site qu’il faut reconnaître dans l’expression " castrum et mota " de l’acte de 1350.

  En 1313 le seigneur est le damoiseau Garsie-Arnaud de CUCURON (4). En 1350 le village; qui appartient à Bernard de CUCURON, est vendu au vicomte Arnaud de Lavedan. En 1429 le censier nous dit que Siarrouy     " es deu comte " et à ses coseigneurs . En 1488 le seigneur est Raymond-Garsie de Lavedan; le village resta dans cette famille jusqu'au XVIIème siècle (5).

Le territoire communal

Une hache en jadéite verte a été trouvée en 1965 dans un jardin du village ( maison Bacqué ). Aujourd'hui déposée au musée Massey, cet objet reste exceptionnel car ce type de roche ne se trouve que dans les Alpes (6).

On n'a proposé aucune étymologie sérieuse pour le nom du village ( Siaroy dans sa forme la plus ancienne ) , dont on ne connaît pas l'origine.
Le toponyme la montjoie indique peut-être la présence d’une chapelle aujourd’hui disparue; lanot ( la petite lande ),la devèze, la barthe se rapportent à la nature du terrain. nous n’avons pas trouvé d’étymologie satisfaisante pour les moureles, lieu dit au Sud-Ouest du village.

Essai de synthèse

 Le territoire de Siarrouy est occupé semble-t-il depuis la protohistoire, comme l’indique la hache retrouvée.
 Le village lui même est connu seulement à partir du XIVème siècle, mais est sans doute antérieur. Le village était alors fortifié, et son réseau de chemins était au moins partiellement en service. La mention " bastida " en 1429 pose problème, car la présence d'un site castral interdit de parler de bastide.  L'imprécision du vocabulaire médiéval est sans doute à mettre en cause . 
 L'état désastreux du « château », entièrement démantelé pour récupérer des matériaux, interdit toute certitude quant à son aspect et à sa fonction : on peut se demander si ce site n’a pas abrité un petit village-rue médiéval, ou s’il s’agit d’une basse-cour de motte réaménagée tardivement pour construire une maison-forte ou un château . L’église est bâtie sur un emplacement naturellement fortifié, sans qu’on puisse en dire plus, ni sur le bâtiment antérieur, ni sur sa relation avec le village ( site refuge ? ). 
Enfin le problème se pose de la relation entre le village et le château ( L’aspect curieux du quadrillage des rues du village évoque la structure voisine d’Andrest: a-t-on un castelnau ?  ). 
 
 

Notes

(1) Gaston Balencie, L’enquête de 1300, op. cit., p.255
(2) Censier de 1429, ADPA E377, fol. 246
(3) Perrin, Font-Reaulx, op. cit., p. 474: " ecclesia de Siaroy pro integra procuratione, capellanus et fabrica pro media. Deserta ab anno cita "
(4) ADHP 1MI2, DRN 1313: " garssias arnaldi de cucurone domicellus "
(5) Larcher, Dictionnaire, art. Siarrouy. En 1607 le seigneur est Jean-Jacques de Bourbon, vicomte de Lavedan, mais en 1620 le seigneur est Jean-Louis de la Corne.
(6) Roland Coquerel, NR du 12/2/63. document 11-2

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Dernière modification : 18/11/01,08:24:17