Maîtrise



 
Bibliographie * Documents (textes) * Documents (graphiques)
Maîtrise d'histoire. Monographies du canton de Vic-en-Bigorre
 
SANOUS

Numéro INSEE 65325425
Canton de Vic-en-Bigorre
Cartes IGN 1744 Ouest 1745 Est 1745 Ouest
Documents 10-1 à 10-3



 Le territoire communal de Sanous est limité au nord par le territoire de Vic-Bigorre, à l'est par les territoires de Vic et de Saint-lézer, au sud et à l'ouest par le territoire de la commune de Casteide-Doat ( dans les Pyrénées Atlantiques. Voir document 1 ).

Cette petite commune de 163 hectares, enclavée dans le Montanerez béarnais, développe son territoire en partie sur une colline à l'ouest ( terrains argilo-siliceux et argilo-calcaires    tertiaires ) et en partie sur la petite vallée du Lis ( terrains alluvionnaires quaternaires argilo-siliceux ). Le principal cours d'eau est le Lis, qui forme la limite est de ce territoire, et qui coule du sud-ouest au nord-est. il existe également un canal, dérivé du Lis au sud, qui passe au milieu des champs pour alimenter un moulin au pied du village, et se fondre de nouveau avec le Lis sur le territoire de Vic au nord. On trouve également des sources et puits sur la colline à l'ouest du village.
Les terres irrigables sont aujourd'hui employées à la culture du maïs, et des bois sont plantés sur les hauteurs.

Le réseau de chemins

Le chemin principal est la D62, qui court au pied de la colline du nord-est au sud-ouest, joignant au nord la D6 ( appelée dans le canton " vieille route de Pau ", bien que rectifiée récemment, par opposition à la route et l’autoroute qui partent de Tarbes vers Pau ) au carrefour de Doat au Sud. L'ancienneté de cette route est attestée par le fait qu'à ce carrefour est installée l'église médiévale de Doat ( datée au moins du XVème siècle ).

Autre voie digne d’intérêt, un chemin creux se détache de la D62 pour courir à flanc de coteau à l'Ouest, et rejoindre au sud le quartier du Barry à Doat ( ou se trouve un ancien site castral ), passant au pied du site de l’église médiévale.

De la D62 partent plusieurs voies perpendiculaires secondaires, qui vont dans les champs vers  l' est, puis par un passage à gué du Lis se terminent dans les bois de Saint-lézer.

Le village

 Actuellement le village se présente sous la forme d'un village-rue le long de la D62. 
Le cadastre de 1808 montre cependant qu'à cette époque plusieurs habitats et l'église étaient situés au sommet de la colline qui surplombe la D62 à l’Ouest, colline alors plantée de vignes.
Le village est cité comme locus dans l'enquête de 1300 (1). Il est de nouveau signalé en 1429 (2), mais est ignoré dans les DRN de 1313 (3). En 1402 une vigne est signalée à Sanous dont le revenu est affectée à un desservant du prieuré de Saint-Lézer (4).
 
 
 
 

Les églises Saint Martin de Sanous.

L' église actuelle est moderne, elle a été bâtie au siècle dernier au bord de la D62. Cependant la cadastre de 1808 ( voir document 10-2. Section A, parcelles 282 et 283 ) signale l'emplacement de l'église antérieure, 200 mètres à l'ouest de l'église actuelle, sur le coteau, à un carrefour de chemins. Cette église a été détruite, il n'en subsiste qu'une petite plate-forme herbeuse soutenue au Sud par l'ancien mur gouttereau de l'église ( en galets et mortier, d'une épaisseur de 70 cm sur une hauteur d'environ 1m ). La prospection  de cette zone a révélé la présence de fragments de tuiles canal et de carreaux de dallage en terre cuite. Le plan cadastral napoléonien révèle pour ce bâtiment un plan barlong, avec deux murets accolés à l'ouest          ( supportant un clocher-mur, comme à Betmont ? ) et une structure de plan carré au sud-est      ( sacristie ? ).
Cette église n'est pas citée dans le pouillé de 1342, mais l'est dans le compte de procuration de 1379 (5).

la monographie communale de 1887 (6) signale que " d'après les anciens, il existait un château dont la chapelle a servi pendant longtemps d'église paroissiale ". On peut supposer que cette chapelle est la ruine dont nous venons de parler.

Un château ?

Ce dernier texte est le seul indice d'une structure castrale possible. Nous n'avons trouvé aucune trace sur le terrain, d'exploration très difficile, à l'exception d'une sorte de mur de terre ou terrasse haute de trois mètres, à l'ouest de l'ancienne église, d'interprétation délicate, et qui n'est peut-être qu'une haute terrasse de culture ( le reste du terrain, du fait des broussailles, n'a pas pu être exploré ).

On sait peut de choses des seigneurs de Sanous, sauf la mention d'un seigneur de Senos en 1429 (2). Avant 1554 le seigneur était « noble Jean d'Andoins, chevalier « (7), en 1593 « noble Jean de Lasseran », et Jean-Antoine de Lasseran en 1631 et 1654 (8). En 1783 le seigneur de Sanous était Mr de Ladouze, juge-mage de Tarbes (9).

Le territoire communal

La commune est peu riche en toponymes. Le nom du village semble prélatin ( terminaison en   -os ), si on en croit les graphies anciennes ( Cenos en 1300, Senos en 1429 ). Un toponyme ladevèze se retrouve dans les champs au Nord du village, indiquant d’anciens champs clos, et un toponyme higuère près du moulin actuel ( carte de Cassini ) indique la présence de figuiers. Le toponyme Le buala, au sommet de la colline, désigne l’existence d’un hameau ( gascon boèla ) aujourd’hui disparu ( à moins qu’il ne désigne l’ancien emplacement du village).

Il convient de signaler qu'au sud-est du territoire communal existe près d'un gué sur le Lis une curieuse dérivation maçonnée en galets, servant aujourd'hui pour l'irrigation, mais existant déjà en 1808. nous avons trouvé dans les champs limitrophes des indices d'un habitat ( morceaux de tuiles et de briques, départ d'anse en céramique rouge guillochée peut-être médiévale. Voir à ce sujet le document 10-3 ).
 
 
 
 
 

Essai de synthèse

 Le village de Sanous existe au moins depuis la fin du XIIIème siècle, sur un terroir d'occupation sans doute plus ancienne comme semble l'indiquer son toponyme. Vraisemblablement implanté au sommet de la colline à la fin du moyen-âge, comme l'attestent le chemin creux subsistant et l'ancienne église, il est "descendu" ensuite au pied de la colline le long de la D62 ( le cadastre de 1808 montre ce processus en cours ). Le déplacement de la totalité de l'habitat s'est matérialisé au XIXème siècle par la reconstruction de l'église en contrebas de l'église médiévale alors délaissée.
Des problèmes subsistent cependant, car nous n'avons pas de trace de ce village avant la fin du XIIIème siècle, et nous ne savons pas pourquoi ce village topographiquement implanté dans le Béarn est resté rattaché à la Bigorre après le détachement du Montanerez. 
 
 
 
 

Notes:

(1) Gaston Balencie, Le procès de bigorre, enquête de 1300, p. 158: " de obliis loci de Sanono, anno quolibet: 5 sol. 6 den. morl. ".
(2) Censier de 1429, ADHP MI 46, p.262: " Tot primerament que lo loc et terratori de Senos es deu senior de Senos ". Le village possède alors un bayle et 10 feux.
(3) Maurice Berthe, op. cit., p.32. Il aurait été hors comté à ce moment là.
(4) Visite de Saint-Lézer en 1402, in Glanages de Larcher T.IV p.129: " Item in loco de Sanosio est unum casale vinae, quod reddit dicto sacristae annuatim sex solidos morlanos: et dum sacrista noviter instituit, dictus feudatarius debet sibi dare prandium cum duobus sociis, et suis equitaturis".
(5) Perrin, Font-Reault, op. cit., p. 469: " Beneficia: ecclesia de Cenosio et Lobix consuerunt solvere pro integra procuratione. In Bearno. Procurationes: 50 sol. morl. ". Le village était alors compris dans l'archidiaconé de Montanerez.
(6) Monographie communale de 1887, ADHP T.387 No327.
(7) Larcher, Glanages, T.III, p.325. Il est cité dans la relation d'un procès.
(8) Larcher, Glanages, T.XI, p.123. Extrait des archives notariales de B. Moilhon, fol.84.
(9) ADHP MI77, enquête de 1783, p.529.

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Dernière modification : 18/11/01,08:24:17