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Maîtrise d'histoire. Monographies du canton de Trie-sur-Baïse
     
        SADOURNIN




        Code INSEE 65324383

        Canton de Trie-sur-Baïse

        Carte IGN 1845 Ouest de Trie

        Documents 32-1 à 32-5
         
         
         
         

        Le territoire de la commune de Sadournin est limité par les territoires de Duffort au nord, de Puydarrieux au sud, de Guizerix et Puntous à l’est, et de Trie à l’ouest (document 32-1 ).
         
         

        Le relief de ce territoire est «  »étagé; à l’ouest nous trouvons une zone de colline. La zone immédiatement à l’est, qui comprend l’église et une grande partie des habitations, est située sur une terrasse alluviale argilo-siliceuse, en zone non inondable. Enfin la partie la plus orientale fait partie de la petite plaine de la Baïsole.
         
         

        Les cours d’eau sont assez nombreux: La Baïsole constitue la limite est du territoire communal, le ruisseau de Sadournin forme la limite nord, et le ruisseau de Buzas la limite ouest, qui se jette au nord-ouest dans la Baïse.

        Nous trouvons également le ruisseau du Goutau ( au nord ), et le ruisseau de Pesques ( qui coule du sud-ouest au nord-est en direction de la Baïsole ).
         
         

        Le territoire de Sadournin est employé à la culture du maïs ( plaine de la Baïsole ), à des prairies ( terrasse ) et des bois ( coteaux ).
         
         

        Le réseau de chemins
         
         

        Le réseau de chemins est très complexe. Il peut cependant se résumer à deux grands axes qui se coupent au niveau de l’église du village: d’une part la D165, orientée est-ouest, qui relie Trie et Guizerix, et d’autre part la D226 orientée nord-sud qui relie Duffort et Puydarrieux ( voir le document 32-1 bis ).

        Ces deux voies sont complétées par un réseau très dense de petits chemins, souvent faits de terre, qui permettent d’accéder aux zones cultivées et aux zones boisées dans les coteaux.
         
         

        Le village
         
         

        Le village de Sadournin est constitué de fermes dispersées sur le territoire de la commune. On remarque cependant qu’à l’ouest, au pied des coteaux, se regroupent la majorité des habitats autour de l’église et de la plateforme castrale.
         
         

        Ce territoire est signalé dès 1257: Bernardus de Basiliaco donne à cette date le droit de pâturages aux bêtes de l’abbaye de Berdoues sur ses terres de Sadournin (1).

        Le village, situé en Astarac, n’est pas cité dans les censiers bigourdans.
         
         

        L’église saint Saturnin
         
         

        Cette église est située près d’un carrefor important, nous l’avons vu. Elle présente un aspect moderne ( elle a été très restaurée au siècle dernier, on a en particulier remplacé un clocher -mur par un clocher-tour ). Cependant cette église conserve quelques éléments anciens: La fenêtre du pan coupé Sud de l’abside est gothique ( XIVème ou XVème siècle ), et la porte en anse de panier sud est sculptée avec une mouluration gothique ( XVIème siècle ? ).
         
         

        Une église de Sadournin est citée en 1265: Ecclesia de Sadornino reddit quartam; alias partes detinet Ugo de Basalago; Incolitur et inhabitatur et vacat (2). En 1300 l’église et les dîmes sont restituées à l’archevêque d’Auch Amanieu II (3). En 1405 l’église est de nouveau citée, comme siège d’un archiprêtré (4). L’église est également citée en 1440, et comme siège d’archiprêtré en 1550 et 1672 (5).
         
         

        Le château.
         
         

        Le château de Sadournin est en fait une grande plateforme rectangulaire située immédiatement au sud de l’église ( documents 31-3 et 31-4 ).

        En 1887 l’instituteur note que là il «  reste l’emplacement d’un ancien château; le dit emplacement est entouré de fossés sur à peu près la moitié du pourtour » (6).

        En 1928 Charles Brun décrit le site: «  Le château était situé à 100 mètres à peine du midi de l’église. Les murailles ruinées existaient encore vers 1800. De vieilles personnes se rappelaient les avoir vues alors, encore hautes d’environ un mètre. Les fossés sont visibles encore aujourd’hui, à peine à demi-comblés par parties. Le périmètre est fort bien tracé, mais le fossé même ne paraît pas avoir été jamais garni de murs. La motte forme un quadrilatère ayant encore 30 mètres du nord au Sud et 30 ou 35 mètres de l’Est à l’Ouest. Aujourd’hui, l’entrée est au levant, là fut peut-être le pont-levis. Quant aux constructions, rien n’en subsiste. On sait seulement que les derniers vestiges et matériaux ont disparu vers 1850. Vers le milieu du XVIIIème siècle, de grandes constructions avec charpente, qui étaient encore debout au milieu de la motte, s’effondrèrent avec un bruit épouvantable qui effraya le pays.

        Ce château a appartenu de ce siècle à la famille de Marsan Fezensaguet qui avait d’immenses possessions territoriales à Sadournin et aux environs. Tout est vendu et morcelé depuis 1860 environ ».(7).
         
         

        On trouve encore sur cette plateforme des morceaux de briques, de tuiles et des tessons médiévaux et modernes.
         
         

        Nous avons quelques indications sur les seigneurs de Sadournin: En 1257 le seigneur est Bernard de Bazillac (1), peut-être Hugues de Bazillac en 1265, qui possède les dîmes (2). En 1424 le seigneur est Aimericde Bazillac, qui tient cette terre en franc-alleu (8). En 1624 le seigneur est Paul de Bazillac, « baron de Tostat, Sadournin et autres places ».(9)
         
         

        Le territoire communal
         
         

        Le village recèle de nombreux toponymes intéressants le relief: serrot, la coustete. D’autres toponymes sont en mettre en relation avec les cultures et l’état des sols: havère, bedat le bois de couloumès. D’autres toponymes enfin sont des sobriquets de personnes: barbut ( le barbu ), bascou ( le basque ), carbounes ( les charbonniers ) etc.
         
         

        Nous avons également trouvé deux hagiotoponymes Saint Martin et Saint Pé ( voir document 32-1 bis ), désignant d’anciens lieux de culte disparus.
         
         

        Un mamelon situé 200 mètres à l’ouest de l’église semble retaillé: ses flancs présentent des talus mesurant jusqu’à 6 mètres de haut. Ce site semble se rapporter avec les reliefs retaillés que l’on nomme castera dans les Gers.
         
         

        Essai de synthèse
         
         

        Des seigneurs de Bazillac sont connus à partir du XIIIème siècle, ce qui peut correspondre avec la période d’érection de la plate-forme castrale près de l’église. Plusieurs problèmes se posent cependant: où se trouvait l’habitat médiéval ? ( probablement près de ce site et de l’église, non localisé ); les deux hagiotoponymes trouvés sur ce territoire ( des chapelles ou d’anciennes églises ? ) ainsi que le nom du village ( Sadournin est une déformation de saturnin ) posent le problème de l’occupation du sol avant le XIIIème siècle et au haut-moyen-âge: y-a-t-il eu plusieurs petits noyaux d’habitation qui auraient disparu au profit du site actuel ( château-église ) ? Quels en étaient les seigneurs ?
         
         

        Notes:



        (1) J. Cazauran, Le cartulaire de Berdoues, 1905. Acte 282 p.197: Damus et concedimus...pascua, herbas et glandes, faias et aquas per omnes terras ad nos pertinentes in territorio de Sadornino, sive culte vel inculte, exceptis terris bladatis, ortis et vineis cultis et quod homines de Sadornino non possint gravari taliter quam animalia locum in dictis locis possint vivere et habere pascua.

        (2) Perrin-Font-Reaulx, Les pouillés..., p.276

        (3) Maumus-Brun, op. cit., p.135

        (4) Perrin, Font-reaulx, idem, rôle de la décime de 1405, p.297

        (5) Ibidem, pp. 337 ( taxe des bénéfices de 1440 ),p.96 ( rôle de la décime de 1550 ),p. 17 ( état des archiprêtrés et des paroisses de 1672 ). En 1672 l’archiprêtré de Sadournin comprend 27 paroisses.

        (6) monographie communale de 1887, ADHP T.385 no 313.

        (7) Maumus-Brun, op.cit., p.181.

        (8) Larcher, Glanages, T.XVI p.255

          Maumus-Brun, ibidem, p.146.
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