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Maîtrise d'histoire. Monographies du canton de Trie-sur-Baïse | |
Code INSEE 65324374 Canton de Trie-sur-Baïse Carte IGN 1845 Ouest de Montastruc Documents
31-1 à 31-5
Le territoire de la commune de Puydarrieux est limité au nord par le territoire de Sadournin, à l’est par les territoires de Puntous et de Campuzan, au sud par le territoire de Sentous et à l’ouest par ceux de Tournous-darré et Trie-sur-Baïse. Ce
village est situé dans la vallée de la Baïsole, sur
un substrat argilo-siliceux, avec une zone de coteaux à l’ouest
( dont le substrat est argilo-calcaire ).
Le
cours d’eau principal est la Baïsole qui constitue la limite est de
la commune. On trouve également de nombreux petits cours d’eau dont
les plus petits sont intermittents: ruisseau du picharrot au Sud,
ruisseau de Laspere au nord, ruisseau des Cluzets au nord-ouest
dans les coteaux...
Les
terres du villages sont employés à la culture du maïs
et à des prairies, avec des bois sur les hauteurs.
Le
réseau de chemins ( document 31-1 bis )
Le
coeur du village ( église, mairie et site castral ) sont situés
à un carrefour de chemins; orientés nord-sud on trouve en
effet deux chemins qui relient Galan au sud et Sadournin au nord ( D37,
et la voie qui lui est parallèle passant au pied de l’église
). Dans le sens est-ouest, on trouve deux chemins en «X», menant
à l’ouest vers le tépé du meur et Tournous-darré,
et à l’est vers Guizerix ( au nord-est ), Puntous et Campuzan (
au sud-est ).
Le
reste du réseau communal est formé de chemins d’accès
aux terres cultivées.
L’habitat
Le
village est formé de fermes dispersées sur le territoire
communal. Le « village » est matérialisé par
la mairie et l’église, situés en éperon sur une colline
isolée, à l’ouest de la commune.
Ce
village situé en Astarac n’est pas cité dans les censiers
bigourdans. Nous avons cependant trouvé la trace d’un acte de 1275
signalant un castrum de podio rivorum (1). Ce castrum correspond
peut-être sur le terrain aux terrassements de la colline au bout
de laquelle l’église est implantée ( c’est à dire
une zone de 90x40 mètres environ, entre l’église et le site
castral, document 31-3 ).
L’église
Sainte Croix
Une
église de Puydarrieux est citée en 1405 et vers 1440 (2).
L’église actuelle est moderne, de style XVIIIème siècle
( colonnade classique ), avec des restaurations du XIXème siècle
). Charles Brun mentionne que cette église a été reconstruite
sur l’emplacement de l’ancienne église, qui est mentionnée
sur la carte de Cassini ( note 3, et documents 31-2 et 31-3 ).
Le
château
Nous avons déjà mentionné le document de 1275: le castrum désigne-t-il le château et son village, le village seul ou bien une autre fortification ? Le
château est signalé dans un dénombrement de 1646: «
Il y a au lieu de Puydarrieux un grand pateu, entouré de fossés,
où était anciennement le château du seigneur, n’y restant
actuellement qu’une petite tour sur l’entrée dudit pateu, qui sert
de prison aux criminels, lesquels les habitants avec le baile sont tenus
de garder et tenir ladite prison en état à leurs dépens...
» (4).
Charles
Brun note au début du siècle que ce château «
... était admirablement situé, surveillant le cours de la
Baïsole au levant [...] où passait le chemin, à mi-côte,
signalé à Sadournin comme fort ancien. L’enceinte du château
était très étendue, comme en témoignent des
parties de fossés bien conservées au nord et au midi. Mais
il n’en subsiste rien autre chose (sic), même à l’état
de tradition. Des champs cultivés en occupent l’emplacement «
(5).
Le
site castral est situé à l’ouest de la colline, du côté
opposé à l’église, et se résume actuellement
à une plate-forme cultivée de 40x47 mètres environ,
entourée de fossés ( sauf à l’est ) d’environ 9 mètres
de large pour 14 mètres de profondeur dans les parties les mieux
conservées.
Il
est à noter que la carte de Cassini mentionne une chapelle détruite
dans cette zone, qui est peut-être l’unique indice d’une chapelle
castrale disparue ( document 32-2 ).
On
possède quelques mentions sur les seigneurs de Puydarrieux: en 1212,
le témoin d’un acte est Guillelmus de Podio Rivorum (6).
En 1398, Bertrand d’Esparros est qualifié d’ancien seigneur de Puydarrieux
(7). D’ailleurs en 1392, Manaud de Barbazan fait hommage à Jean
d’Astarac pour cette seigneurie (8). La seigneurie fait encore partie du
patrimoine des Barbazan en 1547 (9). En 1645 le seigneur est le baron Philippe
de Lous, en 1674 le marquis Louis de Pardaillan, en 1757 « Monsieur
de Durfort-Civrac », en en 1786 le seigneur de Noë (8).
Le
territoire communal
La
maoute
Le toponyme la maoute désigne une motte castrale située sur un éperon argileux au nord-ouest de la commune. Charles Brun la mentionne comme un « turon, près de Maroncères, dit lou tépé de la motto. La légende dit que la terre de cette motte fut portée à coup de paniers » (10). Il
s’agit d’une grosse motte tronconique d’une quinzaine de mètres
de hauteur, présentant un palier sur sa face ouest à mi-hauteur,
qui correspond avec une motte plus petite située immédiatement
à l’ouest. Nous considérons cet ensemble comme le support
d’un dispositif d’accès à la motte, de type pont de bois
en pan incliné. Cette motte est située sur le tracé
d’un chemin de crête qui descend vers trie, chemin aujourd’hui à
l’abandon ( document 31-4 ).
Les
cluzets ( document 31-5 )
Le toponyme gascon cluzets désigne au nord-ouest de la commune un flanc de colline molassique dans lequel ont été creusées de petites cavités aménagées en habitat troglodytique. Plusieurs grottes, sur deux niveaux au moins, sont encore visibles, dont plusieurs effondrées. Deux d’entre elles sont encore visitables. La première cavité (cluzet 1 ) mesure environ 3,40 mètres de diamètre pour 1,85 mètre de hauteur maximale. Elle présente un aménagement de banquette creusée le long de la paroi, et une niche assez grande pour abriter une céramique de type oule ou pegau. La
deuxième cavité ( cluzet 2 ) mesure 320x240 cm pour 1,80
mètre de hauteur maximale. L’entrée présente des traces
d’insertion d’une porte ( rainure ), ainsi qu’un seuil intérieur
fait de galets alignés. On y trouve des traces d’une banquette,
d’un trou central au plafond qui est peut-être la trace d’un pilier
central de bois, ainsi qu’une niche placée en face de la porte,
d’une profondeur d’environ deux mètres et qui a pu servir pour dormir.
Sur le mur nord on relève une gravure ( des traits alignés
).
Lapenne
L’ancien
village de Lapenne se résume aujourd’hui à une église
datable du XVIIème ou XVIIIème siècle, au nord-est
du territoire communal. Cette église est déjà mentionnée
sur la carte de Cassini comme une « succursale » de l’église
de Puydarrieux. Nous ne savons pas quand ce village a été
intégré au territoire de Puydarrieux.
Le
cartulaire de Berdoues mentionne cependant dans un acte de 1175 un témoin
Bernardus
de Sapena, et dans un autre acte de 1212 un témoin
Augerius
de Sapena. (11).
Toponymie
De nombreux toponymes se rapportent au relief et à la roche ( ici de la molasse surtout ): la maoute, larroque, tucole ( cadastre de 1827, section A ), lascoumes, lapeyroune ( section B ), laspeyrèles ( section C ), laspeyrades ( section F ), le pouy... D’autres toponymes se rapportent à la nature du sol: terre bache, bousquets, la grave, lalanne... On
note un toponyme Sarramea ( cadastre napoléonien section
G ), nom d’un village et d’une famille disparus du canton de Lannemezan.
Essai
de Synthèse
Le village de Puydarrieux pose des problèmes intéressants. Le toponyme Podio Rivorum ( la « colline des ruisseaux » ) est roman et ne plaide pas en faveur d’une origine ancienne du village. Cependant nous avons un site castral important et un village ( fortifié ? ) qualifiés de castrum dès la fin du XIIIème siècle. On peut se demander si nous n’avons pas là un classique castelnau au pied d’un château. Un problème se pose pour l’église, en position d ’éperon à l’est du site, qui a pu constituer un site fortifié avancé au moyen-âge, bien qu’il n’en reste rien de médiéval actuellement. D’autres
problèmes se posent avec les autres sites repérés
sur le territoire communal: l’habitat des Cluzets, très original
et unique dans la région, a sans doute formé un petit hameau
au moyen-âge ou à l’époque moderne, sur lequel nous
ne sommes malheureusement pas documentés. La motte située
plus au nord est une forme très bien conservée de motte contrôlant
une voie, mais nous ne savons pas à quoi il faut le relier ( site
annexe du château principal de Puydarrieux ? ). Un dernier problème
se pose avec le village de Lapenne, dont subsistent l’église et
le cimetière, qui a eu un famille seigneuriale au moins au XIIème
siècle, et dont nous ne connaissons pas l’évolution ( en
particulier la manière dont ce village a été rattaché
à Puydarrieux ).
Notes:
(1) cité dans Maumus, Brun, Histoire du canton de Trie, p.180 (2) Perrin, Font-reaulx, op. cit., p.297, rôle de la décime de 1405: cappellanus de podio rivorum, decima nova 7 s. 5 d., dans l’archidiaconé des Affites. Idem, p.337, XVème siècle: ecclesia de podio rivorum. (3) Charles Brun, idem, p.133 (4) Idem, p.22, dénombrement du 16 mars 1646 (5) Ibidem, p.179. Cet auteur confond le site castral proprement dit et le reste des fortifications villageoises. (6) J. Cazauran, Le cartulaire de Berdoues, 1905, acte 496 p.346 (7) Brun, ibid., p.55 (8) Idem. P.143. Source inconnue. (9) Guillaume Mauran, Sommaire description..., p.48 Brun,
ibidem, p.XXXIV
J.
Cazauran, Le cartulaire de Berdoues, op. cit., p.325 acte 461 et
p.346 acte 493
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