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Maîtrise d'histoire. Monographies du canton de Trie-sur-Baïse
     
       

      OSMETS




      Code INSEE 65324342

      Canton de Trie-sur-Baïse

      Carte IGN 1745 est de Montastruc

      Documents 30-1 à 30-5
       
       

      Le territoire de la commune d’Osmets est limité au nord par les communes de Trouley-Labarthe, Bouilh-devant et Antin, à l’est par les territoires des communes de Luby-Betmont et Lubret - Saint-Luc, au sud par celui de Mun et à l’ouest par celui de Chelle-debat.
       
       

      Le territoire d’Osmets se compose d’une zone de plaine ( petite vallée de la Chella, orientée ouest - sud-est ) et de coteaux au sud, au nord et à l’est. Le substrat est constitué d’alluvions argilo-siliceuses, avec des affleurements molassiques sur les coteaux.
       
       

      Le cours d’eau principal est la Chella, qui coule dans la vallée, orientée approximativement est-ouest, dans lequel coulent plusieurs ruisseaux qui naissent de sources collinaires: la Cayole, le Cualas, le ruisseau des Eschous... 

      Le territoire d’Osmets est consacré à des prairies et quelques champs de maïs en plaine, avec des bois sur les hauteurs.
       
       

      Le réseau de chemins
       
       

      La D632 constitue l’axe principal, orientée est-ouest dans la plaine ( en direction de Chelle à l’ouest et Luby à l’est ), voie rectifiée au XVIIIème siècle mais sans doute d’origine plus ancienne. A partir de cette route s’organise un réseau de chemins orientés nord-sud qui partent dans les coteaux vers les villages voisins. Il est à noter le chemin menant au nord vers Antin est «  protégé » par une motte ( voir la monographie d’Antin ).
       
       

      Sur les collines au sud du village on remarque deux chemins qui ne sont pas rattachés à ce réseau, l’un qui part vers le sud ( chemin de crête ) et l’autre vers l’est en direction de Luby. Ces deux chemins partent de la zone castrale au sommet de ces coteaux, et constituent sans doute des vestiges de la voirie médiévale primitive.
       
       

      Le village
       
       

      Le village actuel est constitué de maisons groupées autour de la D632 dans la plaine, sans ordre apparent. On y trouve l’église, datable du XIXème siècle dans son état actuel. 

      Ne se détachent de ce groupe que deux grosses fermes installées sur un coteau au lieu-dit les puyos ( voir document 30-2 ).

      Le village d’Ausmes est cité comme locus en 1313 et en 1429 (1) .
       
       

      L’église
       
       

      L’église d’Osmets est citée dans les pouillés de 1342 et de 1379 (2).
       
       

      L’église actuelle, au bord de la D632 ( au coeur de l’habitat actuel ), date du XIXème siècle. Elle est dédiée à l’Assomption de la Vierge, et ne semble conserver aucun élément ancien. Cependant le cadastre napoléonien ( 1827 ) indique déjà une église paroissiale au même endroit, qui était peut-être l’église médiévale.

      La motte
       
       

      La motte castrale d’Osmets se trouve à l’ouest du territoire communal, sur un éperon en bout de colline, en position dominante ( permettant d’observer la vallée et le village de Chelle- Debat à l’ouest ). Cette motte est constitué d’un tertre tronconique de 10 à 12 mètres de hauteur, présentant une plate-forme sommitale de plan ovale :16mx24,50 m ( voir le document 30-3 ).
       
       

      La plate-forme
       
       

      Le site que nous appelons la plate-forme est situé à l’embranchement du chemin qui mène à la maoute ( voir document 30-4 ). Il s’agit d’une zone de forme irrégulière ( longueur maximale: 80 mètres ) entourée de fossés à l’ouest et au sud, et par des chemins ( anciens fossés ? ) sur les autres côtés. Cette zone ainsi délimitée surplombe les chemins environnants d’environ deux à trois mètres, et semble être en fait un relief naturel retaillé, comme le montrent les irrégularités à son sommet.

      Nous ne savons pas à quoi correspond cette structure atypique: il peut s’agir de l’emplacement médiéval du village d’Osmets, mais aussi il peut s’agir de l’emplacement d’une structure castrale qui aurait succédé à la motte située deux cents mètres plus à l’ouest. Cette zone est boisée et impossible à prospecter actuellement.
       
       

      On possède quelques mentions sur les seigneurs d’Osmets: 

      En 1191 le seigneur d’Osmets est Bernard d’Esparros (3). En 1313, les coseigneurs sont le miles Bernard d’Antin et le domicellus Bernard de Béon (1). Un siècle plus tard, en 1429, le village es deu senhor d’Antii (4). En 1538 a lieu le mariage entre Jean d’Estibayre et Jeanne, dame d’Osmets (5). 

      En 1738, Louis de Lacassaigne, coseigneur d’Ausmes, fait donation de la seigneurie de Barthères à Notre Dame de Betharram. L’acte est passé «  dans le château seigneurial  » (6). En 1783 enfin, les coseigneurs sont « Monsieur de Cibrac et monsieur de Bétharram » (7).
       
       

      Le territoire communal
       
       

      Nous avons déjà signalé, dans le quartier de los Puyos, la présence de deux grosses fermes qui sont accolées à un mur de terre très élevé ( environ 10 mètres ) qui est peut-être le vestige d’une exploitation d’argile pour fabriquer des tuiles ou des céramiques.
       
       

      La toponymie concerne essentiellement le relief: le turon, le tucoulet, la maoute... D’autres noms se rapportent à l’hydronymie: le capdoupich désigne la « tête » d’un ruisseau, alors que l’hydronyme chella se rapporterait au latin cella ( comme la commune voisine Chelle-Debat ).

      Le fond de vallée nous donne aussi quelques toponymes intéressants: couloumé ( le colombier ), capdeloup ( tête de loup ) .
       
       

      Essai de synthèse
       
       

      Nous n’avons aucun renseignement sur l’origine de ce village, si ce n’est la présence de la motte et de la plate-forme au sommet d’une colline. Si l’on admet l’hypothèse que le village et la motte se trouvaient réunis au moyen-âge sur les hauteurs, alors cela expliquerait l’absence de bâtiments antérieurs au XIXème siècle dans la vallée: la réfection de la route par l’intendant d’Etigny au XVIIIème siècle a-t-elle entraîné un regroupement de l’habitat sous la forme d’un « village-rue » ? On peut cependant supposer que la plate-forme correspond au site du «  château seigneurial » signalé dans un acte en 1738 (6). Cela expliquerait la présence du toponyme couloumé en contrebas de ce site ( jusqu’à l’époque moderne le colombier était considéré comme un bien noble ).

      Il est intéressant de noter qu’il n’y a pas eu de famille seigneuriale originaire de ce village d’après notre documentation, ou alors cette famille a disparu avant 1191. 
       
       






      Notes:



      (1) DRN de 1313, ADHP 1MI2, et Larcher, Glanages, T.II p.257

      (2) Perrin, Font-Reaulx, op.cit., pouillé de 1342, p.463: ecclesia et capellanus de Ausmesio, archidiaconé de Rustaing, et compte de procuration de 1379: Ecclesia de Ausmesio. Bona. De quibus tenetur solvere capellanus 20 s., fabrica 10 s.

      (3) Maumus, Brun, op. cit., p.146. La source n’est pas précisée.

      (4) Censier de 1429, ADPA E377, fol.400

      (5) Larcher, idem, T.VII, p. 69

      (6) Jean Francez, RHP 1933, p.136

        Enquête de 1783, ADHP MI77, p.129
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Dernière modification : 18/11/01,08:24:17