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Maîtrise d'histoire. Monographies du canton de Trie-sur-Baïse
     
       

      LUBY-BETMONT




      Code INSEE 65324289

      Carte IGN 1745 Est de Montastruc

      Canton de Trie-sur-Baïse

      Documents 28-1 à 28-5
       
       

      Le territoire de la commune de Luby-Betmont est limité au nord par le territoire de Lubret-Saint Luc, à l'est par le territoire de Vidou, au sud par le territoire de Lamarque-rustaing, et à l'ouest par les territoires d'Osmets et de Mun.
       
       

      Ce village est situé dans la plaine du Bouès, et comprend une zone de coteaux dans sa partie ouest. Le principal cours d'eau est le Bouès, qui sert de limite communale est. On trouve également de petits cours d’eau, comme le ruisseau de rouméga au nord de la colline sur les coteaux, et le ruisseau de la chourre, affluent de la Chella, à l'ouest, petite rivière qui sert de limite communale ouest.

      La culture principale est le maïs, avec des bois et quelques prairies sur les hauteurs.
       
       

      Le réseau de chemins
       
       

      On peut distinguer trois voies principales: la D11, orientée nord-sud, relie Lubret au nord et Lamarque au sud en passant à l'est du coteau ( à son pied, dans la vallée du Bouès ).

      La D632, route orientée est-ouest, a été reconstruite au XVIIIème siècle par d’Etigny. Elle passe à Luby au nord et relie Trie ( à l’est ) à Tarbes par Pouyastruc. Cette route forme avec la précédente un noeud de communication près duquel sont implantés le « château » et l'église de Luby. Plus au sud on trouve la D1, également orientée est-ouest, qui relie Mun à l'ouest à Villembits à l'est. Près du noeud de communication formé par cette route avec la D11 sont installées l'église de Betmont et la motte dite tuco de la Haouère ( qui permet de surveiller cette route et la vallée de la Chella à l'est ).

      Les autres voies servent de chemins de service pour accéder aux terres cultivées.
       
       

      L'habitat
       
       

      Le village est formé de quelques fermes dispersées sur le territoire communal. On ne remarque que les églises et les sites castraux, situés sur des hauteurs et à proximité de croisements de routes. Le village de Luby est cité en 1285 comme castrum et villa, et en 1313 comme loc. Le village de Betmont est cité de même en 1300 et en 1313 (1).

      Les deux villages ont été réunis par un décret du 8 mai 1852.
       
       

      L’église de Luby
       
       

      L’église de Luby est située sur un éperon collinaire. Elle a été très restaurée au XIXème siècle, mais possède un retable du XVIIIème siècle (2). 

      En 1342, Luby devient siège d’un archiprêtré ( dans l’archiprêtré de Rustaing ). L’église est ensuite citée dans le pouillé de 1379 (3).
       
       
       
       
       
       

      Le château de Luby ( document 28-2 )
       
       

      Un document de 1584 relatif au règlement des amendes dans le village de Luby mentionne que l’assemblée des villageois se fait «  au devant du château dudit lieu, à la barbacane, où les habitans ont acostume soy assembler pour trater (sic) et déterminer les affaires de la républicque... » (4). En 1860, Charles Dupouey remarque «  à Luby une motte ou tuko (sic) entourée de fossés, au sommet de laquelle se voient les restes des fondements d’une tour » (5). Au début de notre siècle Charles Brun note que «  le château apparaît bien en venant du levant sur un coteau presque abrupt, qui domine la plaine et forme un promontoire étroit, isolé au nord et au midi, au couchant de l’église. C’est une grande maison bourgeoise... » (6).
       
       

      Le château de Luby est situé à l’ouest de l’église, sur le point le plus élevé du coteau. Il s’agit d’une motte tronconique d’une dizaine de mètres de hauteur, encore entourée à l’ouest et au nord par des vestiges d’un fossé et d’un talus concentriques. A cette motte fut accolée au XVIIIème siècle probablement une « grosse maison bourgeoise » de plan rectangulaire. La partie est de la motte a été tronquée pour permettre la construction d’un garage ( document 28-3 ).

      Il est difficile aujourd’hui de juger des structures annexes de cette motte: on décèle seulement au sud-est de cette motte un vivier qui est le vestige probable du fossé qui entourait la basse-cour de la motte ( basse-cour illisible aujourd’hui, le site ayant été transformé en jardin d’agrément avec plusieurs terrasses ).
       
       

      On possède plusieurs documents concernant les seigneurs de Luby: un acte du cartulaire de Berdoues de 1246 mentionne parmi des témoins un Arnaldus de Lubo clericus et subdiaconus (7). En 1300 le seigneur est Garcie Arnaud de Lube , chevalier . En 1420 Condor de Lube épouse Jean de Sarriac (8) En 1429 Le Seigneur de Saint Luc est seigneur de Luby (9). En 1474 le seigneur est Jean de Soreac, «  seigneur et abbé de Luby »  (10). En 1513 le seigneur est Arnaud Guilhem de Goudas, damoiseau, seigneur et abbé de Lube (11). En 1520 le seigneur est Jeannot de Soreac, en 1619 Jean de Mun, en 1727 Marguerite de Carrère (12).

      En 1752 le seigneur est Joseph Cazaux, et en 1775 son neveu l’avocat Jacques Bagnères (13).
       
       

      L ’église Sainte Marie de Betmont
       
       

      Cette petite église, qui fait aujourd’hui office de chapelle, a été très restaurée au XXème siècle ( extérieur de la nef et de l’abside ), mais conserve encore de magnifiques peintures du XVIIème ou du XVIIIème siècle dans la nef et l’abside. Le clocher-mur est très curieux, en pierres de taille appareillées avec deux épais contreforts qui ne semblent servir à rien. En fait il s’agit probablement d’un clocher-mur médiéval dont la partie supérieure a été remaniée ( voir document 28-5 ).

      Cette église est citée dans le pouillé de 1342 (14).
       
       

      Le tuco de la Haouère
       
       

      Charles Dupouey signale en 1860 «  à Betmont, un tuko (sic) dit castet de la haouère » (5).

      Ce tuco est une motte placée sur un éperon collinaire ( la haouère ) accessible par un chemin creux à l’est. Cette motte tronconique mesure une quinzaine de mètres de hauteur, avec une plate-forme d’une vingtaine de mètres de diamètre. La motte est entourée par un chemin en «  anneau » qui est probablement un fossé comblé ( document 28-4 ).
       
       

      On possède quelques mentions des seigneurs de Betmont: en 1300 et 1313 le seigneur est le miles Bernardus de Mun (1). En 1786 le seigneur de Betmont est Astor d’Avéraède(15).
       
       

      La toponymie est riche en noms se rapportant aux cultures et au milieu végétal: le ruisseau de la rouméga ( ronces ), les artigues, castagnau ( châtaignier ), camparoulé ( de camparou, le cèpe ), las garles ( marécages ), plechades ( de plech, la haie ), la prade.
       
       

      Essai de synthèse
       
       

      L’analyse des cartes montre que ces deux villages, si proches qu’ils ont fini par fusionner, doivent peut-être leur origine à la présence d’un double noeud de communication entre trois routes. Le problème se pose de l’évolution des deux mottes castrales: celle de Luby a connu de nombreux remaniements, alors que celle de Betmont paraît beaucoup mieux conservée. On notera cependant qu’au XIVème siècle déjà ce site appartient à un seigneur voisin: y a-t-il eu une famille seigneuriale locale à Betmont avant cette date, comme à Luby ? Un autre problème est celui de la forme de l’habitat médiéval, dont rien ne subsiste.
       
       

      Notes:



      (1) Montre de 1285 in BSAHP 1930, p.118; Enquête de 1300, op. cit., et DRN de 1313 ADHP 1MI2

      (2) RHP 1931 p.57. Ce rétable a été construit vers 1735

      (3) Perrin, Font Reaulx, op. cit., p.460, et compte de procuration de 1379: ecclesia de Lube pro integra procuratione. Bona. Procurationes 30 s.m. Cette église est dédiée à la décollation de Saint Jean Baptiste.

      (4) Transcrit par Jérome Maumus, in BSR 1888 p.135

      (5) BSAHP 1860, p.472

      (6) Maumus, Brun, Histoire du canton de Trie, op. cit., p.178

      (7) J. Cazauran, Le cartulaire de Berdoues, op. cit., acte 83 p.55 et acte 361 p.245.

      (8) Larcher, Glanages, T.VIII p.161

      (9) Censier de 1429, ADHP E377

      (10) Larcher, idem, T.VI p.396

      (11) Ibidem, T.XIII, p.25

      (12) Larcher, Dictionnaire, article LUBY

      (13) ADPA B5600

      (14) Perrin, Font-Reaulx, idem, p.463: ecclesia de bello monte

      (15) ADPA B5600

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Dernière modification : 18/11/01,08:24:17