Maîtrise



Bibliographie * Documents (textes) * Documents (graphiques)
Maîtrise d'histoire. Monographies du canton de Trie-sur-Baïse
 
LAMARQUE-RUSTAING





Code INSEE 65324253

Canton de Trie-sur-Baïse

Carte IGN 1745 Est de Montastruc et 1845 Ouest de Trie

Documents 23-1 et 23-2
 

Le territoire de Lamarque est limité par les territoires de Sère-Rustaing au sud, Mun à l’ouest, Luby-Betmont au nord, Villembits et Bugard à l’est ( document 23-1 ).

Cette commune est située dans la petite plaine du Bouès, et comprend une zone de collines dans sa partie ouest. 
Le seul cours d’eau est le Bouès, qui constitue la limite est de la commune, au pied d’une zone collinaire.
Les terres de ce village sont employées à la culture du maïs et à des prairies, les collines étant couvertes de bois.

Le réseau de chemins

Deux voies se singularisent à Lamarque; d’une part la D11 orientée nord-sud partage le territoire communal en deux, reliant Sère-Rustaing et Betmont. D’autre part la D311, qui passe à l’est de la commune, relie Villembits à Sère, rejoignant la D11 sur ce territoire.

Une troisième voie orientée nord-sud est celle qui court au pied des collines à l’ouest de la commune, et qui disparaît peu à peu ( car remplacée par la D11 ).

Les autres chemins relient les trois voies précédentes et sont des chemins de service pour les cultures.
L'habitat

Le "village" est constitué de fermes s’étalant le long de la D11 et formant une sorte de village-rue. L’église actuelle est située au centre du territoire communal, au bord de cette voie.

Nous avons trouvé plusieurs mentions d’un territoire de Marca dans des actes du cartulaire de Berdoues, mais nous ne sommes pas certains qu’il s’agit du même endroit (1). En revanche le village est cité comme locus de Lamarqua dans les enquêtes de 1300 et de 1313 (2). En 1346 est cité un locus de Marcha (3), mais le village n’est pas cité dans le censier de 1429 ( il se trouvait sans doute hors comté à ce moment là ).

L’église

L’église de Lamarque est signalée en 1265 pour la première fois. Le comte Centulle d’Astarac y relève alors les trois quart des dîmes (4). L’église est ensuite citée dans le pouillé du diocèse de Tarbes, en 1342 (5).

L’église actuelle est tout à fait moderne, elle a été bâtie au XIXème siècle et ne comporte aucun élément ancien. Il faut plutôt reconnaître l’église primitive de Lamarque dans le site dit de Gleize-vieille.
La gleize-vieille

 
 

La gleize-vieille est le nom d’une parcelle située entre la D311 et le Bouès, au niveau du carrefour qui permet d’accéder de la D311 à l’église actuelle. Le site, qui consistait en une plateforme de 36x40 mètres et de quatre mètres de haut, a été en partie fouillé en 1982 -avant sa destruction- par un archéologue amateur (6). Celui-ci y a décelé une occupation médiévale, avec une église et un cimetière ayant fonctionnés jusqu’au XVIIIème siècle, et implantés sur un habitat antique. Ce site, qui correspond vraisemblablement à l'emplacement du village médiéval de Lamarque, comprenait toutes les phases d’occupation, de l’antiquité jusqu’à l’époque moderne.

La plateforme subsiste sur une auteur d’environ un mètre, on y trouve encore des morceaux de tuiles et de mortier.

Nous possédons quelques documents sur les seigneurs de Lamarque:

Au début du XIIIème siècle Fortanerius de Chamarcha donne à l’abbé de Berdoues Aubert un casal situé à Cuéla contre 19 sous morlans (7). En 1300 Bernard de Mun est seigneur, et renouvelle les coutumes du lieu (2). En 1313 les coseigneurs sont: Bernardus de Mun, miles; Guillermus Arnaldi de Ricau; Maria de Lacasa; Petrus de Petrucia (2). En 1346 le roi prend 12 s. 1 d. de fief, qu’il cède à Bernard de Castelbajac en récompense (8). En 1433, le domicellus Bernardus de Manassio vend des terres à Petrus de Brusali, de Trie (9). Vers 1542 le seigneur est Jean d’Antin (10). En 1690 la seigneurie de Lamarque est vendue au sire d’Astorg, seigneur d’Aubarède. Enfin en 1727 un dénombrement de Luby et Lamarque est effectué pour Marguerite de Carrère (11).

 
 

Le territoire communal
 
 

La toponymie donne plusieurs indices d’occupation du sol: nous trouvons un toponyme capère ( la chapelle ) au dessus de la gleize-vieille, ainsi qu’un toponyme padouen ( pâturages communaux ). Vidalats ( au Nord du village ) fait référence à une peupleraie disparue, Fourquet à une fourche de chemins. Bascoues est un sobriquet ( les basques ), le pas du Bouès désigne un pont. Nous avouons ne pas saisir le sens exact, peut-être satirique, de cauette ( la charette ), massepouilh ( amasse-pou ! ) et balizat turon ( le coteau balisé ? ).
 
 

Essai de synthèse
 
 

L’occupation antique et médiévale est bien attestée à Lamarque, même si le village a déserté son emplacement originel, sans doute au siècle dernier, pour former le village-rue actuel.

Situé sur une zone frontière entre la Bigorre et l’Astarac, ce territoire a une histoire mouvementée ( en 1265 il fait partie du diocèse d’Auch, en 1342 il est dans celui de Tarbes et dans les censiers de Bigorre, mais il ressort ensuite du comté au XVème siècle...) et a eu de nombreux seigneurs différents. 

On regrettera que la fouille de la gleize-vieille ait été incomplète, elle aurait sans doute apporté des informations de premier ordre sur l’habitat médiéval et antique dans cette région.

Notes:




(1) J. Cazauran, le Cartulaire de Berdoues, Auch 1905: p.19 acte 106 de 1157 et p.71 acte 95 de 1175 signale une terre de Saint Clément délimitée notamment par une terra de Marcha; p.65, acte 91 de 1258: Raymond-Aimeric de Montesquiou confirme la donation de terres à l’abbaye, dont le casale de lamarca.

(2) Enquête de 1300, op. cit p.250, et DRN de 1313, ADHP 1MI2, fol.84

(3) Larcher, Glanages, T.I p.311

(4) Perrin-Font-reaulx, op. cit., p.273, état des dîmes de 1265: Ecclesia de Marca reddit quartam; alias partes detinet centullus comes Astaracencis. Nec incolitur nec inhabitatur.

(5) Idem, pouillé de 1342, p.463: Ecclesia de Marca, dans l’archiprêtré de Luby.

(6) Roland Coquerel, BSR 1983, pp.95-118

(7) J. Cazauran, idem,p.348 acte 497, du début XIIème siècle

(8) Larcher, Glanages, T.I p.311

(9) idem, T.VII p.77

(10) ibidem, T.XIV p. 379

    Charles Brun, op. cit., p.145
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Dernière modification : 18/11/01,08:24:17