Maîtrise



Bibliographie * Documents (textes) * Documents (graphiques)
Maîtrise d'histoire. Monographies du canton de Trie-sur-Baïse

ESTAMPURES





Code INSEE 65324170

Canton de Trie-sur-Baïse

Carte IGN 1745 Est de Montastruc

Documents 20-1 à 20-6
 
 
 
 

Le territoire de la commune d'Estampures a pour limites les territoires de la commune d'Estampes au nord, Castets et Bernadets-Debat à l'est, Mazerolles au sud et Fréchède et Montégut à l'ouest.
 
 

Estampures est situé dans la vallée du Bouès, sur un substrat argilo-siliceux, avec une zone de collines à l'ouest présentant un faciès argilo-calcaire.

Plusieurs cours d'eau traversent cette commune: la rivière du Bouès sert de limite est, le ruisseau de Bernaquère sert de limite ouest, et le ruisseau de Bidau traverse le territoire communal du sud-ouest au nord-est, passant près du site castral et de l'église ( on y retrouve le toponyme le moulin, bâtiment disparu ).
 
 

Les 541 hectares de cette commune sont employés à la culture du maïs ainsi qu'à des prairies pour l'élevage, avec quelques bois cantonnés sur les hauteurs.
 
 

Le réseau de chemins
 
 

Le village se situe au carrefour de deux chemins: la D11, orientée nord-sud, relie Estampes à Mazerolles; une autre route orientée est-ouest relie Castets et Fréchède. Au croisement de ces deux routes on remarque l'église et un site castral ( voir ci-dessous ).

Le reste du réseau est constitué de petits chemins de service permettant l'exploitation des terres et des coteaux.
 
 

L'habitat
 
 

L'habitat d'Estampures est constitué de fermes dispersées, sans ordre apparent. On peut cependant remarquer qu'au sud du territoire communal on retrouve l'église et le site castral du Pleix ( à 200 mètres l'un de l'autre ), dans un rectangle de chemin qui a pu abriter un habitat médiéval.

On sait qu'en 1243, Arnaud Guilhem de Barbazan donne le droit de pâture sur ses terres d'Estampures (1). Un locus d'Estampures est cité en 1313 (2).
 
 

L'église Saint-Pierre
 
 

Une ecclesia de Stampuris est citée dans le pouillé de 1342 (3).

L'église actuelle est moderne, elle a été très restaurée au XIXème siècle ( clocher... ). On distingue cependant les traces d'un possible clocher-mur, le négatif d'un auvent de bois sur la

façade... On peut également noter que la base épaisse des murs de cette église présente des traces de reprise, preuve d'une reconstruction sur des bases sans doute médiévale ( le cadastre

napoléonien montre l'église à ce même endroit. Voir aussi document 20-3 ).
 
 
 
 
 
 

Le " château "
 
 

L'instituteur du village remarque en 1887 des fossés " en enceinte " autour du presbytère du village (4). Avant 1928, Charles Brun rapporte que " la tradition marque la place de l'ancien château au presbytère. Autour de celui-ci se trouve fort bien délimité un quadrilatère qui répondrait assez bien à l'emplacement d'une ancienne circonvallation " (5). En 1919 enfin, Didier France signale le " manoir du Pleix ", où se trouvent quelques pans de murs d'environ un mètres de haut, des fossés ( lous enfounçats ) comblés à l'est et un tertre intérieur de 8 mètres de haut (6).
 
 

Comme le montre le cadastre napoléonien ( document 20-2 ), le site du Pleix est constitué d'un vaste champ rectangulaire, protégé par des fossés ( environ 6 à 8 mètres de profondeur ) au nord et à l'ouest. Au nord de cette structure se trouve le presbytère, dont la partie postérieure ( nord ) englobe des murs de galets et mortier comprenant une fenêtre à croisillon sculptée en pierre de Lourdes ( XVIIème siècle ? ) et une latrine-bretèche tout à fait exceptionnelle, en bois ( XVIIème-XIXème siècle, voir documents 20-4 et 20-5 ). Ces éléments sont les vestiges d'un bâtiment antérieur à l'actuel presbytère ( aujourd'hui une maison secondaire privée ) de type maison forte, car on peut voir à l'ouest de ce bâtiment un fossé d'une dizaine de mètres de large en partie comblé pour une profondeur d'environ 6 mètres, qui devait entourer initialement tout le bâtiment comme le montre le cadastre de 1827.
 
 

On remarque également au sud-ouest de cette structure une motte en partie arasée de 4 mètres de hauteur, formant aujourd'hui une sorte de croissant ( document 20-2 bis, et 20-6 ).
 
 

On possède quelques documents sur les seigneurs d'Estampures:

En 1170 un Oddo Destampures est témoin d'un acte du cartulaire de Berdoues (7). L'année suivante est faite la confirmation de la donation d'une terre quam terram Raymundus Destampures donavit [...] quando in dom Berdonarum pro monacho receptus fuit (8). En

1180 un Sancius Destampures est témoin d'un autre acte (9). En 1243 le seigneur est Arnaud-Guilhem de Barbazan (1), et en 1313 le seigneur d'Estampures est Manaldus de Barbazano, domicellus (2). En 1547, Estampures appartient aux seigneurs de Barbazan-dessus (10), et en 1676 le village est vendu à un sieur Paudreau (11). En 1783, l'enquête paroissiale révèle que le seigneur du lieu est le roi (12).
 
 

Le territoire communal
 
 

Certains toponymes se rapportent aux cultures: le padouen ( section D ), artigau ( section B ), cazalous ( section C ), les piquets, le cantau ( limite de champs ). D'autres toponymes se rapportent au relief et à des constructions remarquables: le moulin, le pleix, tironette ( de turon, le hauteur ).
 
 

Essai de synthèse:
 
 

On connaît des seigneurs d'Estampures au XIIème siècle. Le village passe avant 1243 à la famille de Barbazan, puissante famille qui conservera cette seigneurie jusqu'au XVIIème siècle.

On peut mettre ces deux familles en relation avec le site du Pleix, qui présente en même temps une motte ( très abîmée ) et ce qui semble être une maison-forte. On peut émettre comme hypothèse que la construction de ce dernier point fortifié à côté de la motte primitive a été réalisée lors de la prise de possession de la seigneurie par les Barbazan au XIIIème siècle, avec des aménagements postérieurs.
 
 

Un autre problème qui se pose est celui du village médiéval, qui devait se trouver dans cette zone, entre motte et église, mais que nous n'avons pas pu localiser ( le terrain est bâti et en grande partie goudronné ).
 
 


Notes:





(1) J. Cazauran, Le cartulaire de Berdoues, 1905, acte 372 p.253.

(2) DRN de 1313, ADHP 1MI2

(3) Perrin, Font-Reaulx, op.cit., p.463 ( archiprêtré de Luby ).

(4) Monographie communale de 1887, ADHP T.382 No 139

(5) Maumus, Brun, Histoire du canton de Trie, p.176

(6) in Didier France, Essai sur Estampures, Tarbes 1919, 72 p.

(7) J. Cazauran, idem, acte 221 p.161

(8) ibidem, acte 22 p.16

(9) ibid., acte 753 p.509

(10) Guillaume Mauran, Sommaire description..., p.48

(11) Maumus, Brun, idem, p.145

(12) ADHP MI77, p.147. On ne sait si les habitants se sont placés sous protection royale, où si la seigneurie est tombée en deshérence.
 

Tous droits réservés par l'auteur

Pour me contacter: stephane.abadie@ac-toulouse.fr


Dernière modification : 18/11/01,08:24:17