Rabastens couvent des Carmes



Bibliographie * Documents (textes) * Documents (graphiques)
Bilan publié dans le bilan scientifique régional en 1996
Prospection-inventaire / monographie 1996

Rapport SRA
 

 

LA BASTIDE ET LE COUVENT NOTRE DAME DES CARMES DE RABASTENS-DE-BIGORRE (HAUTES-PYRENEES)




La bastide de Rabastens-de-Bigorre fut la première bastide royale fondée en Bigorre par le sénéchal du même nom, à la frontière du comté de Pardiac. Cette bastide fut incendiée en 1569 par les troupes de Blaise de Montluc, ce qui expliquerait l'absence apparente de vestiges anciens signalés par les auteurs locaux.

Nous avons réalisé un inventaire sommaire des vestiges monumentaux de cette commune, qui nous a permis d'étudier:
 

 

- Un fragment important de la muraille du XIVe siècle, mur de briques de 60 cm d'épaisseur conservé sur près de 200 m de longueur pour une élévation maximale de trois mètres. Cependant quelques trous de boulins laissent supposer une hauteur primitive au moins double. Nous avons également repéré l'emplacement de deux tours-portes disparues.

- Nous avons pu également identifier l'emplacement du château de la ville, construit en briques, galets et moellons calcaires, et démantelé en 1594, dont subsiste une partie de la plate-forme et l'emplacement de fossés autrefois en eau. 

- L'église paroissiale Saint Louis, construite entre 1306 et 1327. En partie détruite par le feu en 1569, son clocher-porche primitif a été arasé au profit d'un clocher d'angle polygonal. Ce clocher semble remployer des matériaux de l'enceinte urbaine (brique et calcaire), ce qui permettrait de le dater (avec d'autre indices) de la fin du XVIe ou du début du XVIIe siècle.

- La découverte la plus remarquable est celle d'un couvent de frères carmes, en partie médiéval. Ce couvent passait pour avoir complètement disparu en 1569. En fait une étude des documents d'archives et la découverte d'un petit cartulaire nous permettent d'assurer la continuité d'occupation de ce site de 1490 à 1789, date probable de sa désaffection et démantèlement partiel.

Les vestiges de ce couvent sont constitués:

- D'une salle rectangulaire d'environ 70 m2 bâtie en briques et galets, avec un remarquable appareil en opus spicatum. Cette pièce conserve une élévation maximale de quatre mètres. Le mur ouest est percé de trois ouvertures chanfreinées en arc brisé. Les écoinçons, ainsi que les angles de la pièce, étaient décorés par des culs-de-lampe dont un seul subsiste en bon état, qui montre deux personnages tenant un écu aux armes de la famille d'Aster.

- De l'église conventuelle nous n'avons retrouvé qu'un contrefort (?) qui conserve un départ d'arc et des traces de peinture, ainsi qu'un voussoir de fenêtre en remploi.

Plus au sud, l'emplacement du cimetière, à l'angle du moulon, nous est connu par des travaux anciens effectués dans l'habitat actuel (on y a retrouvé des squelettes humains).

- L'emplacement du cloître reste hypothétique. Cependant nous avons retrouvé deux chapiteaux doubles dont un historié et un chapiteau simple (ou découpé) remployé en clef de porte. Nous avons également retrouvé quatre colonnettes de marbre en remploi qui correspondent à ces chapiteaux.

- subsistent également une partie des bâtiments conventuels du XVIIIe siècle, très dégradés, mais connus par ailleurs grâce à un inventaire pré-révolutionnaire.
 

 

Ces premières recherches sur cette commune, très convaincantes, seront complétées l'année prochaine par une prospection systématique du territoire communal et la publication au moins partielle des archives retrouvées.
 

 

Stéphane ABADIE

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Dernière modification : 19/11/01,08:47:40